Mon enfant est-il surdoué ?

On estime à 370 000 environ le nombre d’enfants surdoués, soit 2,3 % des enfants intégrés au système scolaire français. Cette proportion est constante année après année. Non repérés, ces enfants surdoués peuvent développer alors des mécanismes d’échec scolaire. Voici la bonne conduite pour les accompagner sur le chemin de l’épanouissement.

Dès leur plus jeune âge, 3-4 ans, les enfants précoces posent des questions d’ordre métaphysique : Pourquoi naît-on ? Où va-t-on après la mort ? Est-ce que Dieu existe ?… Ils s’interrogent aussi sur les limites du temps : comment connaît-on l’origine du monde ? Qu’est-ce que l’infiniment grand ? Ces interrogations très précises, qui ne supportent pas des réponses évasives et banales, sur des sujets qui en général n’intéressent pas les petits, inquiètent souvent les parents.

Quand le doute surgit

Mon enfant est-il « normal » se demandent la plupart des parents. Autre réaction fréquente : éprouver de la fascination, voire de la fierté devant un petit qui se comporte presque comme un adulte. Avec le risque que cela représente : les parents ne savent plus à qui ils s’adressent (un enfant qui a les réactions d’un adulte, est-ce un enfant ?). Car, en plus, les enfants surdoués ont des positions très tranchées, avec cette volonté d’avoir souvent le dernier mot. Pas facile dans ces conditions de faire preuve d’autorité et de lui fixer, comme aux autres petits, des limites. Ces troubles du système éducatif parental peuvent conduire à des difficultés sur le plan relationnel avec la famille, mais aussi les amis, les enseignants… Les enfants surdoués sont si critiques qu’on peut les trouver parfois insolents, arrogants ou agressifs. Hyper-émotifs, très possessifs, certains enfants jeunes ou même adolescents restent accrochés à leur mère, comme lorsqu’ils étaient tout-petits. Lorsqu’ils ont des frères et sœurs, ils ne comprennent pas que des parents puissent aimer tous leurs enfants de la même manière.

Comment déceler un enfant surdoué ?

  • On reconnaît un surdoué (ou EIP) par les tests de Q.I. Le Quotient Intellectuel compare les performances intellectuelles d’un enfant à des questions précises par rapport aux performances de l’ensemble de la population.
  • Pour obtenir le résultat d’un Q.I., il faut emmener son enfant chez un psychologue habilité à réaliser ce type d’examen. En général, il se compose d’un entretien initial avec les parents et l’enfant, du passage d’une batterie de tests psychométriques permettant d’aboutir à l’évaluation du Q.I., d’un entretien terminal avec les parents pour présenter les résultats et les enseignements qui résultent du profil psychologique de l’enfant. Un compte-rendu écrit sera ensuite envoyé à la famille.

L'enfant surdoué et les autres enfants

De même qu’ils apprécient de se retrouver avec des adultes, desquels ils pensent être mieux compris, les enfants précoces cherchent la compagnie d’amis plus âgés qu’eux, avec lesquels ils peuvent engager un dialogue qu’ils jugent plus intéressant. C’est pourquoi bien des enfants précoces se montrent solitaires et ont peu de camarades à l’école. Il leur arrive aussi d’être la risée des autres, parfois décrits comme attardés, souvent rejetés car considérés comme trop marginaux.

L'enfant surdoué à l'école

Imaginez une voiture de Formule 1 que l’on empêcherait de rouler à plus de 50 km/h durant des centaines de kilomètres ! Au fil des années, les aptitudes des enfants précoces peuvent être détériorées, si on leur interdit d’aller à leur vitesse ou si on ne respecte pas leur mode de fonctionnement. En réaction à une telle situation et pour se défendre contre l’ennui et le manque d’ambition, l’enfant surdoué se désintéressera de l’environnement scolaire. Ou adoptera un comportement perturbateur, provocateur voire agressif, avec l’apparition de troubles divers comme la dysgraphie, l’hyperactivité, etc. Il faudra alors l’orienter vers des activités qu’il jugera suffisamment difficiles et intéressantes, pour qu’il puisse trouver un épanouissement, en dehors de l’école. Cette école qui, n’ayant pas répondu à ses attentes, lui apparaîtra comme indigne de ses efforts. C’est pourquoi, on constate souvent des résultats en dents de scie, assez médiocres, et qui peuvent aboutir parfois à un réel échec scolaire. Car, paradoxe, les enfants intellectuellement précoces ont le goût du défi mais s’ennuient vite en classe, et éprouvent souvent des difficultés face à l’effort.

Le Q.I. en chiffres

  • Le QI moyen est d’environ 100.
  • Deux à trois enfants sur cent obtiennent un score supérieur à 130.
  • Un enfant sur cent obtient un score supérieur à 140.
  • Un enfant sur un million obtient un score supérieur à 180.
  • Est défini comme surdoué, celui qui a un QI supérieur à 125, soit 5 % de la population. Ce chiffre de 125 semble être retenu par la majorité des associations internationales.

Une solution : le passage anticipé

Outre l’entrée en CP avant l’âge requis, il est fortement conseillé de faire sauter une classe (voire deux) à un enfant intellectuellement précoce et ce, afin de le motiver. À titre de repère, un QI de 120, permet d’obtenir un an d’avance. Pour cela, sont examinés les notes aux tests, le parcours scolaire de l’enfant, ses capacités d’organisation, sa motivation à sauter une classe et celle de ses parents, et l’état d’esprit de l’équipe enseignante, vis-à-vis de cette décision. Sachez aussi que pour l’admission en 6e, aucune condition d’âge n’est exigée (B.O.du 25 janvier 1979). Il n’est donc pas possible d’invoquer un texte réglementaire pour refuser une admission précoce en 6e à un enfant en avance.

Même surdoué, c'est un enfant !

Le niveau psychomoteur d’un enfant précoce apparaît davantage lié à son âge réel (voire un peu en retard) qu’à son âge mental. Cette part de leur dyssynchronie intelligence-affectivité est sans doute celle qui inquiète le plus les parents d’enfants intellectuellement précoces.
En effet, comment admettre que l’anxiété au quotidien ou les peurs nocturnes ne soient pas maîtrisables par un enfant qui devrait savoir se raisonner. Oui, mais voilà, ce n’est pas parce qu’on est intellectuellement en avance, qu’on doit posséder cette capacité à prendre du recul avec des états de l’enfance.
Il en est de même avec certains comportements « bébé » (il ne veut pas manger tout seul…) ou cette maladresse corporelle qui les rendent si « patauds » parfois.
N’essayons pas de les faire grandir plus vite mais aidons-les plutôt à vivre au mieux cette dyssynchronie, en les rassurant et en respectant leurs différences.

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