Bien protéger les premières dents

Les premières dents apparaissent vers les sixième et septième mois de l’enfant et seront trente-deux à l’âge adulte. Il faudra leur porter une attention toute particulière, dès leur apparition.

Après les douleurs de la sortie des premières dents, de mauvaises habitudes et des chutes peuvent s’avérer dangereuses pour les quenottes de vos enfants. Tour d’horizon des menaces, pour parents vigilants !

Des dents en bonne santé, ça s'apprend !

  • Ne négligez pas ces règles de base :
  • Dès la première sortie des dents, un brossage régulier s’impose. Sur un nourrisson, il s’agit d’imbiber de sérum physiologique un coton-tige ou une compresse et de le/la frotter doucement sur la dent.
  • À la fin de chaque repas, faire boire de l’eau à bébé afin de nettoyer la surface de ses dents.
  • Ne jamais donner à l’enfant de bonbons ou de boissons sucrées au moment du coucher.
  • À partir de l’âge de 2 ans, l’enfant peut commencer à utiliser une brosse à dents, guidé par un adulte.
  • Les brosses pour enfant doivent être à poils très souples et d’une taille adaptée à leur âge.
  • Pour un brossage efficace, celui-ci doit durer deux à trois minutes.
  • Le dentifrice destiné à l’enfant doit contenir du fluor afin de prévenir la carie dentaire.
  • Une brosse à dent est personnelle, à cause des germes qu’elle peut véhiculer, on ne se l’échange pas !

Des gestes à éviter avec bébé

Anne, maman de Chloé, 6 mois, est un peu affolée : « Mon entourage me dit qu’il faut percer la gencive avec un petit bâtonnet en bois pour que la dent sorte, est-ce vrai ? » demande-t-elle. Il existe un tas de recettes de grand-mère autour de la dentition de bébé. Il ne faut surtout pas les appliquer ! Elles peuvent être très douloureuses pour l’enfant et engendrer des infections. Il y a le sucre sur la gencive, la petite cuillère ou le petit bâton en bois que l’on appuie sur la zone boursouflée ou encore de l’alcool à frotter sur la zone (type eau de vie) … Oubliez toutes ces recommandations, elles ne soulageront pas bébé, bien au contraire !

Pouce et tétine : méfiance !

Il prend systématiquement son pouce pour s’endormir, elle a besoin de sa tétine pour se consoler après un gros chagrin. Ces petits « doudous » buccaux sont connus de tous les parents. Attention à ne pas en abuser ! Le pouce peut entraîner, à long terme, différentes déformations de la bouche et des dents. Quant aux tétines, il en existe deux sortes : les classiques et les anatomiques. Les premières ont tendance à creuser la voûte palatine et à projeter les incisives en avant. Si l’enfant a vraiment besoin d’une tétine, il faudra préférer un modèle anatomique en silicone. Avec sa forme aplatie, elle a moins de répercussions négatives que la tétine classique. Quel que soit le choix : à consommer avec modération !

Le sucre, ennemi des dents de bébé

Karine, la maman de Pauline, 2 ans, est inquiète. Elle vient de découvrir que la nounou laissait, depuis plusieurs mois, sa fillette s’endormir, au moment de sa sieste, avec un biberon de lait très sucré dans la bouche. Elle décide d’emmener rapidement sa petite chez un dentiste en découvrant des tâches sur les dents de Pauline. « La carie du biberon est provoquée par les sucres qui se déposent sur les dents. L’émail est progressivement attaqué par une libération d’acide. On voit alors apparaître des tâches ou des lignes blanches sur la dentition. Si l’on ne stoppe pas ce processus, des colorations et des trous vont faire leur apparition sur la dent » explique Jean, chirurgien-dentiste. Il faudra prendre de bonnes habitudes du côté des biberons et tétines ! On ne trempe pas, par exemple, une tétine dans le miel avant de la donner à son tout-petit et on évite de se tourner systématiquement vers des boissons sucrées pour étancher la soif.

Sa première visite chez le dentiste

À partir de deux ou trois ans, vous pourrez emmener votre enfant pour sa première visite chez le dentiste, même s’il ne présente aucune pathologie particulière. Il s’agira de faire une vérification de sa bouche et de ses premières dents : la position de sa dentition, la présence de tartre, de coloration dentaire, de germes, d’un début de carie… Il est conseillé d’expliquer à l’enfant le déroulement de la visite avant de pousser la porte du praticien. Un tout-petit peut être impressionné par un masque chirurgical, une blouse blanche ou les ustensiles utilisés. À vous de le rassurer afin de ne pas créer la phobie du dentiste. « J’ai entendu une mère, dans ma salle d’attente, dire à son fils : “Si tu n’es pas sage avec le dentiste, il te fera une piqûre dans la bouche.” C’est surtout ce qu’il ne faut pas dire à un enfant. Il était traumatisé et n’a jamais voulu que je le soigne, il hurlait et se débattait » déplore Jean, chirurgien-dentiste.

Chute des dents : restez vigilants

Une dent de lait peut bouger après une chute. Progressivement, avec la cicatrisation, elle devrait à nouveau devenir stable. Si elle est douloureuse, sensible ou si vous voyez apparaître un abcès, elle est en train de se mortifier. Il faut le signaler à votre praticien, il soulagera cette douleur.

En tant que parents, sachez qu’il existe différents lieux à haut risque pour les dents. Les dentistes parlent des toboggans descendus la tête la première, du chahut dans une salle de bain sur un sol humide ou près de la baignoire, des escaliers au moment de l’apprentissage de la marche. C’est une vigilance de tous les instants pour un papa et une maman. Relativisez quand même et sachez que 30 % des enfants de moins de cinq ans subissent un jour un traumatisme de cette sorte.

Du fluor, pour quoi faire ?

  • Le fluor est un élément constitutif de l’émail d’une dent. Sa présence est un plus pour les quenottes de l’enfant : il aide à réduire les accumulations sur la plaque dentaire et aide au renforcement de l’émail. Dès la naissance, on préconise un apport de fluor, et ce, jusqu’aux quinze ans du bambin. Il peut être administré sous forme de gouttes ou de comprimés par voie orale. Un dentifrice fluoré pourra aussi être un complément. Il faudra cependant être vigilant à ne pas faire de surdosage, au risque de provoquer ce que l’on appelle une fluorose. Cette maladie se manifeste par l’apparition, sur les dents, de petites tâches ou de lignes opaques. Dans les cas les plus critiques, il peut y avoir une perte d’émail avec des colorations brunes ou jaunâtres des dents.
  • Des estimations ont été faites sur le dosage quotidien nécessaire selon l’âge de l’enfant :
  • De la naissance à deux ans : 0,25 mg de fluor.
  • De deux ans à quatre ans : 0,50 mg.
  • De quatre ans à six ans : 0,75 mg.
  • De six à quatorze ans : 1 mg.

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