Le retard de la marche chez l’enfant

Il a tout juste 15 mois aujourd’hui et vous le regardez encore faire des allers-retours dans le salon, bien campé sur ses quatre pattes. Pourquoi ne se tient-il pas déjà debout ? Ne devrait-il pas marcher depuis un petit moment ?

La marche est un processus très complexe et nombreuses sont les étapes avant de la maîtriser. Laissons chacun avancer à son rythme.

Chaque enfant a son rythme d'apprentissage

Certains font leurs premiers pas à 10 mois, d’autres à 24 mois. Il n’y a donc aucune raison de s’inquiéter. Le développement psychomoteur de l’enfant inclut la coordination des fonctions psychiques et motrices. Et, là, selon son caractère, sa physionomie et ses envies, chaque enfant va évoluer à son propre rythme.

  • La physionomie : les caractéristiques physiques et le patrimoine génétique jouent un rôle dans l’apprentissage de la marche. Un enfant plus menu se soulèvera et se portera plus facilement. De même, un bébé doté d’une plus grande tonicité musculaire aura tendance à pousser sur ses jambes plus rapidement.
  • La personnalité : un bébé plus dynamique ou « casse-cou » sera tenté de s’agripper, de se hisser, de se lancer dans des expériences physiques nouvelles. Un enfant plus prudent se laissera ralentir par sa mauvaise expérience des chutes précédentes.
  • Les préférences : selon leurs centres d’intérêts, certains enfants sont plus en avance dans un domaine, d’autres se montrent plus doués ailleurs. Autrement dit, certains bébés plus sportifs préféreront bouger alors que d’autres, plus calmes, privilégieront l’apprentissage du langage.

Pieds nus ou bien chaussés

Les chaussures sont vraiment très importantes, choisissez-les avec soin. Elles doivent être neuves, confortables, souples et montantes pour tenir les chevilles. Toutefois, laissez-le marcher pieds nus le plus souvent possible. C’est la meilleure façon pour bébé de ressentir les différents appuis de son pied et de muscler sa voûte plantaire.

Comment stimuler la marche chez l’enfant

Offrez-lui un de ces jouets à pousser qui l’encourage à marcher : tracteurs ou camions sur lesquels il peut s’assoir, l’amènent à pousser sur ses jambes pour se déplacer. Peu à peu, il se muscle et apprend à se soulever. Par la suite, tous les objets roulants que bébé pourra pousser en marchant seront les bienvenus pour l’exercer.

Quand il commencera à acquérir une bonne tenue sur ses jambes, vous pourrez consolider son équilibre en le faisant marcher sur différentes surfaces : molles (matelas épais ou du sable), inégales (sentier bosselé), à obstacles avec un ou deux objets à enjamber, une marche à descendre et à monter. Ces petits exercices, qu’il fera d’abord en vous tenant la main, le rendront très fier de lui quand il parviendra à les faire seul.

Accompagnez ses tentatives

Si, passé 18 mois, bébé ne marche toujours pas, il sera alors utile de consulter son pédiatre pour s’assurer qu’il n’y a vraiment aucun problème.

  • L’accompagnement des parents est primordial. Pour que bébé commence à marcher, il est important de lui donner l’envie. Pas question de le forcer, mais de le motiver. Et pour entraîner bébé à esquisser ses premiers pas, il suffit de l’accompagner.
  • Veillez à ce qu’il soit à proximité d’appuis fixes et solides pour le soutenir ; il pourra ainsi s’entraîner sans risque à se soulever et se maintenir debout, puis il pourra faire quelques pas en s’y tenant.
  • S’il arrive à se soulever en s’agrippant à un objet ou s’il parvient à se tenir debout quelques secondes, applaudissez-le. Même s’il retombe un peu vite au départ, il aura davantage envie de recommencer.
  • Donnez-lui un but. Jouez avec lui à « l’appel des câlins », par exemple. Papa et maman, ou deux personnes que bébé connaît bien, se placent l’une en face de l’autre. L’une tient bébé pendant que l’autre l’appelle en lui tendant les bras. Progressivement, on s’éloigne de 4 pas, puis de 6… Chaque fois que bébé fait quelques pas, il a bien sûr le droit à un bravo de tous, doublé d’un très gros câlin des bras qui l’accueillent.
  • Quand vous sentez qu’il commence à bien tenir en équilibre, faites quelques pas avec lui en le prenant par la main : allez ensemble voir quelque chose qui l’intéresse. Sa curiosité en alerte, il se déplacera en pensant à la chose convoitée et marchera plus naturellement. Lorsque vous le tenez par la main, veillez à ce que ses mains ne soient pas plus hautes que ses épaules pour qu’il ne soit pas déséquilibré. Si vous vous y mettez à deux, vous pouvez également marcher sur de plus grandes distances, il n’aura alors pas peur de tomber et vous suivra en toute confiance.

Marchez à son rythme

Ne marchez pas avec lui si vous êtes pressé. Son envie de marcher et ses progrès dépendent de son aisance et de sa confiance.  C’est à vous de le suivre et non l’inverse.

  • Pour perpétuer son envie, ne le faites pas marcher trop longtemps. Par exemple, en utilisant la poussette, vous pouvez alterner les périodes de marche et de repos. En vous aidant d’abord à pousser sa propre poussette avec ses deux mains, votre petit prendra peu à peu de l’assurance pour ne plus se tenir qu’avec quelques doigts.
  • Restez toujours très vigilant. Faites attention à ne jamais laisser votre enfant sans surveillance. Les escaliers, les surfaces inégales et les objets qui traînent par terre sont particulièrement dangereux lors de l’apprentissage de la marche. La présence active d’un adulte est indispensable.

Les étapes de la marche chez l'enfant

  • Entre 10 et 18 mois, l’acquisition de la marche se développe petit à petit. Le squelette se développe, les muscles se fortifient, les gestes se coordonnent et sont de mieux en mieux contrôlés. Bébé passe de la position assise, puis progresse à « quatre pattes », jusqu’à la marche.
  • Soutenu, l’enfant pousse sur ses jambes en faisant des mouvements de marche.
  • Il se déplace à quatre pattes et s’agrippe à des meubles pour se mettre debout.
  • Il se tient debout avec un appui, puis seul un court instant.
  • Il esquisse ses premiers pas en se tenant à des objets fixes.
  • Il se relève et tient debout tout seul.
  • Il monte les escaliers en s’aidant des mains.
  • Il marche en s’agrippant à des objets mobiles (poussette, jouets à pousser) ou en tenant une grande personne par la main.
  • Il marche seul. Il monte et descend les escaliers en tenant quelqu’un par la main.
  • Il monte et descend les escaliers seul mais n’enchaîne pas les marches.
  • Il peut courir. En se promenant, il découvrira de nouveaux endroits et de nouvelles surfaces de marche (gazon, gravier…). Plus il participera à des activités physiques, comme le ballon ou la danse, plus il développera rapidement son équilibre, son aisance de la marche et de la course.

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