Les rapports sexuels après l’accouchement

Votre bébé vient de naître. C’est une joie immense. Mais il ne doit pas accaparer tous vos instants. Essayez de garder avec votre conjoint des moments d’intimité rien que pour vous deux… comme avant !

Depuis l’arrivée de votre bébé, rien ne vous semble plus comme avant. Vous êtes épuisée, vidée. Vous vous trouvez une mine affreuse et un corps abîmé. Pour peu que vous ayez eu un accouchement difficile et une épisiotomie, vous vous sentez peu encline à reprendre une vie sexuelle normale. Bien des femmes sont passées par ces sentiments-là.

Renouer avec votre conjoint

Votre attention et votre énergie se portent désormais ailleurs. La baisse de la libido peut durer quelques semaines. Mais attention : plus vous attendez, plus il sera difficile de renouer les liens intimes avec le jeune papa.

Renouer avec son corps et son couple

  • Retrouvez votre corps ! Abîmé, tendu pendant la grossesse et l’accouchement, il a besoin de faire peau neuve.
  • Maquillez-vous, habillez-vous, offrez-vous une séance chez le coiffeur ou chez la manucure, c’est un excellent début. Dès que vous aurez terminé votre rééducation périnéale, essayez de faire quelques séances de gymnastique ou, si vous le pouvez, tentez une cure de thalassothérapie. Il existe des thalassos mères-enfants prises en charge par la Sécurité sociale. Demandez conseil à votre médecin. Essayez ou faites-vous offrir des massages.
  • Engagez le dialogue si vous vous sentez inquiète. Parlez-en autour de vous, surtout à vos amies proches : elles-mêmes ont certainement connu ce que vous vivez.
  • Gardez votre sens de l’humour. Pour dédramatiser une situation, rien de tel. Gaie et détendue, vous supporterez mieux les petites difficultés et votre compagnon rira de bon cœur également.
  • Si les rapports sont douloureux, surtout pas d’affolement. Il est probable que votre cicatrice d’épisiotomie ne soit pas encore totalement guérie. Prenez le temps de l’examiner, de la toucher, de la masser avec une crème réparatrice. Tout va se remettre en place progressivement.

Quels délais avant de retrouver une activité sexuelle ?

Il n’y a aucune contre-indication à reprendre une vie sexuelle normale dans les jours qui suivent votre accouchement. Toutefois, la plupart des médecins conseillent d’attendre deux, voire trois semaines. Si vous avez subi une césarienne ou une épisiotomie, ce délai sera rallongé d’une semaine. En effet, il convient d’attendre qu’il n’y ait plus de saignements, que la sensibilité utérine s’atténue et que le muscle du périnée ait repris du tonus. Moins vous sentirez votre corps fatigué, tendu, et mieux les choses se passeront.

Faites-vous aider, aménagez-vous des temps de repos, ils sont indispensables. Pendant que votre bébé dort, résistez à l’envie de faire toutes les tâches qui vous attendent. Accordez-vous une sieste bien méritée, et vous vous sentirez beaucoup plus en forme à la fin de la journée. Dès que vous aurez trouvé votre rythme, vous rétablirez les relations amoureuses d’avant.

Une harmonie à retrouver

La sexualité n’est jamais facile après une naissance, il se produit un changement de désir tant du côté de l’homme que de celui de la femme. Pour le père, il s’agit maintenant d’aimer la mère de son enfant et la mère doit se faire accepter par le père de son fils ou de sa fille. Pour que tout se passe au mieux, séparez les lieux de vie et de sommeil. Il est en effet difficile de se rapprocher sexuellement si votre bébé est toujours présent dans votre chambre. Défendez cette pièce comme votre lieu d’intimité avec votre compagnon. Sachez que si vous traversez un moment difficile, votre conjoint peut connaître lui aussi des difficultés et sa libido peut être mise à rude épreuve. Car pour lui tout change aussi : d’une part, il ne reconnaît plus vraiment le corps de celle qui lui a donné ce bébé et d’autre part, il doit endosser sa responsabilité de père. Il doit également supporter qu’un intrus vous accapare presque totalement. Si par-dessus tout cela, vous repoussez ses avances, il risque de se sentir vraiment exclu de cette nouvelle situation familiale et de s’éloigner.

Quand consulter ?

  • Si vos appréhensions persistent et que vous n’avez pas repris de vie sexuelle normale au bout de quelques mois, pas de panique. L’arrivée d’un premier enfant provoque souvent ce genre de problèmes. Surtout, n’hésitez pas à en parler avec votre compagnon et ne laissez pas la situation se détériorer. Si nécessaire, consultez votre gynécologue ou votre généraliste, ou bien adressez-vous à un psychologue ou à un conseiller conjugal.
  • Ces derniers tiennent des permanences dans certains centres de protection maternelle et infantile (PMI), dans des dispensaires ou dans des centres de planning familial.

La communication après la naissance

Aussi est-il nécessaire de parler afin d’éviter que tout malentendu ne s’installe. Prenez le temps d’analyser vos changements de vie et d’affectivité, de trouver si besoin un nouvel équilibre dans votre vie conjugale. N’hésitez pas à reprendre vos anciennes habitudes de couple : sortez, invitez des amis, et surtout aménagez-vous des occupations à deux, des plaisirs en amoureux sans votre bébé. C’est essentiel ! D’autres couples voient au contraire leurs relations sexuelles renforcées par l’arrivée d’un bébé. Au sentiment d’accomplissement de leur couple s’ajoute un plus grand plaisir. Plus tendres, ils sont devenus plus complices.

Quand envisager une contraception ?

  • Généralement, les règles réapparaissent cinq à six semaines après l’accouchement, voire plus tard. Toutefois, une ovulation peut se produire avant cette date.
  • Contrairement à ce que l’on croit, l’allaitement ne protège pas d’une autre grossesse : il peut simplement retarder l’ovulation. Il est donc très important de prévoir un moyen de contraception dans les quinze jours qui suivent la naissance.
  • Que choisir ? Vous serez conseillée par la sage-femme ou le médecin. À cette date, vous n’avez que peu de choix : un contraceptif local (préservatif) et la micropilule. Prescrite à partir de la deuxième semaine après la naissance, elle est particulièrement recommandée aux femmes qui allaitent car elle n’interfère pas sur la composition du lait.
  • Et le stérilet ? En général, il peut être posé entre six et huit semaines après l’accouchement. À ce moment-là, le risque de rejet est faible. S’il est posé plus tôt, on a pu constater que le taux d’expulsion est d’environ 20 %, ce qui est relativement élevé. Dans ce cas, une surveillance régulière s’impose pour s’assurer que le dispositif intra-utérin reste bien en place. Mais si vous allaitez, on vous conseillera d’attendre un peu plus.
  • Et l’implant contraceptif ? Placé sous la peau du bras, il délivre de faibles doses de progestérone et peut être « installé » dans les jours qui suivent l’accouchement. Efficace trois ans, il se retire quand on le souhaite.

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