Se décider pour l’adoption

Différentes situations peuvent conduire un couple à envisager l’adoption, des problématiques de fertilité au prisme plus large d’idéaux divers. Une chose essentielle, pourtant, relie tous ces parcours de vie très variés : le désir d’enfant. En effet, que le choix d’avoir un enfant soit contrarié par des tentatives infructueuses et répétées pour tomber enceinte, ou que la volonté de transmettre de l’amour à un enfant dépasse le cadre « biologique » au profit d’une parenté plus universelle, le désir reste moteur.

Devenir parent par le biais de l’adoption est un parcours intérieur dense. Il est nécessaire de faire face, sans tabou ni faux-semblants, aux inquiétudes que la question de l’adoption peut soulever. Car si elle est voulue, l’adoption n’est pas forcément un processus naturel ; pour autant, l’enfant adopté ne doit en aucune manière être considéré comme un second choix ou un enfant « par défaut ».

Ainsi, après le deuil de la grossesse, le deuil de l’enfant biologique fait partie des étapes qu’il est nécessaire de franchir. Le terme de « deuil » est lourd de sens : c’est un travail à faire sur soi pour accepter les raisons qui vous ont poussé vers l’adoption, mais aussi pour développer une pleine acceptation de l’enfant qui pourrait faire partie de votre famille. Accepterez-vous de tirer un trait sur la question des ressemblances, sur l’enracinement ou la filiation biologique ? Vous sentez-vous prêt à envisager que cet enfant soit le vôtre, même si vous n’avez pas les mêmes origines ?

Le dialogue avec votre partenaire est bien sûr une donnée essentielle de cette réflexion, mais il vous appartient, individuellement, d’en tirer la bonne conclusion.

L’adoption ne repose pas seulement sur une volonté personnelle. C’est aussi un ensemble de démarches complexes, très encadrées, qui visent notamment à garantir la sécurité des enfants et le respect des lois. En France, l’adoption est ouverte à tout individu âgé de plus de 28 ans (marié ou non, vivant seul ou en couple). Dans le cadre d’une adoption conjointe, les partenaires doivent être mariés. Dans tous les cas, chaque personne souhaitant adopter doit préalablement obtenir un agrément délivré par le président du Conseil général après avis d’une commission d’agrément. Ce dernier est délivré au terme d’évaluations sociales et psychologiques qui permettront notamment aux futurs parents d’aborder l’ensemble des questions qu’ils pourraient se poser.

Si vous désirez vous lancer dans l’aventure de l’adoption, mieux vaut prendre votre mal en patience. Votre « candidature » passe d’abord par l’obtention d’un agrément. Les nombreuses évaluations peuvent prendre jusqu’à neuf mois, au terme desquels vous recevrez le précieux sésame valable pour une durée de cinq ans. Selon les statistiques actuelles, il faudra compter environ quatre ans pour mener à bien une procédure d’adoption à l’international, et cinq ans en France. En France, 500 à 600 nourrissons attendent d’être adoptés chaque année, pour près de 23.000 titulaires d’agrément. À l’international, les chiffres sont plus modestes : selon la Fédération enfance & familles d’adoption (EFA), la Russie et l’Éthiopie n’ont confié que 200 enfants à des familles françaises en 2012, et seulement trois ou quatre sont dénombrés en provenance du Burundi et de l’Albanie. La France a également fermé l’adoption par ses ressortissants au Guatemala ou au Cambodge.