Je voudrais travailler à temps partiel

En France, plus de 3 millions de femmes travaillent à temps partiel. Un choix pour certaines mamans qui désirent concilier vie professionnelle et vie familiale.

Marie-Caroline et Mélanie sont de jeunes mamans. Si l’une a déjà un emploi, l’autre en recherche un mais toutes les deux ont un projet commun : travailler à temps partiel. « Je souhaite un équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie familiale. Je veux voir grandir mes deux enfants, tout en gardant un pied dans le monde professionnel » explique Marie-Caroline. Pour Mélanie, c’est la volonté de sortir, un peu, de l’univers familial et de la rengaine des couches, des biberons, du ménage. « Je ne veux pas trop me replier sur ma famille et avoir aussi une petite indépendance pécuniaire, c’est tout », confie Mélanie.

Les bonnes raisons de travailler à temps partiel

  • Moins de tension au quotidien, moins de fatigue physique et mentale pour toute la famille, ça en vaut vraiment la peine !
  • Plus de temps libre à consacrer aux enfants, pour échanger et jouer.
  • Une gestion de la vie quotidienne simplifiée, tout en gardant un pied dans l’univers professionnel.
  • Un peu de temps pour soi, à souffler, à se détendre, à prendre soin de soi.
  • Gagner moins d’argent, mais gagner en qualité de vie.
  • Atténuer les grandes frustrations « spéciales mamans » et ne plus se dire : « Je ne vois pas grandir mes enfants, je suis une mauvaise mère. »
  • Avoir du temps pour rencontrer les enseignants des enfants, leurs camarades d’école…
  • Pouvoir organiser des goûters, des fêtes d’enfants à la maison, des sorties tous ensemble.
  • La possibilité d’être au chevet de son enfant en cas de maladie, de bobo, de coup de fatigue.
  • Moins de trajets quotidiens entre la maison et son lieu de travail, plus de temps pour être ensemble.

Organiser son projet de temps partiel

Quand on est déjà salariée d’une entreprise, comme Marie-Caroline, la volonté de travailler à temps partiel doit être adressée à son employeur sous forme d’une lettre recommandée, avec un accusé de réception, au moins 6 mois avant la date souhaitée.

  • Si l’entreprise de Marie-Caroline n’est soumise à aucun texte relatif au travail à temps partiel, son employeur pourra accepter ou refuser sa demande. Enfin, il faut savoir que le salaire d’un employé à temps partiel doit toujours être proportionnel à celui d’un salarié qui, avec une qualification égale, occupe un emploi équivalent à plein temps.
  • Il est bon de faire quelques simulations financières en famille. « Que vais-je gagner ou perdre ? Comment s’organiseront mon temps de travail, de repos, mes congés ? Quels sont les avantages, les inconvénients ? » En mettant tout à plat avant de prendre une décision, on fera forcément des choix plus judicieux.

Qu’en disent les enfants ?

  • Louis-Guillaume, 5 ans : « Avant, je n’aimais pas trop le mercredi parce que je m’ennuyais chez ma nounou mais maintenant, je reste à la maison avec maman et j’adore parce qu’on fait des travaux manuels. »
  • Émile, 5 ans : « Quand je suis malade, maman est avec moi à la maison, alors je guéris plus vite ! »
  • Éloïse, 5 ans : « On va à la piscine tous les mercredis matin avec maman, je vais pouvoir apprendre à nager ! »
  • Camille, 6 ans : « Comme ma maman ne travaille plus que le matin, je ne dois plus rester à la garderie après l’école, je suis moins fatiguée. »
  • Antoine, 6 ans : « Je trouve que ma maman est de moins mauvaise humeur qu’avant depuis qu’elle travaille moins dans son bureau. Moi, je suis moins inquiet. »
  • Lou-Anne, 6 ans : « Je peux inviter mes copines pour jouer à la maison le mercredi après-midi, c’est super ! »

Trouver le bon équilibre entre travail et maternité

« Je souhaitais travailler à mi-temps, car je n’avais plus envie d’imposer à mes enfants mon rythme fou ; j’étais trop stressée, peu disponible », raconte Anne, 36 ans. Elle avait le sentiment d’être embarquée dans une course infernale et peu satisfaisante. Elle a voulu reprendre sa vie en main. « Que celles qui n’ont jamais eu de coup de fil de la crèche ou de l’école, parce que leur petit était malade, lèvent la main ! Quand on est au bureau, c’est un cauchemar, surtout si on a un patron peu compréhensif. » Le mi-temps a été la bonne solution : elle savoure d’avoir un pied dans l’entreprise tout en voyant ses enfants grandir.

Le complément de libre choix d’activité

Jusqu’au 3 ans de votre enfant, la CAF peut soutenir financièrement votre choix de travailler à temps partiel. En effet, dès votre premier enfant, et pour chaque nouvel enfant, le Complément de libre choix d’activité (CLCA) peut vous être attribué si vous avez cessé ou réduit votre activité professionnelle pour élever votre ou vos enfant(s).

Pour un enfant à charge, il est versé pendant une période de 6 mois décomptée à partir du mois de fin de perception des indemnités journalières de maternité ou d’adoption. Pour 2 enfants à charge ou plus, il est versé jusqu’au mois précédant le 3e anniversaire du dernier enfant. Ces durées sont différentes en cas d’adoption.

Conditions d’attribution pour le CLCA

  • Avoir un enfant de moins de 3 ans.
  • Avoir adopté un enfant de moins de 20 ans.
  • Avoir cessé de travailler ou travailler à temps partiel.
  • Justifier d’au moins 8 trimestres de cotisations vieillesse dans les 2 dernières années, si c’est votre premier enfant ; dans les 4 dernières années, si vous venez d’avoir votre 2e enfant ; dans les 5 dernières années à partir du 3e enfant.
  • Si vous avez au moins 3 enfants à charge, vous pouvez bénéficier du Complément optionnel de libre choix d’activité (Colca). C’est une allocation d’un montant plus important que le CLCA à taux plein mais versée pour une durée plus courte. Attention, le choix entre le Colca ou le CLCA est définitif.

Le temps partiel : un choix qui se paye

Sophie, maman de Tom et Théo, est informaticienne. « J’étais physiquement et moralement épuisée. Le choix d’un mi-temps m’a donné un nouveau souffle même si je sais que je vais stagner professionnellement » explique-t-elle.

  • Le revers de la médaille ? Beaucoup de mamans, notamment les plus diplômées, constatent que promotion professionnelle et travail à temps partiel ne font pas bon ménage. Pour Valérie, 38 ans « C’est une question de choix. Vient le moment où il faut trancher et assumer sa décision. J’ai décidé de travailler moins et j’ai vu les premiers pas de mon fils et ses premières rigolades, des souvenirs inoubliables ».
  • Tant pis pour la promotion professionnelle ! « Notre génération ne se rêve pas forcément en business-woman comme dans les années 1980. Nous sommes nombreuses à rechercher une qualité de vie » conclut Sophie. Il s’agit d’un choix assumé avec un objectif plutôt positif : un bon équilibre familial !

Carnet d’adresses

  • Centre National d’Information et de Documentation des Femmes et des Familles (CNIDFF) – 01 42 17 12 00 – www.infofemmes.com
  • Familles rurales – 01 44 91 88 89 – www.famillesrurales.org/
  • Fonds d’Action Sociale du travail temporaire (FASTT) – 08 00 28 08 28 (appel gratuit) – www.fastt.org
  • Caisse d’allocations familiales – 08 10 25 06 10 – www.caf.fr

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