La place du père

De plus en plus de femmes travaillent, rentrent tard le soir chez elles… Résultat : les hommes participent davantage aux tâches ménagères mais s’impliquent aussi plus qu’avant – et différemment ! – dans l’éducation de leurs enfants.

Les pères doivent de plus en plus prendre des décisions tout seuls pour faire face au quotidien. Ils n’y sont pas toujours préparés, mais s’en sortent généralement très bien.

Des rapports privilégiés

Dès la naissance, la présence du père contribue de façon positive et particulière au développement de l’enfant :

  • Vers la sociabilisation : au cours d’activités pratiquées en commun, il va encourager son enfant à aller vers les autres, l’accompagner dans cette démarche. La « bagarre », les jeux physiques pratiqués avec un garçon, notamment, sont autant d’occasions qui vont permettre à un enfant de se socialiser. Par la suite, il s’adaptera plus facilement à la crèche ou à l’école.
  • En ce qui concerne le langage, un père parle à son enfant en utilisant des mots de spécialistes : ainsi, en matière d’automobiles, il parle d’une Renault ou d’une Porsche au lieu d’employer le mot voiture. Pour pouvoir comprendre son enfant, il lui demande souvent de reformuler ce qu’il a voulu dire. Il encourage ainsi l’enfant à se rendre compréhensible par d’autres que sa mère.
  • Dans le domaine de l’intelligence, les jeux comme les puzzles ou les jeux d’assemblage donnent au père un autre moyen d’affirmer sa différence : il est souvent plus stimulant voire plus taquin. Il « apprend sur le tas » et participe ainsi activement au développement de son enfant.

Guide du bon papa

  • Un père doit savoir être patient, écouter et dialoguer avec tous les autres membres de la famille, même si elle est éclatée. Les décisions se prennent en concertation avec la mère avec qui il continuera à former le couple parental.
  • Chaque enfant est unique, ses attentes ne sont pas les mêmes que celles de ses frères et sœurs, de ses amis ou des enfants de vos amis. Un père doit tenter de s’adapter à chacun de ses enfants individuellement. Cela nécessite une bonne dose d’observation et d’imagination.
  • Le dialogue avec le reste de la famille est tout aussi important. Les grands-parents, les oncles, les tantes représentent autant de points d’appui qui permettent de construire une vie équilibrée avec et pour ses enfants.
  • L’expérience aidant, un père acquiert du sens pratique. Finalement, il apprend à mieux s’organiser.

Autorité ou complicité ?

On serait tenté de répondre : « les deux mon capitaine » et ce, qu’il s’agisse du père ou de la mère. Mais, en matière de dialogue, avouons que certains papas savent mieux y faire, surtout ceux qui ne s’occupent pas de l’intendance quotidienne !

Papas et divorce

Dans 85 % des cas de divorce, les enfants sont confiés à la mère, dans 10 % des cas seulement au père. Pour les concubins, la garde du ou des enfants est presque systématiquement donnée à la mère.

Plus de pouvoirs pour les pères

Aujourd’hui, l’enfant a le droit à ses deux parents pour le conduire et l’éduquer, de la naissance à l’âge adulte. Ils ont à son égard un devoir de transmission sous toutes ses formes : éducative, intellectuelle, philosophique ou religieuse, voire patrimoniale. Dans ce contexte, assurer les bases de l’autorité parentale, c’est permettre aux parents d’assumer la responsabilité conjointe de l’éducation de leurs enfants. Ce qui signifie que le père a tout autant de poids et de pouvoir que la mère. Dans la pratique, ce n’est pas toujours le cas. Heureusement qu’il existe des textes pour soutenir la fonction paternelle !

Le saviez-vous ?

Conformément à l’article L 161-15-3 du Code de la Sécurité Sociale, chacun des parents peut rattacher son enfant à son numéro de Sécurité Sociale et obtenir les remboursements des frais médicaux qu’il aura engagés pour lui.

Au fait, que dit la loi sur le rôle du père ?

Depuis le début des années 1970, plusieurs lois ont profondément modifié l’exercice de la parentalité :

  • en 1970, la puissance paternelle légale est remplacée par « l’autorité parentale » ;
  • en 1993, on redéfinit les droits de la famille et de l’enfant ;
  • en 2002, la loi relative à l’autorité parentale reconnaît le droit de l’enfant à être élevé par ses deux parents. L’article 371-2 du Code civil l’a définie ainsi : « L’autorité parentale appartient aux père et mère pour protéger l’enfant dans sa sécurité, sa santé et sa moralité. » Les père et mère ont à l’égard de leur enfant « droit et devoir de garde, de surveillance et d’éducation ». L’autorité parentale subsiste jusqu’à la majorité de l’enfant ou son émancipation. Elle est exercée en commun par les deux parents dès lors que la filiation est légalement établie à leur égard. Elle continue à être exercée en commun après le divorce ou la séparation car ce principe d’égalité de droits et de devoir est indépendant du statut matrimonial. Face à la loi, les enfants ont donc deux parents responsables à part entière.

Le congé de paternité

Depuis janvier 2002, tout père a droit à un congé de onze à dix-huit jours. Une mesure qui doit permettre aux papas d’être présents et de créer un lien avec leur enfant. Ce congé, qui doit débuter avant les quatre mois du bébé, peut se cumuler aux trois jours accordés par un employeur pour la naissance, aux congés annuels et aux RTT. Il suffit d’en faire la demande auprès de son employeur un mois avant la date choisie.

La reconnaissance du père

Légalement, il existe deux cas de naissance : dans le cadre du mariage ou bien hors-mariage.

  • Un enfant est considéré comme légitime lorsqu’il est né pendant le mariage de ses parents. La filiation s’établit par simple déclaration de la naissance à l’officier de l’état civil. L’enfant qui est déclaré à l’officier de l’état civil comme étant celui d’une femme mariée est automatiquement rattaché au mari de celle-ci.
  • Un enfant est officiellement qualifié de naturel, lorsqu’il est né de parents non mariés ensemble ou célibataires. Une déclaration à l’état civil est obligatoire pour établir une reconnaissance de paternité. Pour des concubins notoires, l’enfant porte le nom de la première personne qui l’a reconnue à la mairie. En cas de conflit, un père qui n’a pas pu déclarer son enfant peut engager une demande de changement de nom auprès d’un tribunal. Une fois acquis, cet acte vaut reconnaissance de paternité par force.

Le livret de famille

  • Le livret de famille de la mère ou du père naturel comporte :
  • L’extrait de l’acte de naissance du parent qui reconnaît son enfant et l’extrait de l’acte de naissance de l’enfant.
  • Si les deux parents reconnaissent leur enfant, le livret est commun et il comporte les extraits des actes de naissance des deux parents.
  • En cas de perte, vol, destruction ou mésentente entre les deux parents, le parent démuni de son livret de famille peut en faire établir un second auprès de la mairie de son domicile.

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