Les hernies

Les hernies du bébé ou du jeune enfant se présentent sous la forme de petites boules dures ou d’un nombril très saillant. Souvent présentes dès la naissance, ces petites malformations doivent attirer votre attention pour éviter des complications.

Ces boules, surtout visibles lorsque l’enfant force, pleure ou tousse, peuvent disparaître au repos. Si la hernie ombilicale ne présente pas de danger particulier, les hernies inguinales, situées au niveau de l’aine, doivent être examinées au plus tôt.

Hernie ombilicale

Souvent familiale, la hernie ombilicale de l’enfant est une affection bénigne. Après la naissance, l’orifice où s’insérait le cordon ombilical se referme en principe naturellement chez les bébés. Mais une portion d’intestin peut s’y introduire et l’ombilic est alors saillant quand l’enfant fait un effort (quand il pleure ou lors d’émission de selles). Pas d’inquiétude, il n’y a aucun risque d’étranglement. La plupart des hernies ombilicales congénitales (présentes à la naissance) se ferment spontanément pendant les 3 premières années de vie. En règle générale, plus petit est l’orifice de hernie, plus vite il se fermera. Très fréquente chez le bébé africain, la plupart des hernies ombilicales encore présentes à 4/5 ans se fermeront au plus tard à la puberté.

Repérer une hernie chez votre bébé

La hernie se distingue sous les doigts car elle se réduit avec une impression de gargouillement. Lors de la toilette, dès que vous ressentez une grosseur au niveau de l’aine ou que vous repérez une boule sur l’une des lèvres vaginales de votre fille, consultez votre médecin. Les interventions chirurgicales sont toujours rapides pour éviter tout risque de complication.

La hernie inguinale

Au niveau du pli de l’aine, elle forme une petite boule dure, visible lorsque l’enfant s’agite, pleure ou tousse.

  • Cette petite malformation congénitale est plus fréquente chez les garçons (60 %). Les pédiatres la diagnostiquent plus souvent chez le prématuré et du côté droit que du côté gauche. Elle est parfois bilatérale (10 % des cas), surtout chez le prématuré (50 %).
  • Elle est due à la persistance du canal péritonéo-vaginal qui existe normalement chez les deux sexes pendant la vie intra-utérine et disparaît avant le terme. Au 7e mois de grossesse, le testicule traverse le canal inguinal pour atteindre la bourse, puis suit dans cette migration ce canal péritonéo-vaginal qui doit normalement s’oblitérer pour former un ligament (ligament de Cloquet). Lorsque ce canal persiste, un organe abdominal sort alors en partie de sa cavité naturelle, suit le trajet du canal inguinal et forme une grosseur. Chez le petit garçon, les anses intestinales se logent devant le pubis et descendent parfois jusque dans les bourses.

La hernie de l’ovaire

Avant l’âge de 3 mois, la hernie inguinale se traduit d’une manière différente chez la petite fille.

  • Également lié à la persistance du canal inguinal, c’est l’ovaire et parfois la trompe qui s’extériorisent, formant une grosseur ferme et indolore, de la taille d’un noyau d’olive. Cette boule unilatérale ou bilatérale va venir se loger à la racine de la grande lèvre, sur son bord extérieur ou devant le pubis. Ce type de hernie représente deux risques : la torsion (la boule devient plus volumineuse, sensible) et l’étranglement, qui peut léser l’ovaire et endommager le stock d’ovocytes qu’il contient dès la naissance (qui doit continuer d’être protégé par la température corporelle.) Le plus souvent, la hernie est visible dès la naissance. Il faut prévenir le plus tôt possible le pédiatre pour pouvoir opérer rapidement.
  • Chez les filles plus grandes, le contenu d’une hernie inguinale est toujours intestinal (même schéma que chez les garçons). Cependant, le risque d’étranglement chez la fille reste exceptionnel.

La hernie de bébé se complique !

  • Chez le nouveau-né et le nourrisson, la principale complication est l’étranglement (2 à 20 % des cas), qui survient souvent dans les trois premiers mois de vie. La petite boule devient douloureuse, tendue, dure, irréductible entre les doigts du médecin. L’enfant pleure, souffre et peut être pris de vomissements.
  • Les pédiatres conseillent vivement d’opérer la hernie inguinale pour éviter toute récidive. Faites examiner toute grosseur suspecte. En cas d’étranglement, rendez-vous directement à l’hôpital le plus proche.

Quand opérer ?

L’opération doit être réalisée d’urgence en cas de hernie de l’ovaire avec suspicion de souffrance ovarienne et si l’étranglement évolue depuis plusieurs heures. Si la hernie est bien tolérée, l’intervention est programmée dans un délai de quelques jours à quelques semaines. Mais généralement, l’intervention doit être réalisée au maximum dans les 2 à 3 jours qui suivent. Chez le prématuré hospitalisé en néonatologie, la hernie doit être corrigée juste avant la rentrée au domicile. En cas d’étranglement, le médecin va d’abord réduire manuellement la hernie engouée ou étranglée. Sans appuyer, il va la presser latéralement pour réduire l’œdème et le contenu intestinal. Si la manipulation échoue, l’enfant sera gardé en observation jusqu’au lendemain et l’intervention sera prévue au maximum 3 à 6 jours plus tard, le temps que disparaisse l’œdème local.

Les autres maladies à ne pas confondre avec la hernie

  • La hernie ombilicale ne doit pas être confondue avec deux autres affections beaucoup plus graves : l’omphalocèle et le laparoschisis, qui imposent une prise en charge hospitalière spécialisée immédiate. Dans ces deux maladies de la paroi abdominale, des organes, normalement situés dans l’abdomen (intestin, estomac…), se trouvent placés à l’extérieur, comme si la paroi abdominale n’avait pas su les entourer. Le traitement est complexe, mais les centres spécialisés savent aujourd’hui traiter ces pathologies impressionnantes, qui sont de plus en plus souvent diagnostiquées avant la naissance, par échographie.
  • Le médecin va distinguer également la hernie inguinale de deux autres affections bénignes, l’hydrocèle et le kyste du cordon, malformations également liées à la persistance du canal inguinal, mais qui englobent généralement le testicule. Le kyste du cordon et l’hydrocèle sont alors de volume variable, plus volumineux en fin de journée et lorsque le liquide péritonéal est plus abondant, comme au cours de toute maladie infectieuse de l’enfant. Pour soigner ces malformations, il est conseillé d’attendre 6 ou 8 mois dans la mesure où il n’y a pas de risque de complication et où le canal péritonéo­vaginal peut encore se fermer spontanément avant cet âge. Elles peuvent être, par la suite, opérées par un chirurgien pédiatre, dans un centre équipé pour ce type de chirurgie, surtout pour le tout-petit.

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