Bébé ne veut que le biberon

Vous essayez, tant bien que mal de lui faire découvrir la cuillère des « grands », mais vous avez l’impression qu’il voudrait garder son biberon préféré, si rond, si rassurant. Voici quelques idées pour aider votre petit à franchir en douceur un cap difficile…

Même si le lait doit rester l’aliment de base (jusqu’à 6 mois), un beau jour, vers 5 mois, vous aurez envie d’essayer un premier vrai repas avec bébé : à la cuillère ! Certains petits apprennent très vite, d’autres ont beaucoup plus de mal à s’y faire : ils la tètent, la sucent, ou pire, refusent carrément de manger avec. Et il faut les comprendre : un bébé habitué à s’alimenter au sein, ou au biberon, à aspirer, en pressant avec sa petite langue, la nourriture qui arrive directement dans sa bouche, doit se livrer, avec la cuillère, à un tout nouvel apprentissage. Une vraie révolution !

Ses premières rencontres avec la cuillère

Dans un premier temps, vous pouvez confectionner des bouillies avec de la semoule de riz ou de blé, ou du tapioca (salées ou sucrées).

Proposez ce nouveau type de repas à l’occasion du déjeuner du samedi, vous serez beaucoup plus détendue qu’un soir de la semaine, si votre bébé ne comprend pas trop et badigeonne son transat de bouillie en faisant le moteur d’avion…

Installez votre bout de chou dans son siège, et mettez-lui un joli bavoir plastifié autour du cou.

Quand vous lui tendez sa première cuillerée, deux réactions sont possibles : « Je ne veux pas de ce nouveau truc » ou « Oui, oui, j’adore », la première étant quand même la plus probable, même si votre bébé est captivé par la cuillère et voudrait bien jouer avec…

De la succion à la mastication

De la naissance à 4 mois, votre petit bout ne peut faire face qu’à une alimentation liquide, voire semi-liquide (lait épaissi). Entre 4 et 6 mois, il commence à découvrir sa bouche, à élaborer des mouvements de mastication (et ce, même s’il n’a pas de dents !), ainsi qu’à sucer tout objet. Les premiers essais à la cuillère peuvent commencer avec la proposition d’une texture plus épaisse, moins lisse, plus grumeleuse, sous forme de « mixé maison », ou de petits pots. Pour commencer, on propose quelque chose de sucré et l’on complète par un biberon, dès que l’on sent que l’enfant veut manger plus vite. Entre 7 à 11 mois, la dentition de votre bout de chou se développe et il commence à vouloir manger seul un croûton de pain, il essaie de porter de la nourriture à sa bouche ou essaie même de tenir sa cuillère.

Il refuse tout changement

  • Pensez à bien préparer ce passage de cap : donnez-lui à boire son jus d’orange préféré à la petite cuillère, par exemple.
  • Plusieurs semaines avant de passer à l’acte, mettez une ou deux cuillères dans son parc ou dans sa chambre : vous verrez qu’il les prendra, les mettra à la bouche et se familiarisera avec cet instrument bizarre.
  • S’il refuse tout changement, c’est peut-être que vous avez brûlé les étapes en passant trop vite du sucré au salé, de la purée aux morceaux, ou en le forçant. Reprenez le biberon un petit moment, puis, revenez à la cuillère un peu plus tard… En la lui mettant dans la bouche, n’avez-vous pas heurté une gencive rendue douloureuse par une dent qui perce ? Cela arrive parfois…

Un apprentissage culturel

L’apprentissage de la petite cuillère est l’un des moments essentiels du développement de votre enfant. Étape pour lui, épreuve de patience pour vous, car cela va lui demander un peu de temps. Mais n’oubliez pas qu’au-delà du geste technique, votre bébé doit comprendre la valeur culturelle de la cuillère et assimiler les règles de bonne conduite, selon lesquelles on ne jette pas sa nourriture partout, la cuillère étant un outil pour se nourrir et non pas un jouet !

Trucs et astuces pour faciliter la transition

Pour aider votre bébé à passer, en douceur, à la cuillère, utilisez un petit modèle (moka) et en plastique (celles des cafétérias, ou des pique-niques), moins froide et surtout moins rigide que le métal.

Pensez à ne jamais mettre les aliments sur le bout de la langue, mais bien au milieu de la bouche. Laissez-lui la cuillère assez longtemps dans la bouche, sans aliment, pour qu’il en découvre et en apprécie l’usage.

Et puis s’il la refuse, essayez avec un autre aliment ou mélangez un peu de lait à son repas, il l’acceptera plus facilement.

Les principes de la diversification alimentaire

  • L’appétit d’un enfant peut varier d’un jour à l’autre : il a un rhume, s’oppose à vous… Il ne veut pas manger, n’insistez pas. Il ne se nourrit pas pour vous faire plaisir ! Limitez à 20 minutes la durée des repas, qui doivent être pris dans le calme.
  • Présentez-lui les nouveaux aliments un à un, pour un bon apprentissage des saveurs : vous saurez vite ceux qu’il préfère et vous éviterez, le cas échéant, les allergies, en repérant vite l’aliment coupable.
  • Ne changez pas trop rapidement ses habitudes : introduisez les légumes cuits un à un et laissez-le se familiariser avec une nouvelle saveur pendant deux à trois jours.
  • Dissociez les saveurs, sans tomber dans l’excès : il lui sera impossible de différencier les goûts et les couleurs dans une purée au trois légumes !
  • Mieux vaut commencer par une petite quantité, quitte à le resservir s’il en veut encore.
  • N’oubliez pas de lui faire goûter les aliments que vous n’aimez pas : il n’est pas obligé de partager vos goûts.
  • Ne répondez pas aux pleurs de votre bébé par un biscuit : vous risquez de développer un réflexe de grignotage. L’alternance des périodes de repas et de jeûne est importante, pour des raisons physiologiques et sociales.

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