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Mon enfant ne parle pas !
Apprendre à parler est un processus progressif et difficile. Des premiers cris du nourrisson jusqu’aux premières phrases, il faut savoir comment se met en place le développement du langage pour pouvoir intervenir au bon moment.
Sommaire
L’apprentissage des sons chez l'enfant
Avant même la naissance, les sens de l’enfant entrent petit à petit en fonction. Le système auditif du fœtus est fonctionnel dès la 25e semaine de gestation et son niveau d’audition se rapproche de celui des adultes vers la 35e semaine.
Les sons parviennent au fœtus à la fois du corps vivant de sa mère, de son cœur qui bat, par exemple, et de l’extérieur, la musique que vous écoutez dans la journée, ou les discussions que vous avez avec vos proches. Une familiarisation avec la langue maternelle a donc lieu dans les derniers mois de la vie prénatale.
Ensuite, dès leurs premières heures de vie, les bébés sont attentifs aux sons émis par la parole de ceux qui les entourent.
À la naissance, ils sont déjà capables de reconnaître la voix de leur mère.
Comprendre le babillage
Dès l’âge de 3 mois, un bébé sait tenir sa tête. Puis il va s’asseoir et commencer à tendre les bras pour attraper des objets. Ces évolutions motrices s’accompagnent de modifications corporelles et musculaires, qui facilitent sa respiration et jouent un grand rôle dans l’évolution du langage. Parler nécessite cette motricité. Votre enfant ne l’avait pas encore acquise. À ce stade, il va enfin pouvoir « babiller ». C’est la première étape indispensable au développement du langage.
Entre 4 et 12 mois, le nourrisson émet des sons qui n’ont pas de sens pour vous. Les voyelles apparaissent en premier car elles sont plus faciles à prononcer, puis quelques consonnes se font entendre.
Vers 8 mois, les premiers sons articulés et compréhensibles apparaissent. Le bébé vocalise avant d’articuler ; il produit des syllabes isolées avant des séquences de syllabes.
Que faire s’il ne parle pas du tout ?
Lorsqu’un enfant évite de s’exprimer avec des mots, le mieux est de vérifier que tout va bien sur le plan du développement psychomoteur.
Observez votre enfant. S’il ne parle pas, cela s’accompagne peut-être d’autres signes qui doivent vous mettre en alerte : est-il intéressé par ce qui l’entoure ? Marche-t-il correctement ? Se laisse-t-il nourrir ? Est-il actif ? Reconnaît-il ses proches ? Manifeste-t-il du plaisir à être en compagnie d’autres enfants ? Si vous avez des doutes, le mieux est de consulter votre pédiatre.
Faites vérifier son audition : les enfants malentendants parlent mal voire pas du tout. Des spécialistes lui feront passer des tests de surdité afin de vérifier l’origine et la cause de ces troubles du langage (des consultations existent dans la plupart des hôpitaux).
Les premiers mots de bébé
À partir de 9 mois, c’est la merveilleuse période des « mama », « papa » et autres « tata » lancés les bras ouverts. L’enfant commence à savoir utiliser l’articulation de sa bouche.
- Du /a/ plus faciles à prononcer, jusqu’au /z/ l’un des plus durs, les autres sons font tour à tour leur apparition. À cet âge, l’enfant réagit au mot « non » alors que le « oui » sera appris plus tard. S’il répète « non ! » sans arrêt, c’est pour mieux affirmer son identité et sa nouvelle indépendance, ce n’est donc pas la peine de se fâcher. Votre enfant va parler de mieux en mieux au fil du temps. Si vous pensez réellement qu’il ne fait pas de progrès, qu’il ne commence pas à parler alors qu’il entre déjà dans son 10e mois, n’ayez aucune crainte, c’est courant !
- Parlez à votre bébé en face-à-face : cela l’encourage à communiquer. Vous lui montrez que vous êtes attentif et il apprend ainsi les « règles » de la conversation.
La compréhension des mots
À partir de 18 mois environ, les sons que votre enfant entend sont porteurs de sens. Il sait les associer aux personnes et aux objets qui l’entourent.
- C’est à ce moment que votre explorateur en herbe crée son propre langage, de façon très affective et subjective, en associant un son particulier à ses envies, à ses gestes, aux personnes ou aux objets qui lui sont familiers. Leur formation est très liée à ce qu’il vit dans la journée.
- Par exemple, le « miam » pourra désigner d’abord le goûter mangé en sortant de la crèche. De là, toute nourriture sera désignée par le même terme. Puis, l’enfant commencera à prononcer plusieurs mots en les associant à sa manière !
- Le stade d’acquisition suivant survient à un âge variable selon l’enfant. Il se met soudainement à prononcer un nombre croissant de nouveaux mots et à construire des phrases. Les difficultés ne sont pas encore toutes éliminées. La liaison est un problème pour l’enfant qui a du mal à décomposer les mots dans une phrase. Jusqu’à l’âge de 5 ans, il est assez fréquent qu’un enfant remplace certains sons en particulier les /r/ ou les /l/ par d’autres plus faciles à prononcer.
Les troubles du langage dans l'enfance
Ce n’est que vers 3 ou 4 ans que l’enfant commence à vraiment maîtriser le langage, néanmoins, certains troubles peuvent survenir.
Des difficultés d’articulation : l’enfant ne parvient pas à articuler correctement certains sons. S’il zozote ou prononce le son [che] au lieu de [se] par exemple, cela peut provenir d’un problème de dentition, il convient alors de consulter un orthodontiste.
Un retard du langage : on distingue trois niveaux de retard du langage. Un retard simple sera rapidement corrigé avec l’aide d’un orthophoniste. La dysphasie est définie par des difficultés de compréhension du langage ; l’audimutité est la caractéristique d’enfants qui s’enferment dans un mutisme total. La dysphasie et l’audimutité nécessitent une prise en charge médico-psychologique plus importante.
Un bégaiement : le bégaiement non traité à temps – dès les premiers signes d’apparition – doit faire l’objet d’une prise en charge pédiatrique afin d’être bien traité (à 100%, dans la plupart des cas).
Une dyslexie : la dyslexie ou dysorthographie (l’enfant inverse des lettres ou des syllabes ; il dit, par exemple, « conlégateur » pour « congélateur ») concerne 5 à 6 % des enfants. Ce trouble est pris en charge par un orthophoniste.
Pour aider votre enfant à appréhender le langage, vous pouvez chanter des comptines et l’amuser avec des jeux de doigts : leur répétition le familiarise avec les mots. Le raisonnement, la mise en relation, l’anticipation se développent à mesure qu’il acquiert le langage. Apprenez aussi à votre petit à ne pas parler avec la tétine dans la bouche. Parler à son enfant, dès le plus jeune âge, permet de garder un lien rassurant avec lui. Les chances de rattraper un retard de langage sont d’autant plus grandes qu’il a été dépisté précocement.
Comment aider votre enfant à parler ?