Dans quelle position faire dormir votre bébé ?

Au fil des années, la position pour coucher un bébé a beaucoup changé : sur le dos, sur le ventre, sur les côtés, puis de nouveau sur le dos. Toutes ces positions avaient une explication logique, sur laquelle nous reviendrons. Depuis 1994, la consigne est que tous les enfants doivent être couchés sur le dos, jusqu’à ce qu’ils soient capables de se retourner seuls.

On a trop facilement étendu les connaissances sur la position du coucher, en imaginant que tous les enfants seraient mieux installés en position ventrale, avec moins de reflux, moins de coliques et donc un meilleur sommeil. Seulement on oubliait que les prématurés, installés sur le ventre, étaient allongés sur des matelas hospitaliers inclinables, en position surélevée et en permanence surveillés par des scopes (pour contrôler leur rythme cardiaque). À la suite de ce conseil généralisé, on a vu augmenter le nombre de ce qu’on appelle « mort subite » des nouveaux-nés, de façon spectaculaire.

La position ventrale remise en cause !

À tel point que tous les médecins, dont les réanimateurs pédiatriques, se sont interrogés : on a trouvé une seule et unique réponse, le couchage ventral. Plus qu’une mort subite du nouveau-né (msn), dont la cause n’est toujours pas élucidée et serait, en fait, plurifactorielle, les enfants mouraient étouffés.

Si bébé veut dormir sur le ventre ?

Certains parents disent : « On m’a imposé à la maternité de faire dormir mon enfant uniquement sur le dos, mais il a l’air de se sentir beaucoup mieux sur le ventre. Il s’endort plus facilement. Sur le dos, l’endormissement peut prendre des heures et nous n’en pouvons plus, mais nous avons peur qu’il lui arrive quelque chose. » Eh bien, si toutes les conditions de sécurité (bon matelas, température de la chambre, etc.) sont scrupuleusement respectées, on peut, de façon exceptionnelle, laisser le bébé s’installer sur le ventre et dormir tranquillement, sans risque d’étouffement.

La sentence a été immédiate :

TOUS LES ENFANTS DOIVENT ÊTRE COUCHÉS SUR LE DOS

Rassurez-vous, dans cette position il n’y a pas de risque d’étouffement par régurgitation. Par ailleurs, bébé peut observer autour de lui : mobile, papa et maman qui viennent, lumières. Ceci augmente son champ de vision et stimule son éveil.

Il existe toutefois des cas particuliers

1e : Le bébé reflux

  • Il est conseillé, pour les enfants qui ont un reflux, d’adopter la position proclive, ce qui signifie que la tête de l’enfant doit être relevée d’environ 30°.
  • il existe soit des lits inclinables, soit des coussins en mousse, à placer sous le matelas, pour redresser la tête de 30°.
  • Voici une petite astuce : relevez la tête du lit en plaçant des livres sous les pieds, pour l’incliner jusqu’à 30°.
  • Dans tous les cas, il faut, bien entendu, prendre garde que le bébé ne glisse pas au fond du berceau ou ne se retrouve pas la tête en bas. On trouve des systèmes de fixation, disponibles en pharmacie ou dans les boutiques pour enfant. Vous pouvez également attacher directement la turbulette sur le matelas, avec des épingles à nourrice de sécurité, ou bien acheter une culotte taille 10 ans, fixée sur le matelas avec des épingles de sécurité. Installez l’enfant, avec son sur-pyjama, dedans. Il sera alors parfaitement maintenu, sans aucun risque de glisser.

2e : Le bébé avec tête déformée = plagiocéphalie

  • Dans ce cas, l’enfant présente une déformation postérieure ou latérale, avec compensation controlatérale : il dort toujours du même côté. Après l’élimination d’un torticolis congénital, il est donc très important de positionner l’enfant, très précocement, sur le côté opposé à la déformation.
  • Pour cela, il faut le coucher sur le côté opposé, avec un cale-bébé doté de deux boudins, pour bien le coincer devant et derrière, au niveau de son dos. On évitera ainsi de le retrouver à plat ventre. Au bout d’un mois, réévaluez la forme de sa tête : le couchage sur le dos est, dans la plupart des cas, redevenu possible, mais veillez à alterner régulièrement la position de la tête.
  • Certains préconisent la sécurité maximale avec un matelas comportant des trous au niveau de la tête pour une meilleure aération.

Indispensable : une literie de qualité

  • Des règles simples à respecter :
  • Le matelas doit être très ferme, en mousse non allergène.
  • Le sommier et le matelas doivent être à l’exacte dimension du berceau ou du lit, sans espace entre le bord du matelas et le tour du berceau ou du lit. L’enfant pourrait y glisser la tête et s’étouffer en recherchant un contact avec la paroi.
  • Pas d’oreiller.
  • Pas de couette.
  • Faire dormir l’enfant avec une turbulette, ou un sur-pyjama.
  • Température de la pièce à 19° et pièce humidifiée.
  • Aérer la chambre chaque jour au moins 1 heure.
  • Ne pas laisser trop de peluches dans le lit.
  • Pas de doudou foulard, qui risque de l’étouffer.
  • Éviter moquette, tapis, doubles rideaux, préférer parquet ou linos, plus faciles d’entretien.
  • Attention également de ne pas placer la tête du lit près d’une source de chaleur : radiateur, ou fenêtre exposée plein sud.
  • À bannir : les matelas anciens, en crin ou en laine.
  • Pour les tout petits ou les prématurés, il est possible de louer des berceaux transparents inclinables, qui permettent de mieux surveiller l’enfant. Ce sont les mêmes que dans les maternités ou les services de pédiatrie.

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