Pourquoi faire un bilan de fertilité ? Par le Professeur René Frydman

Si vous avez plus de 35 ans et essayez depuis plus de six mois, en vain, d’avoir un enfant, consultez ! Il n’y a pas de temps à perdre.

Sélectionnez tout d’abord un spécialiste de la fertilité reconnu. le choix du médecin est en effet primordial. Ensuite, laissez-vous guider. Afin de vérifier l’état de votre fertilité et de celle de votre conjoint, il vous prescrira les examens suivants.

Cycle d’examens

  • La prise de votre température chaque matin : durant trois mois consécutifs, vous devrez noter votre température et constater à quel moment vous descendez au-dessous de 37 °C avant de les atteindre progressivement à nouveau ; cela traduit que vous êtes en train d’ovuler.
  • L’examen de la glaire cervicale : au moment de l’ovulation, celle-ci est indispensable pour attirer les spermatozoïdes.
  • Les dosages hormonaux : grâce à une prise de sang à un certain moment du cycle, il est possible d’évaluer vos facultés ovulatoires.
  • L’échographie pelvienne : elle permet d’observer le volume des ovaires au début du cycle ainsi que le nombre de follicules.
  • Le spermocytogramme : il s’agit de l’examen le plus approfondi pour mesurer la fertilité masculine. En effet, il permet de connaître le nombre de spermatozoïdes, leur mobilité, leur taille et leur forme, mais aussi de voir si le sperme contient des substances anormales (ça peut être le cas chez les personnes exerçant certaines professions, comme peintre, agriculteur ou manipulateur radio).
  • Suite aux résultats de ces examens, votre médecin en saura plus sur vos possibilités à procréer. Il pourra alors vous diriger vers une méthode de procréation assistée ou demander des tests plus approfondis, tels l’hystérosalpingographie (exploration de l’utérus pour déceler d’éventuelles anomalies), l’hystéroscopie (en cas de problèmes de nidation) ou la cœlioscopie (pour visualiser les trompes, l’utérus et les ovaires).

La fertilité masculine

La plupart des femmes qui consultent pour infertilité pensent être seules « coupables », mais il n’en est rien. En effet, chacun des conjoints apporte sa pierre à l’édifice de la procréation. Ainsi, si l’homme présente un spermogramme en deçà des besoins nécessaires à la fécondation, vous aurez besoin d’assistance. Et il faut savoir qu’une hypofertilité masculine est dépistée chez la moitié des couples qui consultent.

La pollution en cause

Sachez aussi que les hommes d’aujourd’hui présentent des spermatozoïdes moins nombreux et de plus mauvaise qualité que leurs homologues des générations précédentes. Cela est dû à la pollution, au tabac (les gros fumeurs présentent de 70 à 80 % de spermatozoïdes anormaux, donc impropres à la fécondation) ou au stress, ainsi que, pour les personnes exerçant certains métiers à risque, à la chaleur, aux ondes ou aux produits chimiques auxquels elles sont soumises.

Enfin, vous n’êtes pas la seule à subir les sévices du temps. Votre partenaire est aussi concerné. En effet, après 45 ans, il mettra cinq fois plus de temps à vous féconder qu’à 25 ans en raison de l’altération qualitative de ses spermatozoïdes.

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