Mon enfant a mal au ventre

Le mal de ventre est un symptôme fréquent. Cherchez le coupable ! Suivant l’âge de l’enfant, il peut traduire un problème digestif, une infection virale ou cacher une angoisse passagère. Dans tous les cas, il est préférable de demander un avis à votre médecin traitant, qui mettra en place un traitement adapté.

Baptiste hurle de douleur après chaque biberon. Tous les lundis, à l’idée d’aller à l’école, Julien a le ventre serré. Quant à Coralie, le chocolat du matin lui déclenche invariablement des douleurs abdominales. Physiologique ou somatique, le mal au ventre doit toujours être pris au sérieux.

Votre enfant a un problème digestif

  • Ce sont peut-être des coliques ? Elles s’observent pendant le premier trimestre de la vie et selon le même schéma : peu de temps après le repas, alors que le bébé est déjà endormi, il se réveille en hurlant et l’émission de gaz le soulage. Puis le même scénario se répète. Le traitement « miracle » n’existe pas. Il faut accepter que les coliques soient ponctuelles et s’effacent avec le temps. Mais on peut prescrire des antispasmodiques pour les soulager.
  • Peut-être souffre-t-il de constipation ? Force est de le constater : l’alimentation de nos enfants est trop riche en protéines et en sucres rapides, trop pauvre en fibres. De surcroît, nos petits ne boivent pas assez, ou alors des boissons trop sucrées. L’apprentissage du pot ou la première année de maternelle peut favoriser la constipation, car l’enfant retient alors ses selles.
  • Ce peut être un reflux : facilement identifiable à la naissance, il peut réapparaître en grandissant. Le diagnostic se fait par pH-métrie et fibroscopie. On élimine ainsi un germe hélicobacter-pylori, situé dans l’estomac et responsable de nombreuses douleurs abdominales.
  • Les repas déclenchent souvent de réelles crises « abdominales » : lorsque le repas est synonyme de conflit, l’enfant manifeste son désaccord par un mal de ventre. Ne le forcez pas à manger, ou à finir son assiette. Faites-lui confiance !

Le poids de bébé

Si votre bébé a tendance à être maigre, consultez pour faire constater qu’il n’existe pas un trouble digestif chronique sous-jacent, par exemple une intolérance au gluten.

Votre enfant souffre d’une infection

  • Peut-être a-t-il attrapé une angine : les douleurs abdominales sont souvent en relation avec une infection virale bénigne (ce sont les ganglions, présents dans le ventre, qui font mal). Une infection urinaire, une rhinopharyngite, une grippe peuvent, de la même façon, se traduire par des maux de ventre. Votre enfant peut également souffrir d’une infection intestinale, souvent consécutive à des traitements antibiotiques répétés, ou à une gastro-entérite.
  • La présence de parasites intestinaux peut provoquer des maux de ventre : presque tous les enfants sont porteurs, un jour ou l’autre, de ces hôtes indésirables.
    La plupart du temps, ils sont bien supportés, mais ils peuvent occasionner parfois des douleurs abdominales. C’est le cas des oxyures, de loin les plus fréquents : vous les reconnaîtrez sans peine, dans les selles de votre enfant.

D’autres vers peuvent être incriminés : le Teania saginata, qui peut contaminer l’enfant par l’intermédiaire de la viande de bœuf mal cuite. Les Toxocara, qu’il absorbe malencontreusement, en portant à sa bouche du sable, ou de la terre, pollués par des excréments d’animaux parasités.
Enfin les Lamblia, ingérés, par mégarde, avec des aliments insuffisamment lavés. Prévoyez de faire une analyse de selles, éventuellement une prise de sang spécifique, pour en avoir le cœur net.

Le traitement médical de bébé

Seul un médecin pourra prescrire un traitement adapté, à base d’un antiseptique intestinal, d’un antiparasitaire, ou d’un antibiotique. Si cela est nécessaire, il modifiera le régime alimentaire. Peut-être vous conseillera-t-il, aussi, d’être un peu moins exigeante avec votre enfant.

Votre enfant a une contrariété

Chacun sait qu’une interrogation à venir, une bagarre avec un camarade, la peur d’avoir mal fait, peuvent déclencher de vrais maux de ventre. Bien des événements de la vie quotidienne peuvent créer ces mêmes troubles : votre bébé n’a pas envie d’aller à la crèche, de manger, de se coucher, ou bien son papa est parti en voyage et lui manque. Ne sous-estimez pas son état : il a vraiment mal au ventre et la douleur est une manifestation de son anxiété.

Il ne veut pas aller à l’école

La crainte d’une maîtresse sévère, de recevoir des coups à la récréation, de manger à la cantine, ou bien le vol de ses bonbons par un petit copain… Les raisons peuvent être nombreuses ! Le motif peut vous sembler banal ou ridicule, mais, pour votre enfant, il s’agit souvent d’un stress majeur insurmontable et qu’il veut à tout prix éviter. Mieux vaut en discuter avec lui. Une fois qu’il aura exprimé sa préoccupation, il se sentira soulagé.

Le mal de ventre cache une autre pathologie

  • Il a une hernie : fréquente, plus ou moins importante, elle peut guérir spontanément. En revanche, si elle est sortie, tendue, que le bébé pleure et qu’il semble avoir mal, cela signifie que la hernie est « étranglée » et seule une intervention chirurgicale pourra résoudre ce problème.
  • Il souffre peut-être de migraine : le symptôme le plus courant est l’apparition soudaine d’une douleur autour des yeux, à la racine du nez et au niveau des tempes, accompagnée parfois de douleurs abdominales.
  • Il a reçu un coup de poing, ou le guidon du vélo dans l’estomac : un coup est une cause qui doit être envisagée, si votre enfant se plaint du ventre sans raison apparente. Même léger, il peut entraîner une lésion interne. Souvenez-vous qu’à cet âge, votre petit garçon ou petite fille possède peu de muscles abdominaux pour protéger ses organes.
  • Il a peut-être une appendicite : votre enfant se plaint du côté droit, marche légèrement courbé en avant. Le moindre mouvement le fait souffrir et il préfère rester immobile dans son lit. Il a souvent de la fièvre et des troubles digestifs associés (vomissements, troubles de l’appétit). Consultez le service d’urgences le plus proche.
  • Il souffre d’une invagination intestinale aiguë, l’intestin s’incorpore alors en lui-même ce qui peut causer des troubles graves : c’est une urgence extrême, rendez-vous au service d’urgences le plus proche.

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