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Les premiers contacts avec un bébé prématuré
Quand un bébé naît avant le terme de la grossesse, sa prématurité peut exiger des soins particuliers. Comment créer alors les premiers liens mère-enfant, si précieux ?
Sommaire
Naître avec un poids plume concerne environ 9 % des nouveau-nés, mais contrairement aux idées reçues, ce n’est pas forcément synonyme de prématurité ! On estime qu’un bébé est né prématurément quand il naît avant la trente-septième semaine d’aménorrhée et qu’il pèse entre 2,4 kg et 3,5 kg. Il sera considéré comme « grand prématuré » s’il voit le jour avant la trente-deuxième semaine. Des soins lui seront alors prodigués dans un service de néonatalogie ou de réanimation. En raison de son manque de maturation, des gestes spécifiques et une grande surveillance doivent être apportés.
Une relation tissée en milieu médical
Dès les premiers instants, le bébé et la maman vivent, en général, un moment mystérieux : celui de la découverte et de l’attachement. Mais la nécessité des soins au prématuré peut casser cette magie. « Je suis désemparée par le cathéter, les fils attachés à ma fille et cette monstrueuse couveuse. Comment voulez-vous que je la prenne contre moi ? » chuchote cette jeune maman entre deux sanglots.
Lorsqu’un bébé né prématurément se retrouve entouré de matériel médical, dans une unité spécialisée, les contacts semblent impossibles, pour de multiples raisons : la maman peut être tellement anxieuse pour la santé de son bébé qu’elle essaie de garder ses distances avec lui, pensant limiter sa douleur si l’état de son enfant venait à empirer ; elle peut aussi avoir peur de toucher ce bébé si fragile, ou encore être bloquée par le matériel médical qui isole son bébé et le maintient à distance.
Mais il ne faut pas oublier que le besoin de relation est vital et naturel chez un bébé, même prématuré. L’interaction peut toujours se faire avec la voix, la proximité du visage de maman, son odeur, et quelques légères caresses. Quand cela est possible, allaiter bébé va renforcer cette proximité et pousser ce tout-petit à grandir, à se sentir aimé, entouré.
Associer maman et papa aux soins de bébé
« On implique de plus en plus les nouvelles mamans dans des petits gestes simples au sein des services de néonatalogie car certaines sont parfois déboussolées après la naissance », raconte une sage-femme. Petit à petit, la prise de conscience de devenir mère s’installe. On sait, depuis le développement des théories de l’attachement, qu’un bébé câliné et conforté sera plus autonome et plus serein par la suite. Aussi, les parents sont associés au plus près aux soins prodigués à leur bébé.
Le soutien de papa
Certains papas ont le sentiment d’être exclus au moment de la naissance. Ils ne se sentent pas encore père. Ils ont du mal à trouver leur place et, si bébé est prématuré, le contact peut se faire encore un peu plus difficilement. Son rôle est pourtant très important, aussi indispensable que celui de la maman, même s’il est différent. Des chercheurs ont observé qu’un nouveau-né se tournait d’abord vers sa maman, dès la naissance. Il y a un lien invisible, inné. Mais, progressivement, papa se sent investi d’une mission, celui de tourner bébé vers le monde extérieur, de le faire rire, de le faire jouer. Maman est plutôt là pour les câlins, les sourires. Au fil des semaines et des mois, la pré-sence du père va devenir vraiment fon-damentale. Il va aider bébé à se séparer un peu de maman, à se repérer dans le monde qui l’entoure, à devenir un petit être social. Dans le cas d’une naissance prématurée, le papa est un soutien essentiel pour maman comme pour bébé, qui est sorti du ventre rassurant de maman pour se retrouver en couveuse ! Heureusement que cette période ne dure pas et que le retour à la maison permet de prendre un nouveau départ, la famille au complet.
Après l'accouchement, la maternologie
Connaissez-vous la maternologie ? Parfois, une naissance ne rime pas avec bonheur mais avec désarroi. En effet, certaines mamans n’arriveraient pas à entrer en contact avec leur nouveau-né. Elles seraient 10 %d ans ce cas. En constatant cette détresse, la première unité de maternologie a été créée, en 1987, par le Dr Jean-Marie Delassus à Saint-Cyr-l’École. Il s’agit d’une démarche thérapeutique qui prend en compte la dimension psychique de la maternité. Le bébé est entouré et dorloté, et sa maman soutenue car ses difficultés sont prise en compte dans sa relation mère-enfant. Cette orientation de santé publique n’est pas encore très connue ni répandue. Pour plus de renseignements, vous pouvez consulterle site de l’Association française de maternologie.
Allaiter son bébé pour tisser un lien
Allaiter son enfant, ce n’est pas seulement lui donner une alimentation naturelle, protectrice contre les allergies, les infections. Nourrir un bébé au sein, c’est aussi vivre une expérience sensorielle et émotionnelle. Par ce corps à corps, maman et nouveau-né vont renforcer leur lien. Le tout-petit assouvit son besoin de succion, sa faim et peut respirer la peau de sa maman, cette odeur si familière qui le rassure. Pour la mère, allaiter l’oblige à lâcher un peu prise avec le quotidien, à prendre du temps pour vivre cet instant magique : une chance à saisir ! Si vous pouvez allaiter votre bébé prématuré, ce nouveau geste, qu’il faudra apprivoiser en douceur, prendra une place importante dans votre nouvelle relation.
Tenir bébé à la méthode kangourou !
- Cette méthode appelé « méthode kangourou » a été inventée en Colombie à la fin des années 1970.
- Son principe est simple : il s’agit de maintenir un enfant de faible poids à la naissance contre le thorax d’un adulte, un peu comme les mamans kangourous dont les portées naissent en fin de gestation. Quand les seuls soucis de l’enfant sont la thermorégulation et son alimentation, cette méthode est une bonne alternative à l’incubateur des services de néonatalogie. De façon naturelle, on utilise une source humaine de chaleur en maintenant l’enfant contre soi et l’on préconise l’allaitement.
- Avec la méthode kangourou, on remédie au traumatisme de la séparation de la mère et de l’enfant. Les premiers contacts se font en douceur, en gardant le petit corps contre soi. On cherche à puiser au maximum dans le potentiel humain que constituent une maman, un papa. Ils vont participer activement à réchauffer l’enfant avec l’énergie de leur corps, ils se sentent pleinement impliqués. Certes, le personnel médical n’est jamais très loin. Ils conseillent sur la conduite à tenir pour assurer le bon développement du nouveau-né.
- Pour plus d’informations sur cette méthode, contactez l’association des mères kangourou.