Mon enfant ne veut pas aller se coucher

De jour en jour, vous avez de plus en plus de difficultés à le mettre au lit. Il trouve toujours une bonne raison pour repousser le moment de la séparation et si vous vous fâchez, ce sont des cris et des pleurs inconsolables.

Vers 2 ans environ, tous les prétextes sont bons pour ne pas se séparer des adultes, le soir. Votre petit accepte gentiment d’aller se coucher ? Quelques minutes plus tard, il a soif, il a faim, veut aller aux toilettes, réclame encore et encore des histoires, des bisous… Bref, cela n’en finit plus. Règle numéro un : ne pensez pas que vous pouvez l’endormir de force. Tout ce que vous devez parvenir à faire, c’est obtenir qu’il reste tranquille dans son lit. Si c’est le cas, il s’endormira dès que le sommeil viendra.

Pourquoi il refuse d'aller au lit

Savez-vous ce que signifie aller au lit pour votre enfant ? Pour lui, cela revient à se séparer de vous, de ses jouets préférés, d’arrêter ses explorations et se retrouver tout seul face aux méchants démons de la nuit… Votre enfant vient de découvrir combien il était amusant de jouer et de vivre avec les autres et veut tirer le maximum de cette nouvelle expérience. Il serait tellement mieux sur le canapé, entre papa et maman, ou dans votre lit.

Même si votre enfant devient de plus en plus indépendant, aller au lit tout seul révèle un enjeu très différent : la capacité à quitter l’autre. Pour cela, il faut avoir déjà acquis un sentiment de sécurité intérieure : celui qui donne à l’enfant la certitude qu’il continue d’exister même quand ses parents ne sont plus près de lui. Cette autonomie psychique se construit, pas à pas, au cours du temps. Et, bien entendu, elle nécessite un accompagnement. Mais cela implique aussi que les parents eux-mêmes acceptent sans difficulté cette séparation, ce qui n’est pas toujours le cas.

Deux trucs qui marchent pour coucher bébé

  • Le jeu de la Belle au bois dormant. Allongé sur son lit, il ou elle fait semblant de dormir. Vous vérifiez si c’est « vrai » en soulevant un bras, une jambe, et en les laissant retomber sur le lit comme des chiffons mous. Ce jeu fait tomber son stress, le détend et donc, le prépare bien au sommeil.
  • La bombe anti-monstre. Il vous dit : « Tu t’en fiches, toi, que les loups de la nuit me mangent… » Ne vous moquez pas de lui. Pour lui, on tourne une scène de Jurassic Park dans sa chambre. Vaporisez les quatre coins de la chambre avec du parfum anti-monstre. Ça sent bon votre odeur, et en plus, ça tue les monstres. Avec une maman (ou un papa) qui parle le même langage que lui, il peut s’endormir sur ses deux oreilles. Mais pas de chasse aux sorcières sous le lit ou derrière le rideau, vous entretiendriez sa peur.

Respectez toujours l’heure du coucher

Il est essentiel de coucher votre enfant à heure fixe pour lui permettre de structurer son sommeil pour les années à venir. Même s’il a envie de prolonger les jeux ou les câlins, établissez une stabilité autour de l’heure du coucher, qui se situe idéalement entre 19 h 30 et 20 h 30 (tenez compte de l’heure de sa sieste, de son heure de lever, etc.). À partir de 3 ou 4 ans, l’enfant peut avoir une marge de liberté.

