Allergie aux protéines du lait de vache

Les protéines du lait de vache sont fréquemment en cause dans les allergies alimentaires du nourrisson. Une seule solution : supprimer le lait de son alimentation.

L’allergie aux protéines de lait de vache est la 4e allergie alimentaire derrière les œufs, l’arachide, le poisson. 2 à 3 % des bébés de moins d’un an sont touchés par cette allergie. Dans 80 % des cas, la guérison est spontanée vers l’âge de deux ans.

Les manifestations de l'allergie au lait de vache

L’allergie aux protéines du lait de vache est parfois difficile à diagnostiquer, car ses manifestations cliniques sont variables. Il existe deux types d’allergies :

  • IgE dépendante (des immunoglobulines de type E) : responsable de manifestations immédiates dans les deux heures suivant l’ingestion de lait (diarrhée, vomissement, urticaire, choc anaphylactique).
  • Non dépendante des IgE : à l’origine de manifestations retardées (douleurs abdominales, constipation sévère ou diarrhée chronique, toux chronique, asthme).

Les manifestations cutanées prédominent dans 72 % des cas ; les manifestations digestives dans 45 % ; les signes respiratoires dans 13 % et les chocs anaphylactiques dans 6 % des cas.

Diagnostiquer l'allergie au lait de vache

L’allergie IgE dépendante est facilement diagnostiquée, dès les premiers mois, grâce à des tests cutanés dont la positivité donne une bonne valeur prédictive. Il existe un nouvel outil de diagnostic pour les allergies aux protéines de lait de vache non dépendantes des IgE : le Patch test, à proposer en première intention. Il consiste à mettre une goutte de lait au contact de la peau pendant 48 heures, à l’aide d’un patch. La lecture se fait 24 heures après avoir retiré le patch.

Les tests de dépistage d'allergie

  • L’allergologue va procéder à des tests cutanés, appelés prick tests, afin de déterminer le coupable de l’allergie.
  • Il dépose sur la peau de l’enfant des gouttes d’extraits alimentaires, puis la pique pour y faire pénétrer les molécules. Lorsque la substance est allergisante, un gonflement localisé qui démange facilement apparaît dans les minutes qui suivent. Mais une réaction de la peau aux protéines du lait de vache n’implique pas forcément une allergie redoutable, il peut juste s’agir d’une simple sensibilité.
  • Pour prouver l’allergie, ces prick tests doivent être complétés par des tests dits « de provocation », en milieu hospitalier. Sous surveillance médicale, le jeune enfant ingère des quantités croissantes de l’aliment suspecté. Une façon radicale mais très efficace de savoir s’il est vraiment allergique.
  • Ainsi, selon les études, seuls 8 à 30 % des cas d’allergie aux protéines de lait de vache soupçonnés par des tests cliniques ou biologiques sont confirmés.

L’hérédité en question dans l'allergie au lait de vache

L’hérédité occupe une place importante dans l’allergie, lorsqu’un des parents est allergique, le risque pour l’enfant de l’être à son tour est de l’ordre de 20 à 38 %. Il augmente dès lors que les deux parents sont allergiques et atteint 40 à 58 %, voire plus, si sa mère ou son père présentent déjà l’allergie aux protéines du lait de vache dont souffre l’enfant. Si un terrain allergique sévère existe, on serait tenté de penser que la prévention doit commencer dès la vie intra-utérine. Or, les sensibilisations pendant la grossesse restent exceptionnelles. Néanmoins, on conseille à la mère une éviction de l’arachide et des fruits à coque, pendant la grossesse.

Ensuite, après la naissance, allaitez exclusivement votre bébé pendant 4 à 6 mois, tout en arrêtant complétement de consommer de l’arachide et des fruits à coque. Si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas allaiter, donnez des formules à base d’hydrolisat de protéines de lait de vache et retardez la diversification alimentaire, pour ne la commencer qu’après les 6 mois de votre bébé.

Pourquoi les allergies se développent-elles ?

Le nombre de petits allergiques aux aliments atteindrait 400 000, un chiffre qui aurait doublé en cinq ans. Dans ce domaine, l’hérédité n’explique pas tout, il faut chercher d’autres origines à l’augmentation galopante de cette forme d’allergie. Comme ce phénomène survient de préférence dans les pays industrialisés, les chercheurs ont logiquement accusé notre mode de vie et notre alimentation, et défendent une théorie hygiéniste. D’autres facteurs génétiques et environnementaux jouent probablement un rôle important. Des études sont en cours pour mesurer leur impact.

Traiter l'allergie au lait de vache

Le seul traitement : l’éviction totale du lait.

  • Cette conduite n’est pas toujours facile à tenir : en effet, la majorité des fabricants ne sont pas tenus de fournir une liste exhaustive des ingrédients contenus dans leurs produits.
  • Jusqu’à présent, la loi n’imposait pas d’indiquer sur les étiquettes la présence d’un produit intervenant pour moins de 25 % dans la composition d’un aliment. Il n’est pas non plus obligatoire d’être précis dans ces définitions. Sous la pression d’associations de parents et de médecins, la situation évolue.
  • Par ailleurs, certaines molécules (dont le lait), responsables d’intolérances et d’allergies alimentaires, fréquentes ou graves, sont désormais obligatoirement mentionnées à partir d’une présence de 5 %.

Le régime alimentaire de l'enfant allergique

  • La diversification alimentaire est retardée à 6 mois révolus, avec introduction de l’œuf et du poisson à 1 an et des arachides et fruits à coque vers 4/5 ans.
  • Attention aux préparations industrielles pouvant contenir du lait ou du soja (la brioche, par exemple, ou la mie et les biscuits du commerce). Parfois les protéines de lait de vache sont aussi utilisées comme émulsifiant, dans certaines margarines.
  • L’application sur la peau d’huile d’amande douce est à bannir, en raison du risque d’allergie croisée avec l’arachide.
  • Bien entendu, il est indispensable de respecter les mesures générales concernant le tabagisme passif, les allergènes respiratoires et le mode de garde. Les vaccins seront pratiqués selon le schéma habituel.
  • Les méthodes de réintroduction des protéines de lait de vache se font en milieu hospitalier, quand votre enfant est âgé de 9 mois à 1 an. La méthodologie est pratiquée sur 24 heures à 72 heures :
    • 1er jour, injestion progressive d’1 ml – 3 ml – 5 ml ;
    • 2e jour, 10 ml – 30 ml – 50 ml ;
    • 3e jour, 100 ml – 150 ml.
  • En cas d’échec, une nouvelle tentative de de réintroduction des protéines du lait de vache est possible, de six mois en six mois. Courage… l’allergie aux protéines de lait de vache guérit dans 80 % à 90 % des cas.

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