La coqueluche

Si la coqueluche est une maladie infantile contagieuse bien moins meurtrière qu’au temps de nos grands-parents, elle demeure une menace sérieuse pour les enfants, particulièrement les nourrissons, et est en recrudescence depuis 2004. Comment mieux la prévenir ?

L’agent infectieux de la coqueluche est une toxine secrétée par un bacille, qui se loge dans le système respiratoire. Futurs et jeunes parents, n’oubliez surtout pas de penser au rappel vaccinal contre la coqueluche ! C’est très important.

Qu’est-ce que la coqueluche ?

C’est une maladie contagieuse due à un bacille (Bordetella pertussis), qui se niche dans le nez, la bouche, la gorge, la trachée et les poumons du malade. Cette maladie, très contagieuse, atteint 60 millions de personnes et 600 000 enfants en meurent dans le monde chaque année, selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé). En France, on déplore une dizaine de décès tous les ans. Grâce à la vaccination, la maladie est rare, mais reste particulièrement grave chez le nourrisson. La coqueluche atteint aussi les jeunes enfants, les adolescents et les adultes non vaccinés ou dont le rappel n’a pas été fait depuis 8 à 10 ans.

Comment se transmet la coqueluche ?

La contamination se fait par projection de micro-gouttelettes de salive lorsque le malade tousse ou éternue. La contagion est maximale la première semaine alors que les symptômes cliniques ne sont pas évidents, d’où les risques élevés de transmission. La personne atteinte est contagieuse pendant trois semaines. En général, la maladie se transmet en famille ou en collectivité (crèche, école, etc.). L’incubation de la maladie dure environ une dizaine de jours, avec des extrêmes allant de 7 à 21 jours.

Comment réagir ?

Lorsqu’un cas isolé se déclare dans une crèche, une garderie ou à l’école, il convient :

  • d’informer le personnel des collectivités d’enfants et les parents ;
  • de vérifier et mettre à jour les vaccinations de tous les enfants de la collectivité ;
  • de traiter préventivement à l’aide d’antibiotiques les enfants et les adultes non ou mal vaccinés, sur avis médical ;
  • de surveiller de très près la survenue d’une toux d’un enfant ou d’un adulte ayant été en contact avec le malade ;

À noter que la survenue de plusieurs cas groupés doit être notifiée à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (la Ddass).

Les symptômes de la coqueluche

La coqueluche débute comme un simple rhume avec éternuements, nez qui coule, faible fièvre et toux sèche bénigne.

  • C’est au cours de cette première phase que l’enfant est le plus contagieux s’il n’est pas traité aux antibiotiques. Après une semaine ou deux, la toux s’aggrave et se transforme en quintes violentes. Elles sont suivies d’une courte apnée en expiration forcée, puis d’une inspiration longue et bruyante, caractéristiques de cette maladie : on parle de « chant du coq » (d’où coqueluche).
  • Le cycle se répète 5 à 15 fois, l’enfant a du mal à respirer, voire s’étouffe, vomit et crache des glaires transparentes. Ces crises de toux surviennent en général la nuit et peuvent durer jusqu’à trois mois. Elles épuisent l’enfant et l’empêchent de manger. Mais entre les quintes de toux, l’enfant se porte relativement bien et ne présente pas de fièvre. Les crises s’espacent ensuite sur plusieurs semaines. Elles peuvent cependant reprendre au cours d’infections respiratoires banales.

Le diagnostic de la coqueluche

Il est confirmé par des examens complémentaires réalisés après une prise de sang ou une recherche bactérienne de germes dans les sécrétions. Une radiographie des poumons est parfois demandée. L’auscultation cardio-respiratoire de l’enfant est un élément important, surtout lors de crises quinteuses. D’autres causes de toux rebelles peuvent faire penser à la coqueluche, sans en être une : corps étranger dans l’arbre respiratoire de l’enfant (la fameuse « fausse route »), divers virus et allergies respiratoires.

Vacciner, c’est prévenir !

  • La prévention du petit enfant repose essentiellement sur la vaccination. Vaccin anticoquelucheux entier ou de type acellulaire, mieux toléré, mais qui confère une immunité moins longue.
  • Une primo vaccination par injection sous-cutanée est réalisée à 2, 3 et 4 mois d’âge, suivie d’un rappel à 18 mois puis vers 12 ans. Ce vaccin associe la protection contre 4 autres maladies et peut occasionner des petites réactions, voire une poussée de fièvre.
  • La coqueluche connaît une recrudescence inquiétante en France chez les très jeunes nourrissons, souvent infectés par des adultes vaccinés depuis plus de 8-10 ans. Chez l’adulte, la coqueluche passe souvent inaperçue, d’où le risque accru de contamination du tout-petit. Il n’existe pas vraiment de transmission directe de l’immunité de la mère à l’enfant en matière de coqueluche.
  • Pensez à votre rappel vaccinal qui protège contre la coqueluche, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, c’est ce que les spécialistes conseillent aux personnes désireuses de fonder une famille et au personnel des collectivités (crèches, garderies, écoles). N’hésitez pas à faire le point avec votre médecin !

Traitement de la coqueluche

Une hospitalisation, en milieu spécialisé, du nourrisson atteint de coqueluche est vivement conseillée.

  • Le traitement fait appel essentiellement aux antibiotiques de la famille des macrolides pendant 15 jours. Ce qui permet de réduire la contagiosité en éliminant les bactéries et d’autoriser le retour à la crèche ou à l’école après 5 jours de traitement.
  • Plus le traitement est précoce, plus la maladie est courte et les quintes de toux rares. Un traitement préventif de l’entourage est prescrit afin de protéger les plus sensibles : nourrissons, femmes enceintes et personnes âgées.
  • Pour aider l’enfant à surmonter les crises angoissantes, on peut le faire asseoir et le tranquilliser au mieux. Une kinésithérapie respiratoire peut être prescrite par le médecin pour aider au dégagement respiratoire. L’enfant doit boire et manger suffisamment pour éviter un affaiblissement.

Nouveau-né : attention danger !

Chez les nourrissons de moins de 4 mois non encore vaccinés, la coqueluche est particulièrement grave. Le bébé atteint ne tousse pas toujours, mais la gêne respiratoire peut entraîner des complications pulmonaires mortelles. Les atteintes neurologiques (crises convulsives, encéphalites) peuvent aussi mettre en péril la vie du tout-petit. Les taux de mortalité atteignent 2 à 3 % des cas.

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