L’asthme, une affection très fréquente

Beethoven, Kennedy, Che Guevara et Elizabeth Taylor sont des asthmatiques, ainsi que 10 à 15 % des enfants de la population infantile mondiale. Souvenez-vous qu’aujourd’hui un enfant asthmatique peut vivre normalement, s’il est bien traité et informé.

L’asthme est une inflammation qui resserre le diamètre de la bronche : elle s’entoure de mucus, d’où l’expiration difficile et sifflante bien spécifique de ces enfants. L’inflammation peut être due à des allergènes : acariens, poussière de maison, poils d’animaux, moisissure, infection, simple rhume ou grippe, agent irritant, vapeur de peinture, cigarette, pollution déclenchée par le vent froid.

L’asthme peut être léger (une à deux crises par mois), d’autres manifestations, en revanche, sont plus graves et nécessitent des hospitalisations fréquentes voire entraînent des problèmes de scolarisation.

Un chiffre à retenir : dans une classe de 30 élèves, deux à cinq enfants souffrent d’asthme. Pour un ou deux, la maladie est évidente, le diagnostic est porté et ils sont traités. Pour les autres, les signes passent souvent inaperçus : sensation d’essoufflement ou léger serrement dans la poitrine, petite toux lors des efforts qui ne paraît pas anormale.

Diagnostiquer l'asthme

La crise d’asthme chez le grand enfant se manifeste par une difficulté à l’expiration avec un sifflement à l’auscultation appelé sibilant. La respiration est difficile, active, l’enfant se fatigue, il existe un tirage aux niveaux sternal et abdominal. Le diagnostic est facile, il faut consulter d’urgence. Dans des cas particuliers, le diagnostic est plus difficile. Toux chronique, fatigabilité importante, crise de toux lors des efforts.

Devant une crise d’asthme, un bilan s’impose.

Lors d’un premier interrogatoire, le médecin se renseignera sur vos éventuels antécédents familiaux : asthme, allergie, eczéma, condition de vie, logement (moquette, literie), animaux à la maison, tabagisme passif, etc. Un bilan sanguin, allergologique et prick test (test explorant la réaction allergique) seront demandés. On pourra procéder au test de la sueur, qui consiste à mesurer la concentration en ions chlorures dans la sueur. On peut également prescrire à votre enfant une fibroscopie à la recherche d’un reflux gastro-œsophagien. Enfin, un bilan ORL devrait permettre d’écarter ou non une sinusite chronique. Votre enfant pourra également passer une épreuve fonctionnelle respiratoire.

Prenez grand soin de sa chambre !

  • Entourez le matelas et l’oreiller d’une housse antiacariens,
  • N’utilisez pas d’oreiller, de traversin ou de couette en plumes mais en matières synthétiques,
  • Secouez les draps et exposez le matelas à l’air libre chaque matin,
  • Passez l’aspirateur sur le sommier et sous le lit tous les jours,
  • Choisissez un revêtement de sol lavable,
  • Bannissez la moquette sur les murs,
  • Aérez la pièce au moins une heure tous les jours,
  • Évitez les nids à poussières : bibelots, etc., qu’il faut nettoyer tous les jours,
  • Préférez une moustiquaire à des insecticides qui peuvent être allergisants,
  • Évitez les plantes dont certaines sont allergisantes,
  • Lavez les voilages, doubles rideaux et revêtements muraux régulièrement,
  • Évitez trop de peluches dans son lit et lavez-les une fois par semaine.

Gérer l'asthme chez l'enfant

Une crise d’asthme ne doit pas être négligée. Sans traitement, elle peut évoluer vers un état de mal asthmatique avec un spasme des bronches tellement intense que l’enfant ne peut pas respirer. Dans ce cas, il est nécessaire d’appeler le Samu et le médecin pourra décider d’un séjour en réanimation. L’asthme doit être prise très au sérieux, d’autant plus que les poumons d’un enfant évoluent jusqu’à l’âge de 7 ans.

Si ses bronches sont bien soignées et l’asthme contrôlé, il peut guérir sans séquelles à l’adolescence, si le traitement est mal suivi l’enfant sera fragilisé.

Comment réagir ?

  • Des écoles de l’asthme se développent dans toute la France. Elles regroupent tous les spécialistes autour de l’asthme : pneumologue, allergologue, kinésithérapeute, psychologue.
  • Leur rôle est d’apprendre aux enfants et à leurs parents à comprendre et surtout à bien gérer la maladie.
  • Leur mission est d’enseigner les bons gestes pour la prise des médicaments, pour autosurveiller l’état pulmonaire (pick-flow), pour gérer les crises, pour reconnaître les facteurs déclenchant, et pour prendre toutes les mesures préventives.
  • L’école s’adapte à l’âge de l’enfant, le discours est différent à 5 ans ou à l’adolescence.
  • Retrouvez la liste des écoles adaptées sur http://asthme-allergies.org/asthme

Les traitements de l'asthme

  • Le traitement de la crise d’asthme repose : sur les bronchodilatateurs à utiliser lors de la crise. Soit par des chambres d’inhalation chez les petits, soit avec des disques ou des turbuhaleurs facilitant la prise chez les plus grands. Lors des cas graves, la location d’un aérosol, peut parfois s’avérer nécessaire.
  • Le traitement de fond de l’asthme repose : sur les corticoïdes inhalés, car ils ont très peu d’effets secondaires sous cette forme. Ils protègent les bronches et calment l’inflammation permettant une guérison de la muqueuse bronchique et par la même une diminution du nombre des crises.

C’est un traitement de longue durée dont il faut régulièrement revoir la posologie en fonction de la guérison de l’enfant.

  • Les traitements antiallergiques : ils traitent l’hyper réactivité bronchique avec des antihistaminiques.

Dans les cas de surinfection, des antibiotiques sont nécessaires. Il est conseillé de pratiquer des examens bactériologiques des expectorations de l’enfant pour avoir un antibiogramme efficace et donc l’antibiotique adéquat.

Un nouveau traitement permet de soigner l’inflammation des bronches à partir de 6 ans.

  • La kinésithérapie respiratoire est très importante à la fois pour la guérison avec accélération du flux expiratoire pour libérer le mucus et dans l’apprentissage de la respiration.

Grâce à ces traitements, un enfant asthmatique bien traité ne doit avoir aucun handicap, il peut faire du sport, aller en altitude, sortir, aller chez des amis, mais il ne doit pas fumer, et surtout pas à l’adolescence.

Les traitements sont en général très efficaces. Mais en cas d’échec, il faut vérifier avant tout que l’enfant utilise bien les chambres d’inhalation et que le traitement est scrupuleusement suivi.

L’asthme du nourrisson

On parle d’asthme du nourrisson chez un enfant de moins d’un an qui fait au moins trois épisodes de bronchiolite dans l’hiver. Cela ne veut pas dire que l’enfant sera asthmatique, mais il aura sans doute besoin d’un bilan et souvent un traitement préventif afin de protéger ses bronches. L’asthme n’est pas contagieux mais on peut devenir asthmatique à tout âge.

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