La stimulation ovarienne Par le Professeur René Frydman

La stimulation ovarienne est un traitement hormonal, encadré par un médecin, qui favorise l’ovulation en donnant un « coup de pouce » aux ovaires.

L’ovulation est la base de la procréation. Elle est parfois déficiente, d’où les difficultés de fécondation. Pour y remédier, la stimulation ovarienne s’avère souvent très efficace. Elle consiste à administrer des hormones pour multiplier le nombre de follicules (sortes de petits œufs à la surface de l’ovaire dans lesquels se développent les ovocytes) et obtenir une ovulation.

Cette méthode est proposée à toutes celles qui ne parviennent pas à être enceintes à cause d’une ovulation irrégulière ou absente. Elle est utilisée pour donner un « coup de pouce » à des ovaires capricieux ou paresseux. Elle peut aussi être la toute première étape dans l’univers de la procréation médicalement assistée (PMA). Sachez cependant que la stimulation ovarienne ne peut être efficace que si les follicules de réserve sont suffisants. Un bilan ovarien le précisera.

La procédure

Avant de débuter ce traitement, le gynécologue spécialisé dans les PMA doit vous soumettre à une batterie de tests, tels des examens sanguins pour doser vos différents taux d’hormones (FSH, LH, œstradiol) et comprendre ce qui pêche dans votre ovulation. Ensuite, en fonction des résultats, il décidera de vous administrer l’un des trois protocoles suivants :

  • des comprimés de citrate de clomifène, à prendre pendant sept jours par cycle, afin de sécréter l’hormone responsable des follicules (FSH) ;
  • des injections d’hormones (FSH ou LH) à se faire soi-même. La dose et le temps du traitement augmentent en fonction du nombre de follicules souhaité ;
  • une pompe à LRH qui délivre l’hormone provoquant un défaut d’ovulation. La femme la porte jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte.

Il faut souvent essayer plusieurs traitements avant de trouver le bon.

Un suivi rigoureux

Pendant le traitement, la femme est obligatoirement suivie de près. Ce suivi s’effectue à travers des échographies, qui mesurent la croissance des follicules, et des dosages hormonaux, qui visent à évaluer leur qualité, mais aussi à l’aide d’une prise de température quotidienne afin de constater l’évolution du procédé. Ces examens permettent d’éviter l’hyper- ou l’hypostimulation et d’indiquer le moment exact de l’ovulation.

Le suivi est également important pour remédier à d’éventuels effets indésirables. Il est rare qu’ils nécessitent l’arrêt du traitement (en cas de troubles de la vue, de gonflement des ovaires, de présence de liquide dans la cavité abdominale, de phlébite…), mais ils requièrent du repos en raison de sensations de jambes lourdes, de maux de ventre, de troubles digestifs, de prise de poids ou de légère déprime.

Le taux de réussite

Tout dépend de la cause de votre « infertilité », de votre âge, de vos antécédents… En moyenne, on constate qu’une grossesse survient dans les quatre mois qui suivent le traitement. Sachez cependant que vous pouvez recommencer plusieurs fois car, en France, l’Assurance maladie n’a fixé aucune limite à la prise en charge des stimulations ovariennes.

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