L’insémination artificielle Par le Professeur René Frydman

Cette plus ancienne méthode de procréation médicalement assistée consiste à déposer le sperme du conjoint ou d’un donneur (préalablement sélectionné en laboratoire afin d’optimiser son pouvoir fécondant) dans l’utérus de la femme afin de rapprocher les spermatozoïdes de l’ovule et de faciliter leur rencontre. Souvent, cette manipulation est associée à une stimulation ovarienne pour augmenter les chances de réussite.

Les médecins décident de procéder à une insémination lorsque l’un des deux conjoints présente des troubles de la fécondité. Chez la femme, cela peut être des anomalies au niveau du col de l’utérus ou de la glaire cervicale. Chez l’homme, ils se traduisent par une quantité et une qualité insuffisante des spermatozoïdes ou par des problèmes liés à l’éjaculation. L’insémination est aussi proposée lorsque la stimulation ovarienne seule ne suffit pas.

L'insémination artificielle : comment ça marche ?

Les couples désirant avoir recours à l’insémination artificielle doivent remplir des conditions imposées par le code de santé publique. Il leur est donc demandé :

  • d’être mariés ou de vivre en concubinage depuis au moins deux ans
  • d’être en âge de concevoir des enfants
  • de remplir enfin un formulaire attestant de leur consentement à procéder à une insémination artificielle.

Vient ensuite le moment des examens, pour chacun des conjoints, afin d’établir les causes exactes de l’infécondité. Les médecins décident souvent de stimuler les ovaires avant de déclencher l’ovulation, ce qui permet de connaître précisément le moment idéal pour introduire les spermatozoïdes. Pour cela, des échographies ainsi que des dosages hormonaux s’avèrent nécessaires.

Environ 36 heures après le déclenchement de l’ovulation, la femme est inséminée à l’aide d’un cathéter par les voies naturelles. Auparavant, le sperme du conjoint aura été recueilli, et les spermatozoïdes les plus aptes à provoquer une fécondation, sélectionnés. La patiente repart après être restée environ une demi-heure en position allongée.

Souvent, après une insémination, la femme est mise sous traitement progestatif (par capsules vaginales) afin de mettre son utérus au repos et de favoriser la nidation.

Le diagnostic de la grossesse est réalisé par prise de sang (on recherche le taux de ß-HCG) quinze jours après l’insémination. Si le résultat est positif, une nouvelle prise de sang est effectuée 48 heures plus tard pour confirmer le caractère évolutif de la grossesse. Si le résultat est négatif, on attend la survenue des règles et on recommence les injections. Les couples ont droit à six tentatives.

Le taux de réussite de l'insémination artificielle

Il est de 10 à 15 % dans les six mois qui suivent le traitement, mais il varie selon l’âge pour atteindre à peine 5 % après 40 ans (ces chiffres ne sont bien sûr que des moyennes).

Qui peut donner son sperme ?

Pour donner son sperme en France, il faut répondre à un certain nombre de critères :

  • Être en bonne santé physique et mentale (bilans médicaux à l’appui) ;
  • Avoir moins de 50 ans ;
  • Être marié et avoir des enfants ;
  • Avoir le consentement de son épouse.
  • Ensuite, le sperme du donneur peut être recueilli et congelé dans des banques de sperme labellisées. Sachez toutefois qu’il ne sera pas utilisé pour plus de trois grossesses menées à terme.

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