Les oreillons

Provoqués par le virus ourlien (parvamyxovirus), les oreillons se traduisent par de la fièvre, des maux de tête et l’atteinte des glandes salivaires autour de la mâchoire et des joues. C’est en principe une maladie bénigne mais plus elle est contractée tard, plus elle présente de risques. Heureusement, il existe désormais un vaccin, fortement conseillé.

Les oreillons, c’est une maladie qui touche surtout les enfants de l’âge de 4 à 6 ans. Dans un tiers des cas, l’infection ne se voit pas. Mais, comme la rougeole, les oreillons peuvent entraîner de sérieuses complications. Il s’agit cependant d’une maladie d’évolution favorable dans la majeure partie des cas.

Les symptômes des oreillons

La période d’incubation des oreillons est, en règle générale, de trois semaines environs.

Les signes sont divers :

  • parotidite : inflammation de la grande parotide (la plus volumineuse des glandes salivaires), qui doit faire évoquer le diagnostic, d’autant plus qu’il existe un contexte épidémique évocateur. L’atteinte se fait d’abord d’un seul côté. Tuméfaction douloureuse refoulant le lobe de l’oreille, sans intervalle libre avec l’os de la mâchoire. Le visage prend une forme de poire. Sont associés : une fièvre modérée, des maux de tête, une douleur d’oreille. D’autres glandes peuvent être atteintes en même temps, ou après la parotide.
  • orchite (atteinte des testicules) : ne s’observe qu’après la puberté. Douleurs violentes, tuméfaction. En général, un seul est atteint. Risque de stérilité.
  • pancréatite : atteinte du pancréas avec violente douleurs abdominales.
  • ovaires : atteinte des glandes sexuelles de la fille. Le diagnostic est avant tout clinique : les examens complémentaires sont peu utilisés, ils ne sont utiles qu’en cas de forme atypique. Le diagnostic de certitude est la mise en évidence du virus dans la salive, le liquide céphalo-rachidien (méningite), ou l’urine.
  • Environ 10 % des personnes qui contractent les oreillons contractent aussi la méningite.

Des risques de complications

Les atteintes testiculaires et ovariennes provoquant la stérilité sont finalement assez rares, même si elles sont souvent connues du grand public. Toutefois, des cas groupés touchant de jeunes adultes ont été récemment rapportés en Grande-Bretagne. Le risque n’est donc pas nul. En outre, ce ne sont pas les seules complications que peuvent générer les oreillons. Cette maladie peut également se compliquer et provoquer une méningite, une encéphalite et des surdités qui peuvent être définitives. Conclusion, pas d’hésitation, passons par la vaccination !

Quel traitement pour les oreillons ?

Le traitement est symptomatique : éviction de la crèche ou de l’école, jusqu’à guérison clinique : antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Un enfant qui a eu les oreillons a peu de risques d’être infecté à nouveau : l’immunité obtenue après le passage du virus dans l’organisme est solide et durable.

La vaccination contre les oreillons en France

La réponse est oui. Certes, toutes les souches utilisées pour le ROR n’ont pas eu la même efficacité au cours de l’histoire et certains en ont parfois déduit que le vaccin ne servait à rien. Dans les années 1990, une épidémie dans une école suisse a atteint 63 enfants… dont 58 étaient vaccinés. En 1994, les pédiatres du pays n’ont pas hésité à remettre en cause son intérêt. À l’époque, toutefois, une seule injection était recommandée, sans rappel. Un argument supplémentaire pour une deuxième dose obligatoire.

Une couverture vaccinale insuffisante

500 000 cas d’oreillons en France en 1986, contre 49 000 en 1995 et 18 000 en 1999. Le vaccin est passé par là. Et pourtant, la couverture vaccinale française reste insuffisante, aux alentours de 80 %. Alors qu’il faudrait atteindre des taux de couverture de 90 à 95 %.

Quand vacciner ?

Selon les recommandations du calendrier vaccinal 2013, tous les enfants âgés de 12 mois (surtout en collectivité), devraient recevoir deux doses du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR). Il est recommandé de faire la première injection à 12 mois. Vacciner plus tôt est inutile, en raison de la présence des anticorps maternels. Une seconde dose est obligatoire 4 à 6 mois après la première.

Une vaccination indispensable

  • Si les épidémies d’oreillons sont devenues rares en France, c’est grâce à des campagnes de vaccinations systématiques qui pourraient même faire disparaître, à terme, le virus.
  • Un enjeu de santé publique pour les adolescents : c’est dans cette tranche d’âge de la population que les dernières épidémies détectées sont survenues en Europe, faute de protection suffisante dans la petite enfance.

Les ROR est-il dangereux ?

Comme le montrent les données épidémiologiques menées aux États-Unis et en Finlande, les effets secondaires du vaccin ROR sont peu fréquents. Il s’agit de réactions locales : érythème, douleur, œdème, diarrhées ou vomissements. Rien à voir avec les complications que peuvent entraîner les oreillons, la rubéole ou la rougeole.

Un seul vaccin, contre trois maladies

Une piqûre vaut mieux que trois ! Par ailleurs, associer les trois vaccins ne diminue en rien la réaction immunitaire contre l’un ou l’autre d’entre eux. En clair, l’organisme gère sans problème la construction d’une barrière naturelle efficace contre les trois maladies en même temps. Et s’il est vrai que l’on vaccine plus aujourd’hui qu’hier, les vaccins sont aussi plus efficaces et mieux tolérés qu’avant.

La vaccination contre les oreillons en France

Non seulement la France n’est pas bonne élève en matière de couverture vaccinale ROR, mais certains départements sont encore moins bien pourvus que d’autres. En effet si le pourcentage d’enfants vaccinés en 2003 était de 86,3 % en moyenne, on constatait, à la même époque, de fortes disparités entre les départements du Nord et du Sud. Au Sud, on passe difficilement la barre des 80 % pour la tranche d’âge concernée. En fait, seule la Marne était, il y a peu, en phase avec les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), soit 95 % de couverture vaccinale chez les enfants !

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