Comment réussir l’adaptation en crèche ?

Ça y est, votre congé maternité prend fin dans quelques semaines et vous avez choisi de mettre votre bébé à la crèche. Cette première séparation est un moment important pour vous deux. Un bébé de 3 mois est très sensible à cette étape, car il ne possède ni les moyens de la comprendre vraiment, ni ceux d’exprimer son inquiétude (à part les pleurs évidemment). Alors rassurez-vous, ce changement de vie se passera au mieux, si vous vous y prenez en douceur. La période d’adaptation y est pour beaucoup ; elle est même déterminante !

Selon les villes et les structures, la période d’adaptation dure une ou deux semaines. Chaque jour, votre enfant passe un peu plus de temps à la crèche, avec vous ou son papa, jusqu’à ce qu’il y reste seul, une heure entière, puis deux, puis quatre… Tout change pour lui, les lieux, les bruits, les voix, les odeurs, mais aussi la façon d’être porté. L’objectif de cette adaptation : commencer à créer des liens entre votre tout-petit et la personne qui va s’occuper de lui.

L’adaptation à la crèche n’est pas seulement une immersion progressive de votre bébé dans un lieu tout nouveau pour lui. C’est aussi, pour vous, l’occasion de l’accompagner, de découvrir avec lui son nouveau domaine, de le présenter à l’ensemble du personnel, de leur expliquer qui il est, sa façon de vivre, son comportement, ses habitudes, ses goûts. Les mamans ont besoin de ces moments qui leur permettent d’exprimer leurs émotions : ça leur fait beaucoup de bien ! Quand vous ne serez plus là, ces lieux seront chargés de votre présence, ce qui tranquillisera votre bébé.

Dans tous les cas, ne brusquez pas les choses ! Bien des parents ont tendance à vouloir précipiter cette période de transition et à laisser leur enfant trop vite, au seuil de la crèche, à cause d’un emploi du temps chargé. Ce temps d’acclimatation qui lui est « volé » est un mauvais calcul. Ce n’est pas parce qu’un tout-petit a été gardé trois fois par sa tante, qu’il est sociable et prêt à affronter le monde tout seul ! Un bébé peu préparé à la séparation n’a pas eu le temps de tisser des contacts avec son nouvel environnement. Il peut mal réagir et parfois de façon étonnante. Plus les adultes se mobilisent autour de lui, plus les choses se passent en douceur.

Quand vous venez chercher votre bébé à la crèche après cette première semaine d’adaptation, celui-ci peut vous étonner par ses réactions.

• Il est ravi de vous retrouver.
• Plus déroutant, il fait la tête, ou reste indifférent à votre arrivée : il vous en veut de l’avoir laissé. Laissez-le venir à vous tranquillement, à son rythme. Et rassurez-vous, il vous aime toujours !
• Il éclate en sanglots dès qu’il vous voit. Il a choisi votre retour pour laisser fuser les tensions et les craintes de la journée. Quand vous le tiendrez en larmes dans vos bras, n’oubliez pas que quelques minutes avant, votre bébé s’amusait en riant…

Surtout, ne vous précipitez pas sur lui, laissez-lui du temps pour vous retrouver et capter à nouveau le son de votre voix, votre odeur… Parlez de sa journée avec lui. Racontez-lui aussi ce que vous avez fait loin de lui.

N’hésitez pas à interroger l’assistante maternelle sur sa journée : comment s’est passée la sieste ? Qu’a-t-il mangé ? À quoi a-t-il joué ? Qui sont ses amis ?

Dès que vous rentrez à la maison, essayez d’être disponible, de ne pas vous mettre à étendre la lessive ou à préparer le repas.

Il est très important que votre enfant sente votre présence et que vous lui accordiez une très grande attention. Sans en faire trop non plus : ne prolongez pas le temps passé ensemble au détriment de son sommeil. En effet, sa journée a sans doute été bien remplie, il faut qu’il se crée un nouveau rythme de vie. À la maison, ses horaires ne sont pas ceux de la crèche : ce qui peut être déroutant pour lui au début. Vous verrez, il est probable qu’il réclame son dîner plus tôt ou qu’il s’énerve très vite. N’ayez aucune crainte et n’en prenez pas ombrage, tout cela est normal : votre enfant a besoin d’évacuer ce qu’il a éprouvé pendant la journée. Couchez-le plus tôt pour laisser la nuit apaiser ses émotions.