Le sommeil de bébé : les premiers mois

Le sommeil du nouveau-né est la principale clé d’un bon développement, mais peut prendre du temps à se mettre en place. Les conditions de vie, le rythme et l’organisation peuvent aider bien sûr, mais la patience reste indispensable.

Dans les consultations médicales, c’est « la » question des parents aux yeux cernés qui revient, lancinante : « Quand fera-t-il ses nuits, docteur ? Une semaine ? Un mois ? »

Chaque bébé a son rythme de sommeil

Certains bébés, ils sont rares, dorment une bonne partie de la nuit (de minuit à 6 heures) dès 1 mois, d’autres n’y parviendront que plusieurs semaines, voire plusieurs années plus tard. Chaque enfant est différent, son temps de sommeil aussi, et mieux vaut être très patient. À sa naissance et pendant ses premières semaines, le bébé nage en plein décalage horaire.

Votre tout-petit dort par plages de 3 ou 4 heures (chaque cycle de sommeil dure une heure à une heure et demie), réparties tout au long des 24 heures, sans que rien ne le perturbe. L’alternance du jour et de la nuit, il ne connaît absolument pas !

Des raisons physiologiques le poussent aussi à se réveiller régulièrement : le besoin de téter, mais aussi la baisse du taux de sucre dans son sang qui le fait crier famine… Rendez-vous compte qu’il est passé d’une alimentation continue (via le cordon ombilical) à une alimentation discontinue, au coup par coup ! Voilà pourquoi il lui faut plusieurs semaines, parfois plusieurs mois, pour s’adapter à ce bouleversement de vie. Inutile donc de vouloir accélérer les choses, elles se feront naturellement et c’est votre bébé qui donne le tempo du changement.

Confond-il vraiment le jour et la nuit ?

Pourquoi bébé se tromperait-il ? Ne voit-il pas qu’il fait jour ? Évidemment, votre bout de chou perçoit les différences de luminosité et il entend que le jour est bruyant et la nuit silencieuse. La vérité, c’est qu’en fin de grossesse, il avait trouvé son rythme bien à lui : bercé dans la journée par les mouvements de la marche, il dormait. La nuit, quand les parois de l’utérus étaient détendues, plus à l’aise, il pouvait bouger, se retourner. Il n’est pas anormal de lui accorder quelques semaines pour rattraper un décalage horaire de 12 heures, n’est-ce-pas ?

Respectez le sommeil de votre enfant !

Pendant que bébé dort, vous pouvez en profiter pour vous reposer vous-même, employez ces pauses à bon escient.

Le cerveau est en pleine effervescence pendant son sommeil : les connexions neuronales en effet s’effectuent à ces moments-là. Alors on ne le réveille jamais sous prétexte qu’il doit prendre son biberon ou qu’il doit voir votre tante Adèle qui vient de loin pour le rencontrer ! S’il dort, c’est qu’il en a besoin. Si toutefois vous devez le réveiller pour un rendez-vous chez le pédiatre par exemple, signalez lui en chuchotant à son oreille que vous allez le prendre dans vos bras.

Comment gérer les pleurs du soir de votre bébé ?

Il avait passé une journée calme, avec des horaires presque calés, mais il se met à pleurer vers 18 heures sans s’arrêter. On prend ces signes pour des manifestations de faim ou de douleur… En fait, le système de réveil de votre enfant s’est « emballé » et bébé ne sait plus se calmer. Ajoutez que c’est l’heure où vous êtes pressée et fatiguée de cette longue journée : bébé ne fait que renvoyer la tension ambiante. La seule façon d’en sortir est de l’apaiser : lumière tamisée et environnement calme, bain chaud dans une pièce peu éclairée, ventre calé sur les genoux ou l’épaule, pas de paroles énergiques, pas de stimulations, pas de biberon. Si les pleurs continuent, essayez la balade en poussette.

