La rougeole

Cette maladie peut contaminer les enfants non vaccinés. Elle est bénigne, dans la majorité des cas. Cependant, certaines formes de rougeole sont plus graves. Il faut se montrer vigilant. Elle est par ailleurs souvent mortelle dans les pays en voie de développement.

La rougeole est due à un virus de la famille des paramyxovirus qui ne touche que les êtres humains. Sa transmission se fait par quelques gouttes de salive, véhiculées par un éternuement, une toux. Il s’installe ensuite dans l’organisme, par le biais des voies respiratoires. L’incubation se déroule, sans signe particulier, pendant une dizaine de jours. La contagion intervient trois jours avant la poussée de fièvre et dure pendant les cinq jours qui suivent l’apparition des boutons. Une fois la rougeole déclarée, il faut la surveiller de près, car des complications peuvent parfois intervenir.

Les symptômes de la rougeole

  • Le syndrome infectieux : fièvre élevée, frissons, l’enfant est très grognon.
  • La phase catarrhale : les yeux larmoient, le nez coule, l’enfant présente un œdème des paupières, lui donnant un aspect bouffi et pleurard, très évocateur de la rougeole. L’enfant tousse très sec.

Ces symptômes s’accompagnent parfois de vomissements et d’épisodes de diarrhées.

  • Apparition des éruptions : si l’on examine attentivement la face interne de ses joues, face aux molaires, on repère, sur la muqueuse, de petites taches rouges, piquetées de blanc, appelées « signes de Köplick ». Trois ou quatre jours plus tard, elles disparaissent, la température baisse et des taches, parfois purpuriques ou d’un rouge rosé, font leur apparition sur la peau. Elles se développent d’abord derrière les oreilles, puis sur tout le corps. L’une des caractéristiques de ces taches est de s’effacer à la simple pression du doigt. Elles se réunissent en placards, mais laissent toujours des intervalles de peau saine. Les taches disparaissent en quelques jours. La desquamation est inconstante.

S’occuper d’un enfant malade

  • Il est malade, je travaille : si votre enfant a moins de 16 ans, vous pouvez bénéficier d’un congé sur présentation d’un certificat médical. Ce congé exceptionnel n’est pas rémunéré et peut être de trois jours par an ou de cinq jours si vous avez la charge d’au moins trois enfants de moins de 16 ans ou si vous avez un bébé de moins de 1 an.
  • Que faire si tous ces jours ont déjà été utilisés ? Votre recours est alors de prendre des jours d’absence sur vos congés payés, ou de demander un congé sans solde à votre employeur qui n’est pas obligé de vous l’autoriser.
  • Les conventions collectives : certaines accordent parfois des congés plus longs pour être aux côtés d’un enfant souffrant. Un luxe non négligeable quand son enfant enchaîne les maladies infantiles les unes après les autres !
  • Attention, n’abusez pas ! N’en profitez pas pour prendre quelques jours de vacances en couple. Ce droit au congé exclue le conjoint pour une même période d’absence.

Quel traitement pour la rougeole ?

Le petit malade doit bénéficier d’un maximum de repos. Pendant la période de fièvre, faites-lui boire beaucoup d’eau et évitez de surchauffer les pièces de la maison où il se trouve. Le médecin prescrira du paracétamol, pour faire baisser sa température. En cas de surinfection pulmonaire, il recommandera une prise d’antibiotiques.

Le vaccin anti-rougeole

Dans notre pays, la vaccination n’est pas obligatoire, mais vivement recommandée. Depuis 1983, la piqûre contre la rougeole a été introduite dans le calendrier vaccinal. Elle est associée à la rubéole et aux oreillons et porte le nom de ROR (rougeole, oreillon, rubéole). Deux injections sont nécessaires pour une protection totale : la première au 12e mois de l’enfant, la seconde entre 16 et 18 mois.  Le vaccin peut entraîner une réaction bénigne, cinq jours après l’injection. Fièvre et (ou) éruption cutanée. Pour les enfants n’ayant jamais été vaccinés, ces piqûres peuvent être faites entre 11 et 13 ans. La première injection de ROR concerne aujourd’hui 85% des enfants, la deuxième n’est plus que de 50%. Pour que la maladie soit éradiquée, il faudrait que 95% de la population soit vaccinée.

Rougeole : les complications possibles

Elles font toutes la gravité de la maladie. Le petit malade peut souffrir de convulsions hyperthermiques et de complications ORL : une otite, ou une laryngite, par exemple.

  • Il peut survenir des complications pulmonaires (rougeole pulmonaire maligne, avec détresse respiratoire et pneumopathies séquellaires).
  • Des complications neurologiques.
  • Une encéphalite : heureusement rare, elle risque de survenir 4 à 5 jours après l’éruption. La température grimpe soudainement et le malade entre dans le coma (1 cas sur 1 000).
  • La maladie de Van Bogaert, ou panencéphalite sclérosante subaiguë. Elle est rare, imprévisible et sans rapport avec la gravité de la rougeole. Elle peut survenir des années après (7 ans) et provoque une lente dégénérescence du système nerveux. Elle est toujours mortelle en un à deux ans.

Les bons gestes quand il est malade

  • L’enfant doit se reposer au maximum, une maladie, ça fatigue.
  • Ne surchauffez pas sa chambre, habillez-le légèrement.
  • Il n’a pas faim, ne le forcez pas. Pour stimuler son appétit, préparez-lui son plat préféré.
  • Pour lui faire avaler un médicament, ajoutez du jus de fruit pour camoufler, un peu, le goût du médicament.
  • N’oubliez pas la part psychologique de la maladie, un petit a besoin de sentir qu’il est entouré, aimé, chouchouté.
  • Appelez les gens qu’il aime : un petit coup de fil à mamie ou à un petit copain, ça réchauffe le cœur.
  • Installez près de son lit ses jouets préférés, des livres et pourquoi pas des photos de tous ceux qu’il aime ou de ces dernières vacances.
  • Si sa température grimpe, donnez-lui à boire régulièrement.
  • Il fait des cauchemars, ne le réveillez surtout pas brusquement, rassurez-le, parlez-lui doucement.
  • Expliquez-lui sa maladie et racontez-lui comment on la guérit.
  • Vous êtes inquiet(e) ? Évitez de communiquer vos angoisses, un enfant peut ressentir votre anxiété.
  • Vous l’emmenez chez le pédiatre, expliquez-lui ce qu’il va lui faire en dédramatisant la visite.
  • C’est une maladie à déclaration obligatoire : l’éviction scolaire est de 8 à 10 jours.

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