Le septième mois de grossesse Par le Professeur René Frydman

À côté des moments de bonheur propres à la grossesse, il y a les aspects un peu moins réjouissants, comme de découvrir quand vous montez sur la balance que vous avez pris environ 400 g par semaine. Alors, sachez qu’il est normal de grossir davantage ce dernier trimestre, votre utérus étant soumis à une forte distension et votre bébé devant maintenant acquérir son poids de naissance et donc beaucoup grandir ! Mais en ce qui vous concerne, sachez qu’une prise de poids raisonnable se situe aux alentours de 1 kg par mois.

Avec ce ventre qui s’arrondit à vue d’œil, vous risquez de ressentir de plus en plus de douleurs ou autres lourdeurs désagréables, ce qui est normal. Aussi, soyez plutôt vigilante face à la survenue d’autres troubles tels que des contractions fréquentes et douloureuses qui seraient, elles, à ce stade de votre grossesse, anormales. Si tel est le cas, parlez-en immédiatement à votre médecin afin de prévenir un éventuel accouchement prématuré.

Même si vous ne vous sentez pas fatiguée et êtes très motivée par les travaux à effectuer dans la chambre du bébé, les achats dans les magasins spécialisés et la refonte complète de votre déco… apprenez à déléguer et n’effectuez que de menues tâches ne nécessitant aucun effort. Même si votre grossesse se passe bien et si vous ne souffrez d’aucun problème particulier, vous pourriez déclencher un accouchement prématuré si vous vous agitez plus que de raison (porter des charges lourdes, vivre dans un stress constant ou parcourir de trop longs trajets en voiture). Sachez que la prématurité concerne en France environ 6,5 % des accouchements.

Le troisième trimestre débute malheureusement avec ce genre d’inconvénient. Ainsi, vous vous réveillez désormais en pleine nuit pour différentes raisons : les mouvements du bébé, l’envie d’uriner, le mal de dos, vos changements intempestifs de positions, l’anxiété… Pour éviter un temps soit peu ces désagréments, essayez de les anticiper en buvant un peu moins le soir, en dînant léger, en vous efforçant de trouver la bonne position de sommeil ou encore en vous relaxant avec des exercices de respiration, un bain chaud ou une infusion.

Au cours de ce septième mois, votre bébé mesure en moyenne 40 cm, de la tête aux talons, et pèse environ 1,6 kg. Quelle évolution ! Et ce n’est pas terminé car ce dernier trimestre s’avère la période au cours de laquelle il connaîtra la plus forte croissance. D’ailleurs, tous ses organes se « peaufinent » et, même au niveau sexuel, votre bébé se prépare à devenir un véritable petit d’homme. En effet, si c’est un garçon, ses testicules descendent peu à peu dans les bourses. Et, si c’est une fille, ses ovaires s’emplissent de cellules sexuelles. Comme nous l’avons vu précédemment, vous pouvez dorénavant « échanger » avec votre bébé car il est désormais capable d’entendre et de mémoriser tous les sons. N’hésitez donc pas à lui parler et à encourager le papa à en faire autant. D’ailleurs, après sa naissance, votre enfant sera en mesure de reconnaître votre voix parmi cinq voix étrangères !

Mais son ouïe n’est pas son seul sens à être mature. En effet, votre bébé découvre aussi le goût. Ceci grâce au liquide amniotique qui ne cesse de passer dans sa bouche et son estomac. Aussi, n’hésitez pas à diversifier votre alimentation afin qu’il se familiarise avec un maximum de saveurs. Votre bébé commence à se préparer à sa future vie aérienne via le développement de son système respiratoire. Mais sachez que jusqu’à la 37^e semaine, votre enfant n’est pas prêt à bien respirer tout seul. En effet, ses alvéoles pulmonaires ne sont pas encore aptes à se remplir d’air et demeurent toujours remplies de liquide amniotique. Mais, bientôt, la sécrétion d’une substance appelée « surfactant » lui permettra de respirer par ses propres moyens, à la naissance.

Plus que jamais, vous devez être attentive au moindre changement physiologique qui vous semblerait étrange. Ainsi, si vous vous sentez fiévreuse, avertissez-en votre médecin. Car une poussée de fièvre peut être signe d’infection et donc de contamination intra-utérine ce qui peut entraîner un accouchement prématuré. Autres troubles devant être signalés : une infection urinaire ou vaginale, un ou des ganglions, une bronchite… Ces infections d’apparence anodine peuvent être liées à des maladies beaucoup plus graves, telles que la listériose et la toxoplasmose.

Le scénario demeure toujours le même avec le dépistage d’éventuelles infections, la mesure de votre tension artérielle ou la détection de sucre et d’albumine dans les urines. Mais pas seulement. Deux nouveaux éléments font l’objet d’une recherche médicale en ce début de troisième trimestre : la menace d’accouchement prématuré et l’apparition d’une toxémie gravidique. La première sera détectée en cas de col ouvert et ramolli, tandis que la seconde pourra être envisagée si vous êtes très jeune ou, au contraire, avez plus de 40 ans, attendez des jumeaux, faites de l’hypertension, présentez des œdèmes et de l’albumine dans les urines. Cette pathologie est alors traitée avec des médicaments et du repos sous peine d’une mauvaise croissance du fœtus et de crises convulsives chez la mère.