Se débarrasser de la tétée de nuit

Beaucoup de tout-petits ne rateraient pour rien au monde le rendez-vous de 3 heures du matin avec maman. Dans un monde idéal, on pourrait attendre que, de lui-même, le bébé se passe de ce délicieux moment… Mais voilà, travail, fatigue et lassitude maternelles s’en mêlent parfois et les papas aussi s’épuisent de ces réveils nocturnes !

Il faut savoir que dans les premières semaines, ce réveil nocturne ne relève en aucun cas du caprice. La plupart des tout-petits ne peuvent pas se passer de manger pendant des périodes excédant 6-7 heures. Ils ont faim et doivent boire. Pour une maman aussi, cette tétée est importante : si on souhaite bien installer son allaitement, il ne faut surtout pas l’arrêter trop tôt.

  • Si un bébé prend le sein la nuit, c’est une question de faim et aussi de câlins : ce contact et cette relation lui plaisent et même si « physiologiquement » certains nourrissons n’ont plus besoin de ce repas, pourquoi s’en priveraient-ils quand c’est si bon et que l’on se rendort après ? Pour les petits dont la maman travaille et qui passent de longues heures en crèche ou chez la nounou, c’est une séance de rattrapage on ne peut plus agréable…
  • Pour téter au sein, c’est bébé qui décide : cet allaitement à la demande ne fait plus polémique. Il est autant une question de besoin que d’humeur. Pour arrêter, en revanche, c’est à vous de choisir !

Carnet d’adresses pour la tétée

Écoute et soutien : cela résume bien l’esprit de La Leche Ligue, une association mondiale avec des permanences téléphoniques et des mamans-animatrices disponibles. Des questions et des pistes pour bien commencer, et bien arrêter le cas échéant. Les conseils sont personnalisés, mais gardez bien à l’esprit que les animatrices sont aussi militantes et que leur mission est de vous convaincre que plus on allaite longtemps, mieux votre petit s’en portera. Site : www.lllfrance.org. Les animatrices locales ont toutes leurs propres coordonnées, consultez le site pour retrouver l’animatrice la plus proche de chez vous. Pour contacter la permanence, composez le 01 39 58 45 84.

Bien réussir le sevrage de nuit

Comment mettre fin à l’allaitement nocturne sans sevrer totalement bébé ? Il faut d’abord considérer que la tétée de nuit n’est pas seulement nutritive. C’est aussi un moment de tendresse entre la mère et l’enfant, qui contribue à rassurer ce dernier. C’est pourquoi on a souvent tant de mal à y renoncer. Un bébé qui ne tète plus la nuit ne s’arrêtera pas pour autant de téter le jour, bien au contraire, mais il est important qu’il acquière peu à peu un rythme plus régulier, et que ses cycles nocturnes s’allongent doucement.

Pour renoncer à la tétée de nuit, il faudra sans doute en passer par quelques moments de culpabilité : si bébé pleure à côté de vous, il est difficile de l’ignorer et de lui refuser ce que vous lui avez toujours cédé. Tâchez de remplacer cette tété par un substitut affectif : un câlin, une berceuse, un moment de tendresse que le papa peut d’ailleurs parfaitement prendre en charge, pour éviter toute tentation. En fonction des enfants, cette période de transition peut être plus ou moins longue, mais une fois réussie, on n’assiste que rarement à des régressions. Et puis, une fois ce rythme stabilisé, rien ne vous empêche, une fois de temps en temps, d’allaiter votre enfant la nuit si le besoin s’en fait sentir, et si cela reste ponctuel.

Vous avez choisi d'allaiter

  • Allaiter, c’est bon pour bébé, cela évite le nettoyage des biberons et les petits cris d’affamé quand il attend.
  • Celles qui ont choisi d’allaiter n’ont plus besoin d’être convaincues : cette expérience offre des moments d’échanges merveilleux. Mais voilà, si déboutonner son corsage d’abord 12, puis 6 fois par jour peut être très agréable, peu de mamans se réjouissent de la tétée nocturne. Et assez vite, beaucoup de mères qui allaitent se demandent combien de temps vont résonner ces pleurs qui les tirent brusquement du sommeil…
  • Un bébé qui continue de se réveiller à 6 mois, alors que le bambin de la voisine aligne 11 heures de dodo, depuis qu’il a 8 semaines, cela a de quoi agacer et surtout fatiguer ! Mais votre bébé est unique et il n’y a pas de recette miracle pour éviter certaines périodes compliquées. Avec le recul, on conserve des souvenirs nostalgiques de ces étapes, alors que, sur le moment, cela peut tourner à l’épreuve de force. C’est pour cela qu’il faut apprendre à déléguer en douceur.
  • La seule chose qui compte dans cette expérience de l’allaitement, c’est votre ressenti et celui de votre bébé. Si vous avez d’abord choisi d’allaiter, mais que les tétées ne se passent pas aussi bien que vous l’auriez voulu, ou si vous souffrez d’une grande fatigue, ne vous obligez pas à continuer coûte que coûte. Donner le biberon ne fera pas de vous une mauvaise mère !

Faites-vous aider par le papa

Cette période du sevrage nocturne implique davantage le papa : pendant quelques jours, c’est à lui de se réveiller, de se lever et d’aller voir son petit pour lui expliquer ce qui se passe : « C’est la nuit, on se rendort, toute la ville est en train de faire dodo, maman aussi. Il faut fermer les yeux et quand ce sera le matin, on se retrouve tous pour des bisous et un repas… » Bien souvent, un câlin et des caresses ne sont pas de trop.

Gros mangeur, petit dormeur ?

Un bébé allaité aura davantage tendance à se réveiller la nuit ? Peut-être… Difficile d’être sûre des quantités ingurgitées et puis, l’envie et le plaisir de voir sa maman est si intense ! Avec les nourrissons, mieux vaut éviter les généralités : on progresse au cas par cas. Aussi petits soient-ils, nos bébés sont des individus qui évoluent dans des univers uniques. Alors pas question de juger de ce qui est normal ou de décréter ce qui fonctionne ou non.

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