Avoir un bébé à 20 ans

Elles sont tout juste sorties de l’adolescence et sont déjà mères. Certaines n’avaient pas envisagé d’avoir un bébé si jeunes, d’autres avaient ce projet depuis longtemps.

Il y a quelques décennies, être maman à 20 ans était un phénomène courant. Avec la libération de la femme dans les années 1970, des études de plus en plus poussées et une vie professionnelle prenante, on est aujourd’hui maman, en moyenne, vers l’âge de 30 ans. Cependant, certaines jeunes filles ont des envies de maternité à peine sorties de l’adolescence. Dans certains cas, tomber enceinte n’a pas vraiment été un choix.

Qui sont ces mamans précoces ?

Les études sur ces mamans montrent différents profils psychologiques. Il y a les couples très matures : à 18, 19 ans, ils sont prêts à assumer l’arrivée d’un bébé. C’est le cas de Jennifer. À 20 ans, elle est la maman de Noé, 6 mois. « Je viens d’une famille de cinq enfants. Mon envie d’avoir un enfant est très ancienne. J’attendais juste de rencontrer le papa. » Cadette de sa fratrie, cette jeune femme a une image idyllique de la famille, tout comme Romain, son compagnon. Avoir un enfant était, pour eux, une urgence. C’est aussi, inconsciemment, une reconnaissance sociale. En fondant une famille, ils s’inscrivent dans un groupe, une tribu.

Bébé comble un vide

Pour certaines jeunes filles, enfanter, c’est essayer de recréer une enfance dont elles ont été bien souvent privées.
On comble un vide affectif, une carence éducative avec l’arrivée d’un petit être : Elisa, enceinte de 6 mois, l’avoue « Ce bébé m’aidera à tourner la page. Ce sera l’occasion d’un nouveau départ. »
Seul hic, Elisa doit devenir indépendante financièrement et socialement, ce qui n’est pas encore le cas : elle est étudiante et vit toujours chez sa mère. Avec son compagnon, lui aussi étudiant, elle devra trouver un équilibre entre un besoin physique d’indépendance et une dépendance matérielle forcée.

Et l'enfant dans tout ça ?

Avoir un enfant très jeune ne veut pas forcément dire que l’on s’en occupera mal ! « L’avantage des jeunes parents, c’est qu’ils ont beaucoup plus de résistance et d’énergie pour s’occuper de l’enfant qu’un couple d’une quarantaine d’années », explique une puéricultrice. Jouer avec un tout-petit, le porter, avoir des nuits hachées par les biberons demande d’être en pleine forme.

D’un autre côté, quand on est très jeune, on a moins de sécurité matérielle, financière. On peut être plus vulnérable, moins confiant et, en grandissant, l’enfant pourra ressentir cette faille.

Faites-vous aider par vos proches !

L’arrivée d’un enfant est toujours un grand bouleversement. La vie sociale n’est plus la même : pour certains jeunes parents, ce changement est un virage un peu difficile à prendre. À peine sortis de l’enfance, il faut tout de suite enfiler le costume de l’adulte responsable, de parent.

Pour une jeune maman, être entourée va l’aider à mieux vivre cette nouvelle vie : il ne s’agit pas seulement d’être soutenue matériellement, mais aussi et surtout psychologiquement. Avoir des doutes et des craintes quant à sa capacité à faire face à cette nouvelle vie est on ne peut plus légitime.

Il y a parfois des études interrompues, des amis qui se font plus distants. Échanger, dialoguer pourra être un soutien précieux pour la jeune famille qui vient d’entrer dans le « club » des parents.

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