Le chant prénatal Par le Professeur René Frydman

De plus en plus de futurs parents découvrent cette méthode de préparation à la naissance. Elle est apparue en France il y a une vingtaine d’années. Elle est basée sur la psychophonie, introduite par la cantatrice Marie-Louise Aucher dans les années 1950 : le chant de la femme enceinte provoquerait des résonances beaucoup plus intenses que la voix parlée, « un impact physique et neurologique puissant ». Le but : communiquer précocement avec votre enfant. Vous ne savez pas chanter ? Aucune importance. Le but de ces cours n’est pas de faire de vous un futur grand chanteur mais d’entrer en relation avec votre bébé. Une fois l’enfant né, le chant créerait une complicité plus importante entre lui et vous.

Les cours s’effectuent en petits groupes. Il y a deux façons de pratiquer le chant prénatal : laisser venir librement les sons en composant des vocalises plutôt dans les sons graves ou chanter des comptines et des berceuses spécialement écrites pour la grossesse. Le bébé, au fur et à mesure des séances, réagit à la voix de sa mère. Une fois qu’il est familiarisé avec ces sons, leur écoute l’apaise, et il reconnaît plus facilement les voix de ses parents après la naissance. Les séances sont animées par des sages-femmes formées au chant prénatal, par des artistes enseignantes ou encore par des musiciennes. Quand commencer ? Quand vous prend l’envie de chanter, tout simplement, que ce soit au cours du premier trimestre ou du dernier, peu importe ! Les séances hebdomadaires commencent par des exercices physiques de mise en condition : travail respiratoire, mouvements du bassin, étirements, enchaînements de vocalises aiguës et graves… Sachez que les pères ainsi que les membres de la fratrie sont les bienvenus dans ces cours de chant.

En plus de l’échange mère-enfant, les exercices vocaux augmentent les capacités respiratoires de la future maman et génèrent un meilleur contrôle du souffle car, pour enchaîner les couplets et tenir les notes, vous pratiquez naturellement la respiration abdominale, qui oxygène votre organisme et vous aide à relâcher les tensions musculaires. Cette respiration est la même que celle pratiquée lorsqu’on fait du yoga. Lors de l’accouchement, les bienfaits sont multiples : ces techniques respiratoires permettraient de gérer les contractions, et elles aideraient à l’expulsion du bébé. N’hésitez donc pas à pousser la chansonnette durant l’accouchement si vous en avez besoin : cela ne dérangera en rien le personnel médical, qui en a vu d’autres ! D’autre part, chanter stimule les hormones du bien-être : en augmentant la sécrétion d’endorphines, cela génère une douce euphorie, qui chasse nos idées noires et nous rend plus positifs. C’est un excellent antidépresseur, sans effets secondaires.