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Les hépatites A, B et C chez l’enfant
Chaque année des bébés naissent infectés par le virus de l’hépatite B ou C. S’ils ne sont pas vaccinés dans les heures qui suivent la naissance, ils risquent de souffrir plus tard de graves lésions du foie. Et pourtant, des moyens de prévention existent.
Sommaire
Le plus souvent, le virus ne fait que passer. Fatigue, fièvre, nausées, maux de tête, perte d’appétit, jaunisse sont les principaux symptômes des hépatites. Parfois, aucun symptôme. Mais les virus B ou C peuvent s’installer en silence, l’infection devient alors chronique et particulièrement dangereuse et le virus peut continuer son travail de destruction du foie.
L’hépatite A
Le virus de l’hépatite A (appelé VHA) est présent dans les selles des personnes infectées. La maladie s’attrape essentiellement dans les pays où les conditions d’hygiène sont insuffisantes, en buvant de l’eau contaminée ou en mangeant des aliments qui ont été en contact avec cette eau : légumes, salade, fruits non pelés, crustacés crus ou peu cuits.
- Le jeune enfant n’a, le plus souvent, aucun symptôme, à tel point que l’infection peut même passer totalement inaperçue. La maladie guérit en général spontanément, sans laisser de séquelle. Seul inconvénient : votre enfant a été contagieux pendant plus d’un mois (15 jours avant l’apparition des symptômes et 15 jours après leur disparition) et il a pu contaminer beaucoup de monde autour de lui.
- Mieux vaut donc toujours vacciner vos enfants contre l’hépatite A, notamment si vous projetez de partir en vacances dans un pays en voie de développement ou considéré comme « à risque ». Une dose avant le départ, puis un rappel 1 an après, les protègeront durablement.
À moins que vous ne préfériez le vaccin combiné contre l’hépatite A et l’hépatite B, disponible, sur ordonnance, pour les enfants à partir de l’âge de 1 an : deux injections à un mois d’intervalle, puis une injection six mois après la première.
Si vous avez des questions
Fédération SOS Hépatites, une association de malades
Soshepatites.org
Tél. : 0810 004 333
Hépatites-info-service.org
Tél. : 0800 845 800
L’hépatite B
Le virus de l’hépatite B (appelé VHB) est affreusement contagieux, presque cent fois plus que celui du sida. Dans 90 % des cas heureusement, l’organisme l’élimine naturellement, mais dans les 10 % restant, le virus s’installe de manière définitive et la maladie devient chronique.
Elle peut alors évoluer vers des complications graves, comme la cirrhose ou bien même le cancer du foie.
- Ce virus peut se transmettre au fœtus in utero si la mère est porteuse chronique du virus ou si elle l’a contracté au troisième trimestre de sa grossesse. Sans traitement, un enfant né de mère porteuse chronique du VHB a 90 % de risques de développer une hépatite chronique.
- Le bébé peut aussi être infecté après la naissance si sa maman le nourrit au sein alors qu’elle est porteuse du VHB. C’est l’une des raisons qui ont incité les pouvoirs publics français à rendre obligatoire le dépistage de l’hépatite B chez toutes les femmes au sixième mois de grossesse. Lorsqu’un bébé naît d’une mère atteinte d’hépatite B chronique, dans les 24 heures qui suivent la naissance, on lui administre un sérum de gammaglobulines anti-HBs, puis on lui injecte une dose de vaccin anti-hépatite B (seconde injection de vaccin un mois plus tard et éventuellement de sérum). Ce n’est qu’à compter de cette seconde injection qu’il est désormais complètement protégé.
- Malheureusement, 20 % des femmes enceintes échapperaient encore au dépistage systématique et obligatoire du VHB au 6e mois de grossesse. Sur cinq nouveau-nés de mères porteuses du virus, deux échapperaient à la vaccination et à l’injection d’anticorps spécifiques à la naissance. Ce qui signifie que chaque année en France, 12 000 bébés risquent encore d’être infectés par leur mère par le virus de l’hépatite B.
- Les enfants qui n’ont pas pu bénéficier de soins précoces doivent être surveillés régulièrement et éventuellement traités. Il existe aujourd’hui des médicaments (interféron et analogues) qui permettent de stopper l’évolution de la maladie dans plus de la moitié des cas.
La meilleure prévention contre l'hépatite
- L’hépatite B se transmet par voie sexuelle ou sanguine et il y a actuellement environ 300 000 porteurs chroniques en France.
- Pour protéger nos enfants et leur avenir, il est recommandé de les vacciner très tôt : une première injection dès l’âge de 2 mois, une seconde à 3 mois et une dernière entre 10 et 15 mois protège à 99 % contre l’hépatite B, s’il est effectué avant l’âge de 15 ans. Quant aux liens éventuels entre ce vaccin et la sclérose en plaques, selon la société française de pédiatrie « aucune étude n’a pu mettre en évidence d’effet indésirable grave chez le nourrisson ou l’enfant, alors que l’efficacité du vaccin est quasi constante ».
- Ces pédiatres recommandent donc de vacciner les enfants le plus tôt possible. Ces recommandations n’ont pas encore convaincu, puisqu’en France, seuls 27 % des enfants de 2 ans ont reçu au moins une injection de vaccin (or la vaccination complète en comprend 3). En Allemagne, en Italie, ou aux États-Unis, plus de 90 % des enfants de moins de 2 ans sont vaccinés.
L’hépatite C
La transmission de la mère au bébé lors de l’accouchement est le principal mode de diffusion du virus de l’hépatite C (appelé VHC) chez l’enfant et la naissance par césarienne n’empêche absolument pas cette contamination.
- Par ailleurs, ces risques sont multipliés par trois lorsque la mère est également porteuse du virus du sida.
- En France, très peu d’enfants sont infectés et un tiers d’entre eux guérit spontanément. Les autres deviennent porteurs chroniques du virus, mais peuvent n’avoir aucun symptôme pendant très longtemps.
- Ils devront cependant se soumettre à une surveillance régulière et s’interdire (plus tard), toute boisson alcoolisée. Quelques-uns suivent un traitement (interféron et ribavirine) pendant plusieurs mois pour protéger leur foie. Avec de bons résultats semble-t-il, mais personne ne peut jurer que le virus est définitivement endormi.
D’autres hépatites sont moins connues
- Le virus de l’hépatite D se transmet par l’intermédiaire du sang, uniquement chez les personnes déjà infectées par le virus de l’hépatite B. Les symptômes sont les mêmes que ceux des autres hépatites : fatigue, jaunisse, nausées, etc.
- L’hépatite E est rare dans les pays industrialisés. Elle se transmet comme l’hépatite A, par de l’eau ou des aliments contaminés. Mais l’organisme parvient généralement à la vaincre.
- L’hépatite G se transmet par le sang et touche surtout des personnes déjà infectées par le virus de l’hépatite B ou C ou du sida. Elle ne provoque aucun symptôme.