Quand votre enfant va-t-il lâcher son doudou ?

Ce doudou vous attendrissait quand votre enfant était tout-petit. Aujourd’hui, il a beaucoup vieilli mais reste un « ami » fidèle. Quand faudra-t-il lui dire adieu ?

Delphine, maman d’Antonin, 5 ans, reste perplexe en tenant du bout des doigts le doudou de son fils. La bestiole est en lambeau, n’a plus qu’une seule oreille et une couleur indéfinissable. « On dirait un chiffon sale et nauséabond, je souhaite qu’il s’en sépare ! » affirme-t-elle.

Ne jetez pas son doudou sans son accord !

Vous rêvez de le jeter définitivement à la poubelle, mais pourquoi vouloir le séparer d’un objet qui le rassure ? Une séparation brutale, faite sans son accord, peut avoir des conséquences psychologiques, comme des angoisses ou des troubles. Si le bambin est équilibré, bien dans sa peau, pourquoi s’inquiéter ? Laissez-lui cette attache, au toucher et à l’odeur si réconfortants. Il décidera seul du moment de la séparation.

La toilette du doudou

  • Anne, maman de Pierre : « Je le lave à la machine à laver, sans lessive. S’il y a la moindre odeur de savon, mon fils râle. »
  • Agathe, maman de Marguerite : « Une fois propre, je le repose vite dans son lit afin qu’il s’imprègne des odeurs des draps. »
  • Marie-Ève, maman de Clément : « C’est lui qui le lave en prenant son bain, j’ai transformé cette tâche en jeu. »
  • Isabelle, maman de Morgane : « Je lave uniquement les parties les plus sales à la main, comme ça, la fameuse odeur reste. »

Douce régression

Inutile de s’inquiéter si à 5-6 ans, le doudou a toujours une place dans la chambre de votre petit.

  • Laissez-le vivre ce lien affectif qui lui permet une douce régression : il a occasionnellement besoin de retrouver les instants où il était tout-petit. « J’ai été stupide » raconte Anaïs, maman de Thibault, 6 ans. « Je n’avais pas conscience de l’importance qu’avait pour lui son petit canard en peluche. J’ai voulu brûler les étapes et voir mon fils grandir. Il était complètement perturbé et se repliait sur lui-même par peur de se faire gronder. J’ai fait une grosse erreur en jetant son doudou. »
  • Tenez compte des événements marquants de sa vie : séparation des parents, deuil, changement brutal dans son quotidien. Le doudou est alors un soutien inestimable pour un petit.

Pourquoi as-tu besoin d’un doudou ?

  • Dès qu’il s’agit de doudou, les raisons des enfants sont généralement d’une logique implacable…
  • Maxence, 4 ans : « Mon doudou sent bon la maman et aussi un peu le papa. »
  • Émile, 5 ans : « Quand je suis triste et que je pleure beaucoup, mon doudou me console. »
  • Marine, 5 ans : « J’en ai deux, un blanc et un vert, ce sont mes amis pour m’endormir sinon je bouge dans mon lit. »
  • Gabrielle, 6 ans : « Parfois, j’ai peur dans ma chambre. Dans le noir, je vois des formes, j’ai peur des fantômes, alors je serre mon doudou contre moi et ça me rassure. »
  • Jeanne, 4 ans : « Je l’emmène à l’école pour m’endormir quand je fais une sieste à la garderie. »
  • Adrien, 5 ans : « Je peux jouer avec lui quand je m’ennuie ou quand je suis fatigué. Je le fais sauter, je tire ses pattes, je lui donne à manger des carottes. »

Limiter le recours au doudou

Petit à petit, au fil des mois, vous pourrez poser ensemble des « limites de fréquentation » entre son doudou et lui.

  • Jamais à table, à l’école de temps en temps seulement, jamais dans la voiture.… Évitez de lui rappeler, quand il est plus grand, qu’il a oublié son doudou s’il va dormir chez un copain ou chez des proches : il pourrait se sentir humilié.
  • Rendez-le responsable de l’emmener ou pas. « S’il dort chez un copain ou une copine, un doudou déposé par maman dans son sac, pour lui, ça peut vraiment faire bébé ! » affirme une spécialiste de l’enfance. Il finira par poser lui-même les limites avec son objet tant aimé.

Mon doudou, côté psy

Vers les 8 mois d’un tout-petit et parfois même avant, le bébé prend peu à peu conscience qu’il est une personne, qu’il ne forme pas un seul et même corps avec sa maman. L’absence de sa mère va le plonger dans un réel désarroi. Pour faire face à cette angoisse, le doudou est ce que le pédiatre psychanalyste anglais Donald Woods Winnicott a appelé un « objet transitionnel ». Son toucher et son odeur prolongent la présence de maman et apaisent. Un chagrin ? On se dirige vers son doudou. Une peur ? Quoi de plus rassurant qu’on objet connu !

Quand est-il prêt à abandonner le doudou ?

Petit à petit, tous les parents ressentent le moment où l’enfant est prêt à se séparer du doudou. Il devient moins indispensable au moment du coucher, se retrouve dans un coin de la chambre et n’en bouge plus beaucoup. Fixez avec lui le moment des au revoir, surtout si des soucis de palais et de dents sont susceptibles de survenir. Quel que soit le moment où le lapin, le renne ou le canard sont moins sollicités, faites-lui une place dans un grenier, un placard. Dans quelques années, il sera ravi de retrouver ce qui fut son meilleur compagnon et peu importe son état.

Comment retrouver un doudou perdu ?

  • « Malheur ! Où est son doudou ? » Tous les parents prononcent un jour cette phrase. Quand il égare son ours ou son lapin dans un restaurant, on se dit qu’on a une petite chance de le retrouver mais quand la bestiole est tombée de la poussette pendant une longue promenade en ville, c’est vraiment plus difficile ! Il existe des services sur Internet pour faciliter des retrouvailles.
  • Sur doudoutatoo, on se procure, en ligne, un kit comprenant une sorte de carte d’identité pour doudou égaré. Il s’agit d’une étiquette tissée, munie d’un numéro d’identification et d’un numéro de téléphone vert. Elle est à coudre sur le fameux doudou de l’enfant. En cas de perte, un petit message demande d’appeler le numéro vert afin de retrouver le petit propriétaire de cet objet à la valeur inestimable. Ce service est valable trois ans à compter de l’achat de l’étiquette.
  • Pour plus d’informations, allez sur le site : www.doudoutatoo.com
  • La cabane à doudou est un point de rencontre pour faciliter les retrouvailles entre ceux qui ont trouvé et ceux qui ont perdu un doudou. On lance des appels en écrivant des messages sur le site ou on laisse un descriptif d’une bestiole retrouvée, égarée dans une rue, un square, un magasin… À découvrir aussi, des dizaines de doudous à adopter en ligne.

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