« Pipi, les dents et au lit »

La réussite de la mise au dodo dépend pas mal de l’heure qui précède. Pour éviter que le moment redouté tombe comme un couperet, une heure avant, prévenez-le, dites-lui : « dans une demi-heure, on va se préparer à aller au lit », puis « dans un quart d’heure, on va…», et enfin : « Allez, il est huit heures, on va faire pipi, les dents, et au lit. » Les enfants, qui ont tendance à détester les moments de transition brutale, apprécient d’être prévenus…

Couchage : les attitudes à éviter

  • Le menacer du lit quand il a fait une bêtise : dormir, c’est un besoin, pas une punition.
  • Se mettre en colère ou ne pas être d’accord avec son papa : plus vous êtes calme, moins il cherchera à tergiverser.
  • Changer votre attitude chaque jour face à son refus d’aller se coucher.
  • S’allonger à côté de lui pour qu’il s’endorme : vous l’empêchez de devenir autonome.
  • Le mettre au lit en 10 secondes et filer comme si vous vouliez vous débarrasser de lui : il faut quitter la chambre tendrement mais fermement.
  • Le laisser s’endormir dans le canapé sous prétexte qu’il ne veut pas aller dans son lit.

Créez un vrai rituel autour du coucher

Ménagez le calme autour de lui, ralentissez votre propre activité, et soyez disponible. Un bébé, on le couche après le rot, sur le dos, on tamise la lumière, on lui dit « bonne nuit » et on vaque à ses occupations. Avec un enfant de 1 à 6 ans, le rituel est plus élaboré. Respectez toujours ses habitudes, dans le même ordre, mais ne vous attardez pas. Un bain chaud, des jeux tranquilles, la lecture d’une courte histoire, une chanson douce, le coucher du lapin gris en peluche, sont autant de moyens qui contribuent aux sentiments de sécurité, de confort et de bien-être.

S’il ne veut rien savoir…

  • Remettez les choses à leur place : vous êtes le/les grand(s), il (elle) est le petit(e). Expliquez-lui qu’il n’y a pas une injustice à ce qu’il dorme quand vous veillez : le sommeil permet de grandir et de récupérer après une longue journée de crèche ou d’école.
  • Sans vous déplacer, utilisez une phrase très répétitive : « Oui, maman est là, n’aie pas peur, à demain mon ange » Si vous y ajoutez un ton monotone, il devrait se lasser.
  • S’il appelle, demandez à votre compagnon d’y retourner avec un petit quelque chose : « Voilà ton verre d’eau… C’est la dernière fois que je me dérange, maman ne viendra pas : elle se repose, tu la verras demain. »
  • Quand vous avez dit que c’était la dernière fois, ne revenez plus. Sinon, il ne vous croira plus.

Et s’il quitte son lit ?

Ramenez-le gentiment à sa chambre après avoir passé quelques minutes à le réconforter. Assurez-le de votre présence et murmurez-lui quelque chose de rassurant, comme : « Je suis là et je t’aime, mais c’est l’heure de dormir maintenant. » Restez avec lui plus longtemps que vous ne le feriez habituellement.

Acceptez la séparation

Au moment de le quitter, de le laisser à son lit et à son sommeil, faites-lui un dernier baiser, dites-lui un dernier mot tendre. Et ne revenez pas ! S’il tombe de sommeil, éteignez la lumière. Sinon, dites-lui qu’il peut feuilleter un petit livre en restant dans son lit. S’il veut une veilleuse ou que vous laissiez la porte entrebâillée, il n’y a aucun problème.

Que faire si votre enfant se réveille effrayé ?

  • Allez le réconforter immédiatement. Lorsque vous entrez, évitez d’allumer les lumières ou de parler à voix haute.
  • Reconnaissez sa peur. Demandez-lui s’il a fait un mauvais rêve. Si c’est le cas, écoutez votre enfant raconter son rêve sans l’interrompre.
  • Ne niez pas l’existence de sa peur en lui disant : « Tu n’as pas à avoir peur. » Au contraire, soyez réceptifs, compréhensifs et aidez l’enfant à parler de sa peur, pour l’aider à faire le partage entre le réel et l’imaginaire.
  • Rassurez-le en lui rappelant que vous êtes tout près, qu’il est en sécurité. Mais ne le sortez pas du lit dès qu’il pleure ! Il comprendrait que son lit n’est pas un lieu rassurant, et vous renforceriez son anxiété au lieu de la calmer. Essayez plutôt de le caresser, de lui parler doucement en le laissant dans son lit.

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