Éducation : quand les parents ne sont pas d’accord

On ne peut pas être toujours spontanément d’accord sur l’éducation des enfants. L’essentiel est de se montrer solidaire devant votre enfant, quitte à exprimer vos divergences en tête-à-tête.

Dans l’intérêt des enfants comme des parents, vous devez à tout prix privilégier le dialogue. Un enfant a besoin de sentir que ses parents sont sur la même longueur d’ondes.

Du couple à la parentalité

On a beau s’entendre le mieux du monde, quand il s’agit d’éduquer un enfant, un couple peut se retrouver en prise aux disputes en tous genres.

  • Bien des domaines sont sources de conflits : religion, choix de l’école ou des activités de loisirs, règles de politesse, et même alimentation… Chacun a son héritage culturel, son passé, ses traditions familiales, sa personnalité aussi. Et tout cela pèse lourd dans la balance, qu’il s’agisse de prendre des décisions cruciales pour l’avenir de votre enfant… ou de décider de l’heure du coucher !
  • Lorsque l’enfant paraît, on découvre la personne avec laquelle on vit sous un jour nouveau : ce n’est plus seulement un compagnon ou une compagne. Or, sa façon, de voir son rôle de parent et l’éducation qu’il souhaite pour son enfant ne sont pas forcément les mêmes que les vôtres : l’un est sévère, l’autre est plutôt laxiste, l’un est plus à cheval sur la politesse que l’autre… Lorsqu’il s’agit de prendre des décisions et d’établir des règles, les deux visions s’affrontent, parfois bruyamment.

Parler d'une seule voix pour éduquer

Même si vous n’êtes pas d’accord, il est primordial de n’en rien laisser paraître devant votre enfant. Il faut parler d’une seule voix, et réserver les mises au point pour plus tard.

  • Éduquer un enfant, c’est lui apprendre des règles de vie ainsi qu’une discipline et cela nécessite une certaine autorité. Si un enfant perçoit des dissensions en ce qui concerne son éducation dans le couple que forment ses parents, il va forcément essayer d’en jouer pour en tirer profit, s’adresser alternativement à l’un puis à l’autre pour gagner l’un des deux à sa cause et, finalement, n’écouter que l’avis qui lui est favorable. Si maman ne veut pas qu’il joue dans le jardin parce qu’il fait encore trop froid ou qu’il pleut, il ira illico voir papa qui l’autorisera à faire ce qu’il souhaite, parce que « c’est toujours bon de s’aérer un peu ». Résultat : pendant qu’il s’amuse dans le jardin, maman reproche à papa de toujours contester ses décisions et inversement.
  • Lorsqu’un enfant profite d’un désaccord pour obtenir ce qu’il veut, cela ne le rend pas plus heureux pour autant. La tension et les cris le fragilisent, lui font perdre ce sentiment de sécurité dont il a pourtant besoin et redouter le pire : la séparation de ses parents ! En outre, il se sent forcément coupable puisqu’il est l’objet de la dispute.

Pas de désaccord devant l'enfant

Si vous voulez préserver le respect qu’a votre enfant pour vous deux et votre autorité, ne donnez jamais tort à votre conjoint ou ne le désavouez pas devant lui. Évitez de lui dire : « Tu sais, moi, je ne voulais pas, mais c’est papa qui a décidé », lorsqu’une décision pas très agréable pour le bambin a été prise. Mieux vaut assumer conjointement. Lorsqu’une punition a été décidée, ne la changez pas, même si vous la trouvez disproportionnée et qu’elle a dû être décidée en votre absence. Faites plutôt part de votre désaccord à votre conjoint en tête-à-tête et, si la sentence doit être modifiée, annoncez-le ensemble !

Vive le dialogue !

L’essentiel est de garder l’enfant en dehors des désaccords et de se concerter en son absence. Le problème, c’est que des décisions doivent parfois être prises rapidement. Comment éviter alors de donner simultanément deux avis différents, ou de mettre l’autre parent devant le fait accompli ?

  • Pour réduire ces risques accidentels, il faut savoir anticiper. Le dialogue entre parents est primordial, et il doit intervenir très tôt, dès les premiers mois de votre enfant, voire même avant la naissance de l’enfant.
  • Il convient de se mettre d’accord sur des règles de vie, des valeurs que l’on a envie de transmettre ! Il faut savoir écouter l’autre, prendre en compte son passé, ses expériences, et lui dire ce qui nous tient à cœur, pour pouvoir trouver un terrain d’entente sur les points essentiels. Même d’accord sur ces points, il peut arriver au quotidien que la décision prise par l’un ne soit pas celle que l’autre aurait voulue, mais autant que chacun l’assume comme la sienne, quitte à en parler ensuite avec son conjoint. Et puis, ne pas être d’accord sur tout peut aussi être source d’enrichissement et d’ouverture d’esprit !

La médiation familiale

Lorsqu’un couple, qui a des enfants en commun, envisage de se séparer, il peut avant même toute procédure juridique (mais aussi pendant et après) avoir recours gratuitement – pour six séances maximum – à la médiation familiale. Le rôle du médiateur est d’aider à résoudre une situation conflictuelle et à négocier une entente équitable entre les deux parties, en prenant particulièrement en compte les besoins des enfants. Les différences de point de vue, si elles s’accompagnent de compromis, permettent de trouver un certain équilibre, d’adoucir l’intransigeance de l’un dans certains domaines, de pallier le manque d’autorité de l’autre… En somme, de faire naître une belle complémentarité entre les parents. Lorsque l’on aborde les questions d’éducation, il faut savoir oublier ses griefs personnels et tout ce qui pourrait interférer dans vos décisions. Gardez toujours en tête l’intérêt de l’enfant : même s’il n’est pas là, c’est finalement toujours lui qui reste au cœur du débat.

Quand les parents se séparent

  • Il est difficile de tomber d’accord quant à l’éducation à donner à ses enfants lorsque l’on vit ensemble et que l’on s’aime. C’est d’autant plus le cas lorsque les couples divorcent ou se séparent, et que l’on a d’autres motifs de se déchirer.
  • Selon la loi, en cas de divorce ou de séparation, les parents exercent conjointement l’autorité parentale (sauf cas exceptionnels). Ils sont donc censés prendre ensemble les décisions relatives à l’entretien et à l’éducation de l’enfant.
  • En cas de divorce par consentement mutuel, les ex-conjoints prévoient, dans une convention homologuée par le juge, les modalités d’exercice de l’autorité parentale (résidence de l’enfant, pension alimentaire…). Cette convention est possible mais non-obligatoire dans les autres cas de divorce. En l’absence de convention, et en cas de conflit, il revient au juge de fixer les modalités de l’autorité parentale.
  • Lorsque deux parents séparés sont en désaccord sur une décision concernant l’éducation de l’enfant, ils peuvent saisir le juge aux affaires familiales qui tranchera. Avant d’en venir à cette extrémité, il est bon de garder en mémoire qu’une situation de conflit n’est jamais dans l’intérêt de l’enfant. Mieux vaut le préserver et essayer de dialoguer en mettant de côté les ressentiments.

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