Le don de sperme

Aux États-Unis, c’est près de 60 000 naissances annuelles qui ont lieu grâce aux dons de sperme. Chaque année, en France, le don de sperme permet la naissance de milliers d’enfants. Une vraie chance pour les couples stériles ou qui ne peuvent procréer naturellement.

Une vieille histoire

C’est en 1884 que la première naissance par don de sperme a eu lieu. Il faudra attendre le début du XXe siècle pour qu’un véritable marché se mette en place. Employé dans la majeure partie des pays du globe, l’économie du don de sperme atteindrait aujourd’hui 3,3 milliards de dollars par an. Néanmoins, les règles et les lois qui l’encadrent varient d’un pays à l’autre…

La France et le don de sperme

En France, le don de sperme est réglementé sous trois angles : le donneur, le prélèvement, et l’utilisation qui est faite des spermatozoïdes. C’est donc un cadre très rigide qui organise cette pratique, eu égard aux aspects médicaux, éthiques et humains qu’elle implique. Contrairement à quelques idées reçues, le don de sperme n’est pas rémunéré. Le donneur doit être âgé de 18 à 45 ans et en bonne santé. Ce dernier est informé des règles juridiques qui vont encadrer son don, des conséquences humaines (notamment sur l’anonymat et la filiation), et doit procéder à divers examens médicaux (dépistages divers, examen des chromosomes, etc.). Le prélèvement est réalisé dans un cadre médicalisé, et les gamètes sont congelés dans l’attente d’être utilisées. Elles peuvent servir encore 20 ans après le don !

L’utilisation est anonyme : Le donneur ne choisit pas le couple qui recevra ses spermatozoïdes, et inversement. Ceux-ci sont utilisés dans le cadre d’une procréation médicale assistée (PMA), afin d’aider les couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants naturellement. Les dons de chaque donneur ne peuvent pas donner lieu à plus de 10 grossesses en tout.

Don de sperme, comment ça marche ?

Lors du don de sperme, ce dernier est congelé dans de l’azote liquide, sous forme de paillettes. Ces paillettes sont ensuite déposées à l’entrée du col de l’utérus ou dans l’utérus même de la femme qui en a fait la demande. La fécondation se déroule ensuite comme s’il y avait eu un rapport sexuel. Le don de sperme peut aussi être utilisé pour une FIV ou une micro-injection.

Quand recourir au don de sperme ?

Si vous rencontrez des problèmes de fertilité au sein de votre couple, votre médecin pourrait aborder naturellement cette solution. Si ce n’est pas le cas, posez-lui la question, cela ne vous engage à rien. Vous verrez que le recours à la PMA peut être une solution tout à fait satisfaisante pour un couple, et permettre de contourner un diagnostic de stérilité. Votre médecin vous orientera ensuite vers une structure qui pourra prendre en charge la PMA. En France, ce sont les CECOS (Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme) qui sont les seuls habilités à recueillir les dons. Ils fournissent ensuite les centres hospitaliers agréés selon les demandes.

Cette décision est importante, car elle marque pour le couple les bases d’une grossesse particulière, et qui sera sujette à des questionnements personnels intenses. Il est nécessaire d’avoir en tête les conditions juridiques et médicales qui encadrent le recours au don de sperme : le deuil de la fertilité, l’anonymat du donneur, l’impossibilité pour l’enfant de retracer une partie de ses origines. Mais aussi les conditions humaines qui surviendront par la suite : faut-il en parler à son enfant ? Faut-il en parler à l’entourage ?

Et le don d’ovocytes ?

Le don d’ovocytes permet aux femmes souffrant d’insuffisance ovarienne de devenir mères. Les ovocytes sont prélevés sur une donneuse, puis fécondés in vitro avec le sperme du conjoint de la femme désirant une grossesse. Mais alors que les demandes sont de plus en plus nombreuses chaque année, les ponctions sont de l’ordre de quelques centaines par an.

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