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Comment gérer les colères de votre enfant ?
Votre petit ange se transforme d’un seul coup en vrai démon. Il mord, tape, se roule par terre parce que vous lui interdisez quelque chose, ou refusez d’acheter un jouet dans un magasin. C’est déroutant, mais c’est une étape nécessaire pour que l’enfant se construise et teste les limites.
Sommaire
La colère peut être une nature, une façon de s’exprimer, ou encore le symptôme d’un mal-être. Pour le tout petit jusqu’à l’âge de 18 mois, il s’agit d’une manifestation courante et normale. Il a faim, il a peur, ou il est stressé. La jeune maman reconnaît le cri de colère de son bébé, qui est souvent aigu, difficile à supporter. Pour le calmer, rien de tel qu’un bon câlin dans des bras rassurants. Puis en grandissant, l’enfant cherche ses limites. Il prend conscience de sa personnalité et veut imposer sa volonté. C’est ensuite vers 10 mois qu’il comprend le sens du mot « non » et la frustration qui en découlera, l’aidera à grandir !
Comment réagir ?
- Ne devenez pas mère, ou père fouettard !
- Attention : la colère, c’est du théâtre et le théâtre a besoin d’un public. Si les spectateurs s’en vont, le spectacle s’arrête. En pratique, que faire devant une colère : lui retirer son public.
À la maison : sortir de la pièce et reprendre son occupation suffit à calmer l’enfant. Si besoin, isolez-le, avec douceur, mais fermement. Avec l’autorisation de revenir bien sûr dès qu’il sera calmé.
En public, grand magasin ou autre, il est plus difficile d’ignorer votre enfant qui hurle. Mais faites semblant, les autres parents comprendront. - Il peut vous arriver, dans certaines situations exceptionnelles, de céder pour éviter l’affrontement. Attention toutefois, cela doit rester exceptionnel et ne pas devenir la solution systématique pour calmer les crises de votre enfant.
Il fait une bêtise par minute !
Un enfant n’a spontanément aucune limite. Il ne recherche que sa propre satisfaction. Il est dans la logique des pulsions, de toujours en vouloir plus. Tout d’un coup, il refuse de marcher, d’embrasser sa grand-mère, tape des pieds lorsque vous n’êtes pas d’accord avec lui, ou décide de mettre des bottes après-ski en plein été, bref il déclare la guerre. C’est normal : il cherche ses limites, celles que les parents doivent lui imposer pour lui permettre de se structurer, de cohabiter plus tard en société. Pour cela, l’enfant va devoir apprendre à faire la paix, mais aussi à respecter des interdits fixés par les parents.
Enfant tyran, parents démissionnaires
« À bout de forces, épuisé par les cris, je baisse les bras, j’abandonne ! » : réaction normale d’un parent épuisé. Communiquer, c’est aussi dire à l’enfant que l’amour n’exclut pas les règles à respecter. Parlez-en à votre pédiatre, ou, au besoin, consultez un psy, si les colères sont trop insupportables.
Dire "non" à un enfant
Trois lettres à l’origine de grosses colères ! Ne pas céder aux caprices, dire « non » à son enfant, ne révèle pas un manque d’amour. Bien au contraire ! Votre enfant doit comprendre qu’un « non », formulé de façon rigoureuse, et sans le petit sourire qui veut dire « oui », est strictement sans appel. « Non, tu ne peux pas ouvrir la fenêtre parce que c’est dangereux. » La moindre tentative doit être sanctionnée. Il ne s’agit pas de fesser son enfant, mais de lui expliquer, calmement, pourquoi il est puni. Et s’il se met à hurler pour exprimer sa frustration, vous pouvez lui expliquer que vous comprenez sa colère, mais que c’est mieux s’il la fait dans sa chambre !
Les bons gestes
- Éviter la fessée n’est pas un signe de faiblesse ! Si l’enfant a besoin d’être contenu physiquement, on peut :
- Le prendre dans les bras
- L’isoler dans sa chambre
- Détourner son attention sur autre chose le temps de faire retomber la tension.
- Un bon bain tiède peut aussi le détendre et ouvrir la porte au dialogue.
- Bien communiquer avec un enfant, c’est se mettre à sa hauteur, surtout après une grosse colère ! S’agenouiller en face de lui, prendre ses mains dans les vôtres et avoir le regard à la même hauteur, est une façon de lui dire : « Tu es en colère, je suis à bout de nerfs. Nous sommes tous les deux au même niveau. Je ne te regarde pas de haut. Je ne minimise pas ta peine. » Les yeux dans les yeux, c’est une manière d’aborder un dialogue constructif dans un climat plus serein.
Gérer la colère avec patience, fermeté et tendresse
Pas toujours facile de rester calme devant un enfant qui hurle. Surtout quand il se donne en spectacle en public. Un enfant en colère c’est comme un mur infranchissable et pourtant il faut rester zen ! C’est la meilleure attitude à observer, ou alors, faire appel à un tiers, si c’est possible.
Face à une colère normale, il faut tenter de se maîtriser, ne pas crier, ne pas taper. Une réaction violente de la part du parent est un signe de faiblesse, et la porte ouverte à de prochaines crises plus violentes. Mais on le sait tous, le parent parfait n’existe pas, l’épuisement nous entraîne parfois vers des dérapages. On fesse, on crie, on bascule nous aussi dans la colère. Il faut savoir s’en expliquer avec l’enfant. Lorsqu’un enfant a en face de lui un adulte qui reconnaît ses imperfections et ses défaillances et les juge avec humour, il peut s’identifier à lui et reconnaître à son tour ses débordements. Car le danger peut aussi venir de là : les enfants qui deviennent insupportables en grandissant, sont ceux qui ont été trop couvés, ceux à qui l’on n’a jamais osé dire non, ceux qui ont décelé les faiblesses des parents.
Il est interdit d’interdire !
- Autrefois (jusqu’au milieu du xxe siècle), l’éducation traditionnelle était basée sur la transmission. On enseignait ce que l’on nous avait appris, c’était comme ça : « Tu ne discutes pas ! » Les nouvelles générations remplaçaient les anciennes. L’autorité du père était incontestable, souvent incontestée. La mère se tenait en retrait. Pas de remise en question. Pas d’innovation. Aujourd’hui, les anciens schémas ont explosé !
- Dans les années 1970, les femmes sont devenues autonomes, égales aux hommes en matière d’autorité parentale. Les familles monoparentales, ou recomposées, sont plus nombreuses. Bref, le couple, l’enfant, la famille n’ont plus les mêmes finalités. C’est également à cette période qu’un vent nouveau a changé le regard porté sur l’enfant. Le bébé est devenu une personne qui ressent des émotions et de la souffrance. L’enfant était au centre des préoccupations parentales. Il fallait l’encourager et protéger sa bonne nature ! Résultat, on est allé trop loin dans le « tout est permis ». L’enfant n’a pas de capacité naturelle à s’éduquer seul.
- Aujourd’hui, le regard sur l’enfant n’a pas changé. Il est toujours un être à part entière. Simplement, on considère qu’imposer des règles c’est lui donner la liberté et la possibilité de s’épanouir. On redécouvre l’autorité, à ne pas confondre avec l’autoritarisme ! La famille devient un espace où tendresse et loi se côtoient.