Reconnaître et soigner les maladies de peau

Diverses affections de la peau peuvent apparaître chez le nourrisson, parfois dès ses premiers jours de vie. Certaines disparaîtront en quelques jours grâce à un traitement approprié. D’autres exigeront des soins et/ou une surveillance de plusieurs années…

L’eczéma du nourrisson

Cette inflammation se manifeste par des plaques rouges, parfois suintantes, une peau très sèche et des démangeaisons. Les enfants atteints d’eczéma ont une peau trop sèche qui exerce mal son rôle de barrière et réagit à la moindre irritation. Cette « dermatite atypique » touche environ 1 enfant sur 5 en France. Dans 75 % des cas, elle apparaît entre l’âge de 3 et 12 mois. Les enfants atteints ont souvent des antécédents d’allergies dans leur famille.

Les lésions se situent le plus souvent dans les plis du coude ou du genou, de l’aine,  sur le visage, le torse… La maladie évolue par poussées inflammatoires, entrecoupées de périodes d’accalmie. Cette forme d’eczéma nécessite des soins quotidiens : des applications de crème émolliente, pour hydrater la peau et l’apaiser. Pendant les poussées, les dermocorticoïdes (pommades) sont souvent efficaces.

Pour les enfants de plus de 2 ans à qui ce traitement ne suffit pas, le médecin prescrira de nouveaux médicaments (immunosuppresseurs topiques), en traitement local. Heureusement, à long terme, cet eczéma guérit spontanément, dans 70 % des cas.

L’érythème toxique du nouveau-né

Le nom fait peur, pourtant il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Chez certains bébés surgissent de petits boutons rouges, qui s’estompent pour mieux réapparaître sur d’autres zones du corps. Cette drôle de maladie, dont on ignore la cause, disparaît à la fin du premier mois. En attendant, n’y touchez pas et n’appliquez aucun lait de toilette. Au fil du temps, la peau de votre bébé va s’assécher naturellement.

Les dartres

On connaît bien ces taches blanches qui apparaissent parfois sur le visage, le cou ou les avant-bras. Parfois entourées d’un liseré rouge, elles peuvent provoquer des démangeaisons. Bénignes, ces plaques sont dues à une desquamation de la couche superficielle de la peau, comme après un coup de soleil. Il suffit bien souvent d’appliquer une crème émolliente, afin d’hydrater la peau et d’éviter le grattage. La tache blanche ne disparaîtra que lorsque l’enfant bronzera de nouveau. Mais attention, car les expositions au soleil agressent la peau, favorisent la desquamation et donc les dartres !

Se soigner en station thermale

  • Plusieurs milliers d’enfants profitent chaque année des vertus de l’eau thermale sur leur peau. En France, Avène, la Roche Posay et Saint-Gervais sont les trois stations thermales spécialisées dans les affections de la peau, notamment les dermatites atopiques. Pendant trois semaines, les enfants bénéficient de véritables soins à l’eau thermale : douches, bains, enveloppements, mais aussi d’ateliers pour apprendre à connaître leur maladie, à appliquer leur crème émolliente…
  • La cure thermale ne remplace bien évidemment pas les médicaments mais permet d’en utiliser dans une moindre mesure, tout en rendant les poussées d’eczéma moins sévères et moins nombreuses. Des travaux récents ont par exemple démontré que l’eau d’Avène a des propriétés anti-inflammatoires, ainsi qu’une action apaisante et anti-irritante sur la peau.

La maladie de Leiner-Moussous

Tout commence par un érythème fessier, apparemment banal, dans le premier mois de vie de l’enfant. Cette dermatose gagne ensuite les organes génitaux, les cuisses, les jambes et la majeure partie du corps du bébé : cou, aisselles, front, joues et même cuir chevelu. Peu à peu, la peau desquame, laissant apparaître une plaque rougie qui saigne facilement. Le matin, dans le lit du bébé, on retrouve d’abondantes squames épaisses et grasses. Rassurez-vous, dans quelques semaines, il n’y paraîtra plus. Certaines complications peuvent tout de même être dues à une surinfection.

Préférez les vêtements en coton et changez bébé aussi souvent que possible pour éviter qu’il ne macère dans son urine. Le médecin lui prescrira des bains dans un mélange d’eau et de solution de permanganate de potassium, puis une toilette avec une lotion antibactérienne et l’application, sur les lésions, d’une solution de Millian à l’eau ou de l’éosine aqueuse. Ce traitement, long et minutieux, s’effectue souvent en milieu hospitalier.

Les épidermolyses bulleuses

Il en existe une vingtaine de formes, congénitales et héréditaires, qui se manifestent par des bulles et des érosions sur la peau. La plus grave est l’épidermolyse bulleuse jonctionnelle létale d’Herlitz, présente dès la naissance et se traduisant par des décollements de la peau et des muqueuses, parfois accompagnés de saignements. Elle peut provoquer le décès du bébé dans ses six premiers mois. Dans l’épidermolyse bulleuse jonctionnelle non létale de Hintner-Wolff, l’enfant survit, mais souffre des mêmes symptômes, d’un retard de croissance et de granulomes laryngés pouvant nécessiter une trachéotomie.

Les furoncles

Cette inflammation se traduit par un nodule arrondi, rouge, douloureux, rempli de pus qui apparaît sur la nuque, les cuisses, les fesses ou les aisselles. Elle est souvent due à l’infection d’un follicule pileux par un staphylocoque doré. Très contagieuse, cette bactérie peut se transmettre au sein de la famille via les serviettes et gants de toilette. Veillez à ne jamais « percer » un furoncle, vous risqueriez la propagation. Consultez plutôt un médecin qui conseillera d’abord de désinfecter le furoncle avec de l’hexomédine ou de la chlorexydine et, dans certains cas, prescrira un antibiotique.

Les nævi congénitaux

  • Ces taches brunes, plus connues sous le nom de grains de beauté, peuvent mesurer de 1,5 cm à plus de 20 cm de diamètre (nævi géants).
  • L’enfant peut en avoir deux, trois ou des dizaines. Elles sont planes ou en relief, avec parfois des poils au centre. Soit elles sont présentes dès la naissance, soit elles apparaissent les jours suivants. En général, ces nævi sont compatibles avec une vie normale.
  • L’attitude des médecins dépend de la localisation des nævi, de leur taille, de leur répercussion « esthétique » sur l’enfant et de leur éventuelle évolution en tumeur maligne. Ils sont souvent excisés complètement pour prévenir ce risque. Pour ceux qui sont laissés en place, le dermatologue apprend à l’enfant et à ses parents à repérer les signes qui nécessitent une consultation : modification de la couleur, de la forme…
  • Chez le nourrisson, et jusqu’à l’âge de 5 ans, le risque de développer une tumeur dans les méninges est important. L’enfant sera donc soumis à une surveillance neurologique systématique, avec mesure du périmètre crânien, chaque année jusqu’à 6 ans.

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