Le baby blues

Vous êtes censée vivre le plus beau moment de votre vie et voilà que les larmes vous montent aux yeux. Apprenez à sentir venir le baby blues, vous saurez mieux le gérer.

La grossesse est une parenthèse enchantée, un moment rare pendant lequel les futures mamans se sentent protégées, comme dans un doux cocon. Dès que l’enfant paraît, alors même que maman et bébé se portent comme des charmes, tout peut néanmoins changer. Un sentiment de détresse profonde peut apparaître brusquement, d’autant plus bouleversant qu’il arrive sans raison. Pas de panique : c’est le « syndrome du troisième jour », plus connu sous le nom, un peu inquiétant, de baby blues. Cette petite déprime des accouchées, qui survient très souvent à la maternité, touche 30 à 80 % des mamans et ne dure, heureusement, jamais bien longtemps.

Se faire aider

Si le trouble persiste, si votre déprime se prolonge au-delà de 15 jours et s’intensifie, si vous pleurez sans raison et que vos proches ne parviennent pas à vous rassurer, mieux vaut alors consulter sans tarder votre médecin, pour en comprendre les causes profondes. Vous n’êtes pas seule avec votre trouble. En cas d’inquiétude, voici vers qui vous tourner :

  • Vos amies et parents : c’est toujours bien de parler à une femme (sœur ou amie), qui a sûrement connu les mêmes états d’âme que vous. Mais n’hésitez pas à solliciter aussi le papa, qui pourra prendre le relais, sans prendre votre place.
  • Les médecins : pédiatre, gynécologue, sage-femme… Ils ont l’habitude d’apaiser les inquiétudes des jeunes mamans.
  • La PMI (Protection Maternelle et Infantile) : vous y trouverez puéricultrices, assistantes sociales, pédiatres et parfois des sages-femmes qui pourront vous conseiller. Vous y rencontrerez aussi d’autres mamans.
  • Un psychothérapeute : pédopsychiatre, psychiatre, psychologue, psychanalyste… Pour trouver le bon interlocuteur, faites jouer le bouche à oreille.

D’où vient le baby blues ?

Les symptômes du baby blues sont variables : mélancolie, sautes d’humeur, perte d’appétit, insomnies, etc. Certaines mamans deviennent hypersensibles : la moindre contrariété – parfois même un simple compliment ! – provoque une crise de larmes ou de colère. Les spécialistes évoquent deux hypothèses :

  • la baisse brutale de la concentration en hormones progestatives – très élevée pendant la grossesse ;
  • le contrecoup des angoisses précédant l’accouchement, du regret de l’état de grossesse ou de la peur de ne pas être à la hauteur.

Dès que le bébé apparaît, on craint, en vrac, les nouvelles responsabilités, le retour à la maison, les tâches ménagères, le corps qui est encore déformé et dont on se demande s’il redeviendra comme avant… Ajoutez à cela la sexualité pour laquelle on ne se sent pas encore prête, et la fatigue engendrée par les biberons ou les tétées nocturnes, et vous obtenez une belle déprime !

Baby blues : un syndrome éphémère

L’accouchement est un véritable bouleversement psychique et physiologique. Quoi de plus normal que de se sentir vide après avoir cohabité pendant neuf mois avec un petit être qui est maintenant hors de vous. Mais ne vous y trompez pas : cette légère dépression passagère n’a rien à voir avec ce que l’on a coutume d’appeler la « dépression post-partum », caractérisée par un fort sentiment de culpabilité, ou par la conviction d’une incapacité à s’occuper du bébé.

Sortie de secours

  • Exprimez-vous : parlez à votre compagnon – même si vous avez honte de vos sentiments – ou à une amie qui est déjà passée par là, c’est important.
  • Organisez votre retour chez vous : votre mère ou votre meilleure amie peuvent venir vous seconder. Et pourquoi pas une aide ménagère ou une nounou, les premiers temps ?
  • Privilégiez le contact physique avec le bébé : prenez-le dans vos bras, bercez-le, expliquez-lui ce que vous ressentez, laissez libre cours à vos émotions. Si vous lui parlez, il vous répondra en vous regardant et en se blottissant contre vous.
  • Prenez soin de vous : ménagez-vous quelques heures sans votre bébé, offrez-vous une séance de cinéma, allez chez le coiffeur. Peu à peu, vous vous retrouverez, ce qui améliorera votre relation avec votre enfant.
  • Reposez-vous : dormez si possible en même temps que votre bébé (dans la matinée, pendant sa sieste…)
  • Ne restez pas seule : sortez, c’est parfait pour le moral. Il fait beau ? Emmenez votre enfant en promenade. S’il pleut, invitez une amie à prendre le thé.
  • Relativisez : les carreaux ne sont pas faits, et le jambon revient trop souvent au menu ? Quelle importance ?

Quand le baby blues survient plusieurs mois après la naissance…

Les femmes super actives, qui ont l’habitude de maîtriser tous les aspects de leur vie sans rien laisser au hasard, sont les plus exposées. À la naissance du bébé, elles cherchent à maîtriser un sentiment qu’elles ne connaissent pas et qui les dépasse. Elles ne lâchent pas prise. La naissance d’un enfant est une mutation profonde, qui fait devenir mère et réactualise des conflits anciens par rapport à sa propre histoire. Si tout cela est occulté, on risque de « faire semblant », jusqu’au jour où tout ce qui a été refoulé ressurgira. Ces mamans craquent trois mois, ou huit mois plus tard. Au moment où leur bébé est sevré, où il entre à la crèche, où elles reprennent leur travail.

« Rendez-moi mon baby blues ! »

Si certaines femmes cherchent à comprendre les causes de cette mélancolie, d’autres, au contraire, s’inquiètent d’y échapper : culpabiliser parce qu’on n’a pas le baby blues, cela vous étonne ? Et pourtant, celles qui n’ont pas vécu cette légère dépression ont le sentiment de ne pas être une mère tout à fait « comme il faut ». Pas d’instinct maternel, se disent-elles : une culpabilité vis-à-vis de leur nouveau statut de maman, qu’elles ne semblent pas vivre comme elles le devraient.

Le baby blues au masculin existe !

  • Chez la femme, plusieurs facteurs sont en cause : le fait d’être mère, la chute hormonale et la séparation physique mère/enfant.
  • Chez les hommes, le baby-blues est lié uniquement au fait de devenir père. Quand l’enfant paraît, le couple ne fonctionne plus de la même façon. Chacun doit prendre de nouvelles marques, ce qui nécessite parfois du temps. Quand la mère a une relation fusionnelle avec son bébé, le jeune père peut avoir le sentiment d’être marginalisé. Heureusement, cette désagréable impression se dissipe dès que le papa impose sa présence. Et puis, vers 3 mois, le bébé devient plus réactif aux stimulations extérieures : il reconnaît son père, lui sourit et lui ouvre ses bras dès qu’il le voit.

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