La varicelle : une maladie qui gratte, qui gratte

Maladie infantile très contagieuse, la varicelle est le plus souvent bénigne, mais elle est toujours mal vécue par les enfants… Et par les mamans.

Classiquement, la varicelle débute par une éruption de vésicules ressemblant à des « gouttes de rosée ».

  • D’abord localisés sur le visage, ces boutons s’étendent sur l’ensemble du corps, en quatre-cinq jours et en deux ou trois poussées.
  • Toutes les régions du corps, y compris le cuir chevelu et parfois les muqueuses, sont touchées.
  • Les démangeaisons apparaissent. Puis les vésicules se dessèchent et cèdent la place à des croûtes, qui tomberont spontanément, en une ou deux semaines.
  • Restent parfois sur la peau de petites cicatrices en creux, qui seront définitives. Sur le banc des accusés : le grattage, l’infection des lésions, le ramollissement des croûtes, ou leur chute prématurée. Mais des cicatrices peuvent très bien succéder à des boutons non grattés.

De rares complications

Dans 8 % des cas, la varicelle peut entraîner des complications, qui justifient le séjour à l’hôpital. Ce sont essentiellement des surinfections cutanées, suivies de près par des problèmes neurologiques.

Bénigne et redoutable à la fois…

Généralement anodine, la varicelle peut s’avérer dangereuse chez les femmes enceintes, surtout en début et en fin de grossesse. Si vous attendez un bébé et que vous avez été en contact avec un enfant contagieux, consultez vite votre médecin. Il vous prescrira une recherche d’anticorps. Cette prise de sang permettra de vérifier si vous êtes immunisée ou non. Dans la négative, on procédera à l’injection d’anticorps spécifiques, destinés à bloquer le virus et l’on mettra en place une surveillance plus stricte de votre grossesse.

Haro sur le talc

30 % des enfants sont encore talqués à tort. Réputée pour soulager les irritations, cette poudre dispersée sur la peau favorise la surinfection des petites lésions.

La varicelle : une maladie très contagieuse !

En raison de son extrême contagiosité, l’enfant est assigné à domicile !

Les halte-garderies, les crèches, tout comme les établissements scolaires, n’acceptent un petit atteint de varicelle qu’une fois les croûtes sèches et tombées. Soit un délai de 10 à 14 jours, où il faut jongler entre garde et travail !

À la maison, le petit malade n’est pas des plus faciles : il est fébrile par à-coups, grognon et se gratte beaucoup. Surtout ne l’isolez pas de ses frères et sœurs, puisqu’il est généralement impossible d’empêcher la transmission de l’infection aux autres membres de la famille.

Le virus de la varicelle se transmet très facilement dans l’air, par l’intermédiaire des gouttes de salive, ou par contact direct avec le liquide contenu dans les  vésicules. Si l’infection est transmise à un autre membre de la famille, elle se manifestera 2 à 3 semaines après le premier cas.

Comment traiter la fièvre ?

La fièvre est très fréquente au début d’une varicelle, mais pas forcément élevée. Elle se traite par un anti­pyrrétique classique : le paracétamol. L’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé), déconseille l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), dont l’ibuprofène. Celui-ci a en effet entraîné quelques cas graves de complications infectieuses cutanées et sous-cutanées. Évitez aussi l’aspirine, pouvant entraîner le syndrome de Reye, une maladie grave qui porte atteinte au foie et au cerveau. Découvrez votre enfant et donnez-lui souvent à boire.

Un seul remède : désinfecter

L’essentiel du traitement repose sur la désinfection des boutons, à l’aide de produits antiseptiques dignes de ce nom (type Chlorexidine). Le savon doux ne possède aucun pouvoir désinfectant : pour la toilette quotidienne de votre enfant, choisissez une douche, un bain bref, suivi d’un rinçage rapide. Séchez sans frotter. Évitez les shampooings et les bains prolongés, jusqu’à la chute spontanée des croûtes. Si votre bébé porte encore des couches, changez-le fréquemment et laissez-le souvent les fesses à l’air, pour que les boutons sèchent plus vite. Surtout, n’oubliez pas de couper ses ongles bien courts, cela limitera les dégâts !

En cas de démangeaisons importantes, le médecin peut prescrire un sirop antihistaminique ou des remèdes homéopathiques, sous forme de granules de Rhus toxicodendron en 4 Ch, à prendre 3 à 5 fois par jour, durant toute la période de grattage.

Une vaccination ciblée

Dès 1 an, les Américains pratiquent une vaccination généralisée, avec succès, depuis 1997. En France, le vaccin est réservé aux enfants dépourvus de défenses immunitaires. Depuis juin 2004, un nouveau vaccin est sur le marché, mais sans recommandations officielles. En effet, selon le corps médical, sa généralisation pourrait décaler l’apparition de la varicelle à un âge plus avancé, avec un risque de complications important. Les experts pensent réserver ce nouveau vaccin aux adolescents, qui n’ont pas encore contracté la maladie. Pour les plus jeunes, on préfère attendre le vaccin combiné ROR-varicelle, toujours en fabrication, qui bénéficiera du taux de couverture du ROR (aujourd’hui de 85 %).

De la varicelle au zona

  • La varicelle est une infection provoquée par le virus Varicelle-Zona, ou VRZ, qui appartient au groupe des virus herpès. La disparition de signes cliniques ne signe pas l’élimination totale du virus de l’organisme. S’il quitte la peau en suivant le chemin des nerfs, il gagne cependant les ganglions de la moelle épinière, où il demeure à vie, à l’état silencieux. En général, le virus ne se réactive jamais.
  • Mais parfois, à l’occasion d’un stress ou d’une diminution des défenses immunitaires, il peut retrouver toute sa virulence. Il se manifeste par des douleurs cuisantes et une éruption du même type que la varicelle, mais cette fois localisée au niveau de l’émergence du nerf atteint. Il s’agit alors d’un zona, qui correspond à une réactivation virale.

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