La sexualité pendant la grossesse Par le Professeur René Frydman

Ce n’est pas parce que vous attendez un heureux événement, que vous ne pouvez plus vous adonner aux plaisirs des relations sexuelles. Bien au contraire…

Durant cette période majeure de votre vie, alors que vous vous préparez à devenir maman, vous avez encore plus besoin d’amour qu’à l’accoutumée. Les câlins ne peuvent que vous apporter de la sérénité. L’acte sexuel vous est d’ailleurs bénéfique puisqu’il favorise l’oxygénation des tissus et permet la sécrétion d’endorphines, l’hormone du bien-être et de la détente, dont bénéficient à la fois la maman et le bébé. Toutefois, le planning des réjouissances n’est pas le même au cours de ces neuf mois, car le désir peut fluctuer au premier trimestre (la progestérone diminue la libido et les nausées n’arrangent pas les choses). Au deuxième trimestre, l’envie revient souvent, car le fonctionnement hormonal se stabilise et le corps n’est pas encore trop lourd. Au troisième trimestre, il n’y a pas de règle, cela dépend des femmes.

Un risque pour le bébé ?

Si votre grossesse se déroule bien, vous pouvez assouvir vos désirs jusqu’au dernier mois : votre bébé ne risque rien. Il est bien au chaud dans l’utérus, à l’abri dans le sac amniotique, un bouchon muqueux le séparant de la cavité vaginale. De plus, le col reste orienté vers l’arrière. Le pénis ne risque donc ni de toucher, ni même de déranger votre bébé.

Quelles positions privilégier ?

  • Avec le ventre rond, il devient difficile de se lancer dans des positions rocambolesques. Mais il suffit de s’adapter et de trouver celle qui vous convient le mieux. Heureusement, vous avez encore l’embarras du choix !
  • Les petites cuillères (tous les deux allongés sur le côté, lui derrière vous) sont une position confortable : ainsi, votre ventre ne pèse pas et cette tendre position procure beaucoup de plaisir. Votre partenaire a d’ailleurs les mains libres pour vous caresser ou vous prendre dans ses bras.
  • Pourquoi ne pas essayer en levrette (vous, à quatre pattes, lui, derrière vous), pour protéger vos lombaires car cette position vous évite d’écraser votre dos sous le poids du ventre. Elle vous permet aussi de bouger le bassin. La pénétration devient facile. Inconvénient : si votre compagnon peut vous caresser, vous, vous ne pouvez rien faire d’autre que garder vos mains en appui devant vous.
  • À condition de faire à peu près la même taille, la position debout (votre partenaire se tient debout derrière vous) s’avère aussi très praticable. Le mieux est de vous appuyer contre un meuble, ainsi vous pouvez garder la pose sans vous fatiguer.
  • Vous pouvez tester aussi la position Andromaque : votre partenaire s’allonge sur le dos et vous vous mettez à cheval sur lui, en posant vos mains sur ses épaules. L’avantage est que votre poids est réparti entre vos jambes et vos mains.

Quelques contre-indications

Dans certains cas particuliers, votre médecin peut être amené à interdire les rapports sexuels, notamment en cas de menace d’accouchement prématuré ou de placenta praevia (se dit lorsque le placenta est situé très bas dans l’utérus). Il faut également être prudent si le partenaire est porteur d’herpès génital. En effet, toute poussée d’herpès chez la future mère doit être absolument évitée au moment de l’accouchement. Toutefois, la palette des plaisirs reste néanmoins assez vaste, car même si la pénétration n’est pas autorisée, il vous suffit de laisser parler votre imagination pour partager de tendres moments avec votre compagnon !

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