Une chambre où il dort bien

  1. Le lit doit être agréé NF : cette norme garantit un espacement des barreaux idéal (impossible de s’y coincer la tête ou le pied).
  2. Le matelas, ferme, en mousse, doit s’adapter exactement aux contours du lit afin d’éviter la création d’un interstice dangereux.
  3. Le berceau ou le lit ne doit pas être trop grand et bébé doit pouvoir toucher un bord avec ses mains pour sentir ainsi des limites qui le sécurisent.
  4. N’oubliez pas de glisser dans le lit un pull imprégné de votre odeur.
  5. N’utilisez pas de couverture ou de couette avant 1 an, mais un sur-pyjama ou une gigoteuse, pour éviter le risque d’étouffement.
  6. La température de la pièce ne doit pas dépasser 19/20 °C. Aérez tous les jours.
  7. Tirez les rideaux, fermez les volets : le nourrisson n’a pas peur du noir ! La journée, faites-le dormir à la lumière du jour, sans pour autant l’allonger en plein soleil.
  8. Pendant sa première année, couchez-le sur le dos ou sur le côté (pas sur le ventre sauf indication médicale) : son visage reste ainsi dégagé et il respire mieux.

À quel âge bébé doit-il s’endormir seul dans son lit ?

Dès que bébé ne s’endort plus systématiquement après la tétée et qu’il est capable de maintenir un éveil calme, il est bon de le coucher dans son lit et sa chambre pour qu’il puisse prendre connaissance de son environnement. Un bon investissement de la chambre favorise un bon endormissement ; lors des éveils de nuit, l’enfant se rendormira d’autant plus facilement qu’il se sentira en sécurité, dans un environnement familier.

N'arrêtez pas de vivre à la maison !

Autant il faut lui construire un lieu calme pour son sommeil, autant le reste de la maison doit continuer à vivre comme avant : on rigole, on met de la musique, on marche, on regarde la télé, on ne se gêne pas, surtout on n’arrête pas les appareils électroménagers. Après tout, vous existez en dehors de cette maternité, et c’est en intégrant cette idée que vous vivrez votre relation avec ce nouveau-né au mieux. Et puis, ces bruits familiers qui vont rythmer sa vie, ça le rassure lui aussi. Vous pouvez même parler près du berceau, à condition de ne pas vous adresser à lui !

Les astuces pour l’endormir

  • Promenez-le en voiture autour du quartier. Le mouvement de la voiture a souvent un effet magique.
  • Moins polluant et plus sportif, faites un tour du pâté de maison en poussette. L’avantage, c’est qu’une fois le bébé endormi, vous pouvez installer la poussette à l’intérieur et le laisser dormir dedans.
  • Bercez-le mais oubliez les bercements amples, à l’ancienne, de gauche à droite : utilisez des rythmes saccadés et rapides. Vous pouvez aussi le bercer en lançant le mouvement depuis le siège : la main sous ses fesses, tout le corps est envahi de bercements, bébé adore !
  • Chantez-lui une berceuse. La meilleure chanson, c’est celle que vous inventez (faites semblant de chanter en glissant au milieu de ce charabia « papa », « maman » et son prénom). Posez la main sur sa poitrine et chantez doucement au rythme de sa respiration, puis de plus en plus lentement.
  • Mettez-le dans le porte-bébé. Baladez-vous, faites ce que vous avez à faire : la vaisselle, du rangement, téléphonez.
  • Emmaillotez-le. Pour le rassurer, on peut l’envelopper dans une couverture ce qui lui donnera une impression de sécurité.
  • Massez-le. Avec la pulpe du pouce, massez le gros orteil : effet immédiat.
  • Ne le prenez pas dans vos bras sous prétexte qu’il a les yeux ouverts et qu’il pousse de petits cris : il est juste en phase de sommeil agité et va se calmer.
  • Ne rester à ses côtés pour l’endormir.
  • N’attendez pas qu’il ait sommeil pour le coucher : il est important qu’il sache que vous, ses parents, avez une vie sans lui.

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