Les selles de votre bébé à la loupe

Mais pourquoi les parents ont-ils les yeux rivés sur les couches de leur bébé ? Peut-être tout simplement parce qu’un bon transit est le signe d’une bonne santé et que la moindre irrégularité nous inquiète… Mais les selles varient avec l’âge du bébé et son mode d’alimentation. Et entre un transit paresseux, et des diarrhées passagères, des maux de ventre viendront, un jour ou l’autre, ponctuer sa petite enfance.

Le méconium : la préhistoire du caca

Le nouveau-né est assez avare d’informations et s’il existe bien deux préoccupations majeures pour une jeune maman, c’est bien l’alimentation et les selles de son petit. Dès la maternité, on opère un suivi très méticuleux de ce rapport tétée/selles, avec les pesées régulières. Certains établissements vous demandent même de remplir des fiches dans lesquelles vous devez détailler le contenu de chaque couche changée. Pourtant durant les premiers jours de vie de votre bébé, vous n’y trouverez pas de caca… Mais du méconium, une sorte de pâte collante et sombre, allant du vert épinard au noir mazout. Lors de certains accouchements plus difficiles, il arrive que le bébé émette ces selles particulières avant l’expulsion. Devant un liquide amniotique méconial, le médecin peut justifier un déclenchement de l’accouchement, car c’est un signe de souffrance fœtale.

Dis moi quel lait tu bois, je te dirais quel bébé tu es...

Au bout de quelques jours, les selles du bébé changent d’aspect. Il a éliminé les dernières traces de méconium.

En général, son caca n’est pas formé, assez mou et l’on remercie les ingénieurs des couches 1er âge d’avoir inventé des systèmes anti-fuites si efficaces.

Pour la fréquence, on remarque déjà des « natures ». Pour l’aspect, par contre, les selles du bébé allaité au sein auront souvent un aspect grumeleux, d’une couleur très particulière jaune ocre que certains qualifieront même de jaune d’or. Avec des laits maternisés, les selles seront compactes, jaune moutarde, en petits boudins. Certains laits épaissis donneront, selon l’épaississant : la caroube, des selles liquides ; l’amidon de maïs ou de pomme de terre, des selles plus fermes.

On réalise vite qu’un bébé prend ses aises : lorsqu’il pousse, l’expulsion lui donne une mine comique et rougeaude, mêlée d’une intense concentration et accompagnée souvent de gaz et de bruitages explicites.

Qui dit nouveaux aliments, dit nouveau caca

L’alimentation est déterminante dans l’aspect général des selles, surtout lorsqu’arrive le temps des compotes et des purées. Cela saute aux yeux à l’introduction des carottes qui constipent, des épinards ou des pruneaux laxatifs, à l’inverse du coing et de la banane, etc. Ou de certains légumes très parfumés, comme les brocolis, véritable mine de vitamines.

Gérer la constipation du nourrisson

Une petite constipation chez un bambin peut vite se transformer en une grande douleur.

Certains bébés ne font caca que toutes les 24 heures : s’il n’y a pas de gêne évidente, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Si cette petite constipation s’accompagne d’un mal-être, consultez votre pédiatre. Il existe par exemple des suppositoires à la glycérine pour nourrisson. Mais ne stimulez l’évacuation des selles par voie locale qu’à titre exceptionnel, cela pourrait enrayer ses réflexes naturels.

Un coup de pouce alimentaire peut aider : vous pouvez préparer un de ses biberons avec de l’eau d’Hépar, riche en magnésium ou, achetez en pharmacie, des ampoules de pruneau.

Quand bébé est plus grand : chocolat, féculents et carottes constipent, épinards et poireaux aident à aller à la selle. Et il faut boire suffisamment d’eau pour bien éliminer.

La diarrhée, un symptôme à surveiller

Les diarrhées précoces du nourrisson donneront lieu à des recherches approfondies, pour, éventuellement, déceler certaines pathologies héréditaires, ou des intolérances alimentaires.

Attention aux selles glaireuses, huileuses, qui signent un problème de digestion. Ou avec présence de sang, qui dénonce souvent l’existence de bactéries : salmonelles, shigelles et yersinia. Par contre, la présence de sang rouge entourant une selle peut signifier une fissure anale, provoquée par l’émission d’une selle trop ferme. Consultez alors votre médecin.

La gastro-entérite, un mal quasi-incontournable

Tous les ans arrivent les vagues de grippe et de gastro-entérite. L’appétit est en baisse, les selles se multiplient (parfois 8 en 24 heures), le tout accompagné, à l’occasion, de vomissements et de fièvre. Prévenez le risque de déshydratation avec des solutions de réhydratation adaptée, conseillée par le médecin. Il pourra aussi prescrire des remèdes pour limiter vomissements et spasmes. Pensez à bien vous savonner les mains après chaque change, pour éviter la propagation.

La propreté de votre enfant : c’est lui qui décide !

18 mois, 2 ou 3 ans… Certains se pressent, d’autres prennent leur temps. Ils choisissent le pot ou passent directement aux WC… En trois jours ou en quatre mois…

Certains bambins abandonnent les couches le jour et la nuit simultanément : d’autres prennent jusqu’à plusieurs années supplémentaires pour en finir avec les « accidents » nocturnes. Quel que soit le moment, cette phase de la propreté est vécue comme une fierté pour tous.

Terminé le temps où l’on dressait les bébés à la propreté dès 10 mois : à l’époque, on lavait les couches en coton ! On a aussi compris que cette maturité des sphincters était liée à d’autres capacités psychomotrices, telles que l’équilibre et sa capacité à monter un escalier seul.

Au moment clé, pensez à lui faire porter des vêtements faciles à déboutonner : laissez son pot à sa portée, emportez le chez grand-mère et restez super cool en cas d’accident. Surtout, encouragez-le ! La régression s’exprime souvent par une nostalgie de la couche, surtout quand un nouveau bébé débarque à la maison.

L’encoprésie : quand la psychologie prend le dessus

L’encoprésie, c’est retenir le caca, plusieurs jours, voire 15 jours. Il faut rechercher un gros problème psychologique : jalousie, séparation ou violence familiale. C’est une opposition qui se transforme en trouble, que l’on traite de façon pédiatrique et psychiatrique.

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