Les troubles sanguins et veineux Par le Professeur René Frydman

Une mauvaise circulation sanguine, la compression de certaines veines par le volume de l’utérus ou une dilatation des parois veineuses sont fréquentes, notamment à partir du cinquième mois de grossesse. Pas de doute : il faut faciliter la circulation du sang !

Les manifestations d’une mauvaise circulation sanguine pendant la grossesse sont aussi nombreuses qu’indésirables. Plusieurs précautions sont à prendre pour prévenir ou atténuer ces troubles.

Que faire en cas de varices ?

Les varices sont banales, sans danger et rarement gênantes, mais… ne sont pas belles à voir, se plaignent les futures mamans ! Accentuées par la chaleur, la fatigue et la station debout, elles peuvent être combattues, mais surtout limitées en adoptant certaines mesures. Tenez-vous à distance des sources de chaleur (radiateur, cheminée, bain trop chaud, mais aussi bain de soleil, épilation à la cire chaude, etc.). Si vous le pouvez, étendez-vous de temps en temps dans la journée ou du moins asseyez-vous régulièrement. Lorsque vous êtes en position allongée, prenez l’habitude de surélever vos jambes à l’aide d’un coussin, par exemple ; lorsque vous êtes assise, placez un petit tabouret sous vos pieds et ne croisez pas les jambes. Évitez de rester longtemps debout : marchez régulièrement, doucement, et surtout bien chaussée (sans talons hauts ni chaussettes trop serrées, ou bottes qui comprimeraient les veines de vos jambes).

Lutter contre les hémorroïdes

  • es varices touchent aussi les veines de l’anus. Conséquences : gêne lors de l’émission de selles, parfois saignements. Pour lutter contre l’apparition de ces excroissances, optez pour les mesures diététiques favorisant le transit. Bon à savoir : les hémorroïdes sont aussi très fréquentes dans les jours qui suivent l’accouchement.
  • La plupart disparaîtront toutes seules.

Éviter les pieds gonflés

La rétention d’eau entraîne parfois le gonflement des chevilles et des pieds chez la femme enceinte. Ne suivez pas les conseils de grand-mère : inutile de boire davantage ou de suivre un régime sans sel. Les mesures pour prévenir ou guérir ces petits œdèmes sont identiques à celles conseillées en cas de varices. Il s’agit à nouveau de faciliter la circulation du sang dans les membres

Éviter les jambes lourdes

Il existe des gestes simples pour soulager les sensations de jambes lourdes : surélevez vos jambes le plus souvent possible, passez-vous tous les jours un jet d’eau froide de la cheville à mi-cuisse ou appliquez une crème décongestionnante, que vous aurez préalablement placée au réfrigérateur pour accroître l’effet de fraîcheur. Appliquez-la à l’aide d’un léger massage de la cheville à la cuisse : cela chasse le sang de la plante des pieds à l’aine. Pour être efficace, ce massage doit être pratiqué durant au moins 10 minutes. Faire de l’exercice (marche, natation ou même quelques battements de jambes) permet de lutter contre l’apparition des troubles veineux. L’alimentation aussi peut contribuer à améliorer la circulation sanguine : ainsi, les aliments riches en fibres aident votre sang à mieux circuler, et certains fruits ou légumes, comme le raisin et la betterave, renforcent la tonicité des parois veineuses.

Quels médicaments utiliser ?

  • En cas de varices, votre médecin peut vous prescrire des bas, chaussettes ou collants de contention. Vendus en pharmacie, ils sont remboursés partiellement par la Sécurité sociale.
  • Si les hémorroïdes sont douloureuses, nombreuses, ou si elles s’aggravent, il vous faut demander l’avis d’un médecin. Celui-ci vous proposera un traitement adapté sous forme de pommade ou de suppositoire (à base d’anti-inflammatoires autorisés). Les petites interventions chirurgicales seront, en principe, reportées après la grossesse.
  • Quant au gonflement des pieds et des chevilles, il n’existe pas de remède miracle. Mais il est nécessaire de consulter : ces petits œdèmes peuvent en effet être le signe d’une hypertension, d’un mauvais fonctionnement rénal ou, dans de très rares cas cependant, le premier symptôme d’une complication de la grossesse, la toxémie gravidique.

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