Le don d’ovocytes Par le Professeur René Frydman

Le don d’ovocytes est légalisé en France depuis juillet 1994. Il s’adresse aux couples dont la femme ne produit plus d’ovocytes fécondables, ou qui présentent un risque de transmission d’une maladie génétique grave, et permet chaque année de donner naissance à près de 200 enfants.

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un ovocyte ? Plus communément appelé « ovule », l’ovocyte est la cellule reproductrice féminine contenue dans l’ovaire. Chaque ovaire contient, dès la naissance, plusieurs milliers d’ovocytes. À partir de la puberté, chaque mois, une dizaine d’ovocytes se développent pour aboutir à l’ovulation d’un seul, pouvant être fécondé par un spermatozoïde. Les autres disparaissent naturellement, d’où leur diminution au fil des ans. Les femmes qui ont recours au don sont majoritairement âgées de 42 à 45 ans et elles ont un utérus susceptible d’accueillir une grossesse. En France, le nombre de donneuses est plutôt faible et les centres pratiquant le don d’ovocytes sont peu nombreux, ce qui explique des délais d’attente relativement longs.

Comment se déroule le don d'ovocytes ?

La « donneuse » doit être une femme de moins de 38 ans ayant un conjoint et au moins un enfant, et vivant avec le conjoint actuel ; elle doit présenter un état de santé physique et psychologique sain ainsi que des antécédents familiaux sans problème. Ses différents caractères physiques (ethnie, couleur des cheveux, des yeux, rapport poids/taille…) sont relevés afin d’établir l’appariement le plus harmonieux possible avec la receveuse. Enfin, elle doit faire preuve d’une certaine « bonté », car ce don est gratuit. Ensuite, vient le moment du traitement médical. La donneuse doit en effet subir une stimulation ovarienne accompagnée du suivi adéquat. Une fois les follicules matures, elle peut être hospitalisée durant quelques heures afin que ses ovocytes soient prélevés. Ces derniers sont alors confiés au laboratoire pour que la fécondation in vitro se fasse. Les embryons obtenus sont congelés pendant au moins six mois (afin de vérifier à nouveau les sérologies de la donneuse), puis transférés dans l’utérus de la femme du couple receveur.

Maximiser les chances de succès

Afin d’être en mesure de recevoir l’œuf fécondé, la receveuse, quant à elle, subit un traitement à base d’œstradiol et de progestérone permettant d’obtenir un endomètre favorable à la nidation de l’embryon. Cette procédure s’étale sur plusieurs jours et est accompagnée d’une surveillance échographique afin de s’assurer de son efficacité. Une fois l’embryon transféré par les voies naturelles, la receveuse doit continuer ce même protocole durant les neuf premières semaines de grossesse.

Le don d’ovocytes en chiffres

  • Le taux de réussite est d’environ 40 %.
  • En 2012, près de 345 femmes ont fait don de leurs ovocytes, et 188 enfants sont nés.
  • Environ 1 300 nouveaux couples ont besoin d’un don chaque année.

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