Le sommeil : une discipline à acquérir !

Le sommeil de l’enfant est une priorité, pour lui, comme pour ses parents ! Mais l’expression « Au dodo ! » est souvent suivie d’une épreuve de force, entre parents et enfants.

Le moment du coucher exige des rituels qui rassurent les petits, les préparent à apprivoiser leurs peurs. Il faut les respecter pour favoriser leur sommeil et leur permettre de s’endormir seuls.

Sommeil du nouveau-né

Un nourrisson dort, en moyenne, 16 heures sur 24, dans les 6 premiers mois de sa vie. Un sommeil partagé en 4 à 6 épisodes. Il peut y avoir une grande variation entre les petits et les gros dormeurs ! Pendant ces heures de sommeil, bébé parfait sa maturation cérébrale et grandit. Rares sont ceux qui font leur nuit avant 3 mois, certains plus tard encore. Bébé va, progressivement, s’installer dans un rythme régulier et dormir 14 heures, en moyenne, par jour, en 3 ou 4 épisodes.

Dormir comme un bébé

Le sommeil des tout-petits est surprenant. Un parent, penché sur le berceau, s’étonne souvent des grimaces, sourires aux anges, soupirs, mouvements brusques, ou paupières frétillantes ! C’est normal : ses rêves sont nourris d’émotions ressenties, parfois de frustrations. En observant son enfant, on peut reconnaître l’expression de la surprise, du bien-être, de la peur… Ses mimiques reflètent sa vie émotionnelle.

Couchez bébé sur le dos !

  • On recommande aujourd’hui de coucher bébé exclusivement sur le dos et bien à plat.
  • C’est, à ce jour, la meilleure parade contre la mort subite du nourrisson, en tout cas contre l’étouffement. L’enfant respire mieux, surtout lorsqu’il est enrhumé et régule mieux sa température, en cas de fièvre. Il doit dormir dans un lit adapté, un couffin, ou lit à barreaux, sur un matelas ferme, sans couverture, oreiller, ni peluches. Pour le couvrir, optez plutôt pour une gigoteuse ou un nid d’ange. On peut tout de même y placer un doudou. Évitez les langes en tissus qui pourraient s’enrouler autour du cou… En France, près d’un bébé meurt chaque jour, par étouffement.

Le sommeil du jeune enfant

Vers 16 mois, il abandonne progressivement la sieste du matin. Jusqu’à 4 ou 5 ans, les enfants éprouvent le besoin de se reposer après le déjeuner. Puis, leur rythme de sommeil se rapproche de celui des adultes. Dès leur plus jeune âge et pas seulement à l’entrée en maternelle, les pédiatres recommandent un coucher autour de 20h30 et de favoriser des moments de repos, le week-end et en vacances.

Bien gérer la sieste de bébé

« Si je le réveille maintenant pour le nourrir, il fera peut-être sa nuit ? » Il est déconseillé de réveiller un enfant qui dort (sauf en cas de prescription médicale) au risque de le plonger dans une angoisse inutile. S’il doit être réveillé, observez-le : son comportement diffère à la fin d’un cycle et c’est le bon moment. Faire l’impasse sur la sieste, favorise la fatigue en fin de journée et l’enfant, énervé, a du mal à trouver le sommeil.

Cauchemars et terreurs nocturnes

Les terreurs nocturnes sont plus fréquentes en début de nuit, 1 à 3 heures après le coucher. Elles sont caractérisées par un réveil brutal, des hurlements, des yeux grands ouverts et une attitude divagante : l’enfant ne semble pas reconnaître sa chambre. Inutile d’allumer la lumière. Il retrouvera le sommeil avec quelques mots, une caresse. Ces terreurs nocturnes permettent aux petits d’évacuer des émotions, des problèmes rencontrés. À son réveil, il ne se souvient plus de rien. En revanche, lorsque le bébé ou l’enfant est bien réveillé, effrayé, il s’agit d’un cauchemar, qui survient plutôt en fin de nuit. Dans ce cas, rassurez-le, car sa frayeur se prolonge après son réveil. Un petit tour de chambre apaisera bien des sanglots.

Les rêves des petits

C’est au cours du sommeil paradoxal que l’enfant rêve. Il occupe 60 % du temps, dans les premiers jours, pour se calquer ensuite sur le rythme des adultes, soit 25 % du temps. L’activité onirique évolue : des images apparaissent vers l’âge de 15 mois, moment où l’enfant est capable de reconnaître des symboles. La peur de l’abandon et l’alimentation seraient les grands thèmes des rêves des petits.

Réveils et bobos nocturnes

Les réveils nocturnes sont normaux la première année et peuvent se poursuivent de façon ponctuelle.

  • Laisser un nourrisson pleurer la nuit n’apporte que l’angoisse. S’il se rendort, ce sera d’épuisement et il se réveillera rapidement.
  • Il faut répondre à cet appel : il a peut-être soif, faim, peur, il est gêné par un nez bouché, une otite, une colique, une poussée dentaire. Ne vous précipitez pas, mais vérifiez que tout va bien, rassurez-le.
  • À partir de 6 mois, un bébé peut se rendormir seul. Soyez alors attentif à ses cris, laissez-le pleurer quelques minutes, mais levez-vous s’il persiste. Si les réveils sont trop réguliers : parlez-en au pédiatre.

Les troubles du sommeil

  • L’insomnie chez l’enfant existe, elle est cependant très rare. Mais il peut souffrir de troubles mécaniques, ou psychologiques, qu’il faut résoudre. Comme l’adulte, il est fragilisé par le manque de sommeil : irritable, intolérant, coléreux. Une mauvaise qualité de sommeil peut être attribuée à plusieurs facteurs.
  • Une gêne physique : comme une difficulté respiratoire, un reflux, une otite.
  • Un environnement défavorable, trop surchargé ou trop bruyant.
  • Un événement qui a marqué l’enfant et l’empêche de s’endormir, ou des images dérangeantes vues à la télé.
  • La présence indispensable de l’adulte pour s’endormir, ou le refus de dormir tout seul dans son lit.
  • L’enfant somnambule : dans un état proche de celui de la terreur nocturne, il déambule confus, rarement violent mais parfois en danger. Il ne faut pas le réveiller brutalement, mais l’inviter, calmement, à se recoucher.
  • L’énurésie : c’est-à-dire le fait de faire pipi au lit alors que l’enfant est propre, on ne parle donc d’énurésie qu’à partir de 5 ans. Dans tous les cas, il ne faut pas s’enfermer dans l’angoisse de la nuit qui tombe, il ne faut pas dramatiser mais en parler à son pédiatre.

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