Comment lui faire prendre ses médicaments ?

Ce n’est pas parce que les médicaments pour enfants sont acidulés ou parfumés que le traitement est plus aisé. Il faut savoir à la fois être doux (votre enfant est malade), et ferme (ce médicament est indispensable à sa guérison). Voilà la marche à suivre.

Donnez si possible son traitement à votre tout-petit avant les repas, mais certains médicaments, et le médecin vous le précisera, doivent être administrés pendant le repas. Dans tous les cas, soyez ferme ! N’oubliez pas que la dose de médicament se calcule en fonction du poids de l’enfant et prenez garde aux dangers de l’automédication !

Mon enfant fait une allergie à son traitement !

Ou il a pris une trop forte dose de médicament ? Appelez immédiatement votre médecin, ou le centre anti-poison (téléphone pour votre région sur le site : www.centres-antipoison.net/). Ne faites pas vomir l’enfant et surtout demandez conseil !

Comment administrer un traitement aux petits ?

  • Le sirop : si votre enfant a autour d’1 mois, mélangez le médicament avec un peu d’eau dans un tout petit biberon. Évitez de diluer trop : il pourrait ne pas vouloir finir ! Au-delà de 3 mois, utilisez la pipette graduée : introduisez l’embout à la commissure des lèvres, orienté vers l’intérieur de la joue (pas vers la gorge !), et laissez-le déglutir régulièrement.
    Notre « truc » : appuyez tout doucement sur le menton de votre bébé pour qu’il ouvre la bouche.
  • Le collyre : nettoyez l’œil de l’intérieur, vers l’extérieur, avec une compresse imbibée de sérum physiologique (sans faire d’aller et retour). Recommencez, au besoin avec une autre compresse (une pour chaque œil, afin d’éviter tout risque de contagion). Abaissez la paupière inférieure avec le pouce, la tête de votre bébé bien à plat. Instillez les gouttes dans le coin interne de l’œil. Ôtez l’excédent avec une compresse.
    Notre « truc » : en tétant, les paupières se relâchent. Pour lui mettre les gouttes plus facilement, essayez de lui donner tétine ou biberon, ou attendez qu’il dorme. Les produits oculaires sont toujours stériles avant ouverture. Fermés, ils se conservent jusqu’à la date de péremption. Ouverts, pas plus de quinze jours. Réservez le flacon à un seul utilisateur.
  • Les gouttes dans les oreilles : la tête de bébé tournée sur le côté, tenez le lobe d’une main, de l’autre, instillez les gouttes, qui tombent directement dans le conduit auditif. Massez doucement sous l’oreille pour aider à pénétrer.
    Notre « truc » : la sensation de froid est désagréable. Réchauffez le flacon entre les paumes de vos mains avant utilisation.
  • Les gouttes dans le nez : nettoyez le nez avec un mouche-bébé. Introduisez l’embout dans la narine et aspirez par le tube souple. En bouchant la narine opposée, c’est encore plus efficace. Recommencez autant de fois que nécessaire. Une fois le nez dégagé, redressez bébé et instillez les gouttes dans chaque narine.
    Notre « truc » : le mouche-bébé doit avoir un embout spécial nourrisson. S’il n’est pas jetable, pensez à le désinfecter tous les jours.
  • L’inhalateur : permet d’administrer des ­broncho-dilatateurs (Ventoline® par ex.), ou des corticoïdes inhalés, avec une action ciblée sur les bronches. Secouez le flacon pressurisé. Réalisez le nombre de pressions prescrites. Calez bébé contre vous. Appliquez le masque sur son visage en le tenant fermement (bouche et nez doivent être dans le masque). Votre main reste appuyée sur le masque pour garder le contact avec le visage : le bébé doit inspirer une dizaine de fois. La petite valve en caoutchouc de l’inhalateur fait 10 « aller-retour », après chaque respiration.
    Notre « truc » : avec votre pouce, maintenez le menton de l’enfant dans le masque afin qu’il ne dégage pas sa bouche.
  • Le suppositoire : soulevez les fesses de votre bébé en le maintenant d’une main par les chevilles. De l’autre main, introduisez le suppositoire par la partie plate, l’expulsion sera ainsi plus difficile. Resserrez-lui doucement les fesses ensuite. Si votre enfant émet une selle moins de 10 mn après la prise du suppositoire, vous devez lui en remettre un pour obtenir un résultat.
    Notre « truc » : Pour que les suppositoires pénètrent mieux, conservez-les au réfrigérateur.

Le BAba des médicaments

  • Donnez les médicaments qui se prennent pas la bouche de préférence avant les repas : il les avalera plus facilement.
  • Évitez de placer l’enfant face à une source de lumière : il n’aime guère être ébloui.
  • Notez le nom des médicaments que votre enfant n’aime vraiment pas : parlez-en au médecin lors de la consultation.
  • Lavez soigneusement cuillères et seringues doseuses.
  • Lisez attentivement la notice : certains médicaments doivent être gardés au frais ou se périment vite. Un collyre ouvert se conserve quinze jours, un antibiotique reconstitué se garde au réfrigérateur et se jette après traitement.
  • Ne donnez jamais de médicaments dosés pour les adultes, même en diminuant la dose.
  • Il y a une date de péremption sur l’emballage des médicaments. Cette date, précédée des lettres EX, indique le mois et l’année d’expiration du produit, qui est périmé au terme de ce mois. Ne confondez pas date de péremption et date de production indiquée par le numéro de lot (par exemple : 01C24 signale le samedi 24 mars 2001 comme date de fabrication, où les lettres désignent les mois soit A = janvier, B = février, etc.).

Pour les plus grands

  • Les cachets : écrasez et mélangez-les à l’un de ses aliments favoris. Préparez une boisson qu’il aime, pour faire passer le mauvais goût. Attention ! Évitez de mélanger un médicament à un aliment de base : si votre enfant fait un rejet à cause du goût trop perceptible, il risque de l’associer à l’aliment (s’il s’agit du lait, des pommes de terre et du steak, imaginez les dégâts !). Votre enfant a du mal à avaler les cachets : demandez au médecin un traitement sous forme de sirop, ou de suspension buvable.
  • Le sirop : ne diluez pas les médicaments liquides dans une autre boisson : ils restent au fond, ou se déposent sur les bords. Si le sirop est amer : faites-lui sucer un glaçon avant, pour anesthésier sa langue ! Félicitez-le : il devient grand et courageux. Il veut faire tout seul : surveillez-le, les doses n’ont pas été prescrites au hasard !
  • Les gouttes dans l’œil : responsabilisez l’enfant, faites-lui tenir ses paupières (avec des mains bien lavées). Faites-le regarder vers l’extérieur très fort et, pendant ce temps, déposez les gouttes de l’autre côté.

L'homéopathie

Tous les médicaments homéopathiques peuvent être préparés par le pharmacien sous forme de gouttes, plus faciles à administrer à un tout-petit. Hélas, ces préparations ne sont pas remboursées par la Sécu ! Mieux vaut donc acheter des tubes de granules et des doses (elles contiennent des granules plus petites, appelées globules), remboursables. Si votre enfant a moins de 4 mois, faites dissoudre les granules et les globules dans un peu d’eau non sucrée (surtout pas de lait !), que vous lui donnerez au biberon. Au besoin, écrasez les granules entre deux cuillères pour qu’elles fondent plus vite. Si votre tout-petit a plus de 9 mois, prenez-le sur vos genoux puis glissez les granules entre sa joue et sa gencive et maintenez-le en position assise pendant 2 min. Les enfants adorent sucer ces minuscules « bonbons » !

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