Comment sevrer votre bébé ?

Le sevrage marque une grande étape pour vous et votre bébé. Douceur, patience, souplesse et amour seront les clés pour relever ensemble ce nouveau défi.

Commencez par proposer un biberon de lait 1er âge (jusqu’à 4 mois), à la place d’une tétée de l’après-midi. Au bout de six à sept jours, remplacez une deuxième tétée par un biberon, et ainsi de suite. Il s’agit de supprimer en dernier la tétée du matin, qui est la plus riche.

Petit précis de sevrage en un mois, sur une base de cinq repas par jour :

  • Commencez par : tétée/tétée/tétée/biberon/tétée.
  • Six à sept jours après, vous serez à : tétée/biberon/tétée/biberon/tétée.
  • Puis : tétée/biberon/biberon/tétée/biberon. La dernière tétée n’étant plus suffisante pour tenir toute la nuit, remplacez-la donc par un biberon.
  • Enfin : tétée/biberon/biberon/biberon/biberon.

Vous abandonnerez la tétée du matin en dernier.

Sevrage : de la souplesse avant tout

Aménagez les tétées et les biberons selon vos envies et vos possibilités. Il n’y a pas de durée de sevrage idéale. Au minimum, comptez trois semaines pour bien stabiliser, mais vous pouvez prendre plus de temps. Diminuez légèrement la fréquence des repas de votre bébé, avec une tétée en moins par semaine par exemple. Notez bien que la reprise du travail ne vous oblige pas à un sevrage complet : vous pouvez conserver une légère production lactée et pratiquer un allaitement mixte. Conservez la tétée du matin, souvent la plus abondante. Vous pouvez aussi conserver la tétée du soir, après le biberon, pour endormir votre tout-petit. Avant de faire sa nuit, bébé trouve ainsi ses repères et se sent rassuré. Il est comblé par le lait, mais aussi par votre contact apaisant et chaleureux.

Attention à l'engorgement de lait !

Durant la période du sevrage, les seins, moins sollicités, peuvent aussi trop se remplir. Ils se tendent, durcissent et deviennent douloureux.  Si cela est difficilement supportable, essayez de vider un peu vos seins, manuellement, à l’aide de massages ou utilisez avec modération un tire-lait, mais gardez en mémoire que plus vous tirez de lait, plus vous en produisez. Si une partie du sein devient dure, rouge et enflée, ce peut être le signe d’une lymphangite. Consultez sans attendre votre médecin, qui vous prescrira un traitement adapté.

Arrêt de la lactation : laissez faire votre corps

La production de lait est déterminée par la succion de votre bébé. C’est parce qu’il tète que votre corps, cette machine merveilleuse, fournit le lait dont il se nourrit. Quand il suce l’aréole du sein, il stimule des récepteurs qui envoient immédiatement un message au cerveau. L’hypophyse sécrète alors des hormones indispensables pour la lactation, comme la prolactine et l’ocytocine. Moins il tète, moins les hormones sont sollicitées, plus la production de lait diminue. Donc, pas besoin de médicament pour arrêter la lactation. Il suffit de laisser faire dame Nature.

Bébé a besoin de temps pour être sevré

Votre tout-petit n’est pas amateur de changement, surtout lorsqu’il s’agit d’alimentation. Le plaisir que lui procure la mise au sein est sans égal. Le lait maternel n’a jamais le même goût. Il varie en fonction de votre alimentation. Il adore téter et le contact affectif est très puissant. Il va devoir s’adapter à ce grand bouleversement qu’est le sevrage. Pour cela, il a besoin de temps, il faut donc agir progressivement.

Bébé découvre une nouvelle technique de succion :

  • Avec le sein, il est très dynamique. Il sollicite d’abord le téton avec sa langue. Les mouvements d’aspiration de sa bouche sont très actifs. Le téton diffuse le lait en jet, dans toute la cavité buccale.
  • Avec le biberon, le lait coule presque tout seul. Sa gorge est remplie rapidement sans qu’il ait besoin de solliciter beaucoup la tétine. Les sensations sont très différentes pour votre enfant. Alors, n’hésitez pas à changer de tétine si nécessaire : la tétine en silicone est plus ferme, alors que la tétine en caoutchouc s’avère plus souple, et le débit peut varier de vitesse. En cas de problème digestif au moment du sevrage, parlez-en à votre pédiatre, il suffit parfois de changer de lait pour mettre fin à tous les soucis et repartir sur de bonnes bases.

Couper le cordon une deuxième fois

  • Il ne faut pas se leurrer, l’étape du sevrage est aussi difficile physiquement que psychologiquement. C’est un peu comme couper le cordon une seconde fois. L’allaitement crée une bulle fusionnelle entre bébé et vous. Le plaisir du corps à corps cristallise des instants uniques, partagés ensemble. Ce nouveau cap est d’autant plus difficile à prendre si l’allaitement a duré longtemps ou si les contraintes matérielles vous empêchent, à regret, de pour­suivre pleinement l’aventure.
  • Physiquement, les changements sont ­visibles : les seins changent et les hor­mones sont moins sollicitées. Il est donc bien normal de se sentir perturbée.
  • Le sevrage précède souvent la reprise du travail. Vous êtes heureuse de reprendre vos activités et de retrouver un peu d’autonomie. Mais la fatigue du transport, les contraintes horaires, la difficulté de trouver un mode de garde satisfaisant, sont de nombreuses sources d’inquiétude.
  • La culpabilité peut aussi pointer le bout de son nez : « Je n’ai pas allaité assez longtemps… Mon bébé a encore besoin de moi… » À cette période de transition, il est important d’en parler et d’être soutenue par votre entourage (père, famille, amies, médecin, pédiatre, PMI, groupe de parole, etc.). Que vous ayez allaité un, quatre ou six mois, vous avez offert à votre bébé, dans la mesure de vos possibilités, le meilleur départ possible dans la vie.

Si votre bébé refuse catégoriquement le biberon

C’est l’occasion de faire participer le papa au repas. Il y a beaucoup plus de chance que votre bout de chou accepte plus facilement avec lui, parce qu’il sera forcément moins tenté de réclamer le sein. Si vous donnez le biberon et le sein, veillez à ne pas porter votre bébé de la même façon, pour ne pas créer de confusion.

Allaiter c’est aussi le plaisir d’un contact corps à corps. Votre bébé se sent rassuré par votre odeur et votre chaleur. Ne vous en privez pas pour autant. Continuez à entretenir ce contact peau à peau. Toutes les occasions sont bonnes : au moment du bain, d’un câlin ou d’un massage. Vous pouvez aussi le porter plus souvent à la maison, à l’aide d’une écharpe de portage, ou d’un porte-bébé.

Vie active et allaitement

Sur votre lieu de travail, vous avez le droit de tirer votre lait. Une heure par jour vous est accordée. Les horaires sont établis en accord avec votre employeur. En théorie, il faut savoir que ce moment n’est pas comptabilisé sur votre temps de travail. La pause n’est donc pas rémunérée, sauf convention collective spécifique. Un local doit être prévu à cet effet. En pratique, peu d’employeurs connaissent ces lois, surtout dans les PME. N’hésitez pas à les faire appliquer, vous êtes dans votre bon droit (art. L224-2 et L224-3 du Code du travail).

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