Ne vous laissez pas dévorer par votre enfant

On l’aime plus que tout au monde notre tout-petit, mais parfois on aimerait bien qu’il s’occupe de ses jouets de son côté, sans maman ou papa pour le câliner, qu’il nous laisse respirer un peu en somme !

Il est 23 heures. Mathilde, 3 ans, arrive à petits pas dans la chambre de ses parents et vient se glisser dans le lit conjugal. Elle n’est pas malade, elle n’a pas fait de cauchemars, elle n’a pas peur du noir. Elle a simplement décidé de passer le reste de sa nuit entre papa et maman et voilà plusieurs semaines que ça dure. Si ses parents la ramènent dans sa chambre, les larmes de crocodile abondent. Maman finit par céder, papa est exaspéré.

Je craque !

  • Quand la guerre des nerfs s’installe quotidiennement entre lui et vous, il faut réagir !
  • Vous avez dit « Non », tenez bon, votre détermination finira par payer. Faites-vous aider par votre entourage (grands-parents, amis, baby-sitter), quand vous sentez que vous allez craquer.
  • Impliquez encore un peu plus votre conjoint dans l’éducation des enfants.
  • Parlez-en avec d’autres mamans et avec vos proches. Échanger et dialoguer aide parfois à rendre les situations plus légères.
  • Si vous êtes à bout, consultez un professionnel de santé (médecin, psychologue).
  • N’hésitez pas à faire par de votre mécontentement à votre enfant, ne gardez pas tout pour vous !

Ne vous laissez pas manipuler par votre enfant !

Bettina a 4 ans. Cette enfant unique est très gâtée et un peu trop couvée par sa maman. « Quand nous décidons d’organiser une soirée en tête-à-tête, notre fille pique d’abord des colères. Puis, elle se met à pleurer dès que la baby-sitter débarque à la maison. Je pars le cœur serré et finalement je gâche notre soirée », explique Eléonore. Bettina se sent toute puissante et arrive à mener sa mère par le bout du nez. Elle doit comprendre, pour son bien, qu’elle n’est pas le centre du monde et que ses parents ont besoin d’avoir une vie en dehors de la maison, sans elle.

Un parent rival

À partir de l’âge de trois ans, garçonnets et fillettes vont traverser la phase du complexe d’Œdipe. L’enfant sait maintenant qu’il est fille ou garçon et va découvrir une « pré-sexualité » : il va être attiré par son parent de sexe opposé, l’autre devient soudain un ou une rival(e). À cette période, on pourra entendre de la part d’une petite fille « Quand je serai grande, je me marierai avec papa et on aura des bébés. » On verra un petit mâle de 4 ans s’interposer physiquement entre ses parents, en repoussant papa quand il s’approche de sa maman chérie. Dans tous les cas, formulez qu’il n’est pas l’amoureux ou l’amoureuse avec des « toi, tu as un papa, ce n’est pas ton mari, c’est le mien » ou « mon amoureuse, c’est ta maman ». Généralement, s’ils se montrent très unis, les enfants sont moins tentés d’empiéter le terrain des parents. Cela n’empêche pas d’être un peu flatté par les déclarations amoureuses de son bout de chou. Tout aura une fin ! Cette période, plus ou moins intense, s’arrêtera vers l’âge de 6 ans.

Fixez les limites de territoire de votre enfant

Depuis quelques semaines, il faut enjamber les jouets d’Adrien, 4 ans, afin de pouvoir s’installer dans le salon familial. Cet envahissement finit par rendre furieux son papa. Apprenez-lui à respecter les espaces de la maison : votre chambre, le salon… Il a des lieux pour lui : sa chambre, sa salle de jeux. La notion de territoire peut s’élargir vers le respect de votre intimité, de vos objets, de vos relations autre que lui… Il faut fixer des limites à l’enfant.

Comment réagir ?

Il ne sait pas jouer tout seul ! Il ne veut s’amuser qu’avec vous et pourtant ce ne sont pas les jouets qui lui manquent pour se distraire, mais il veut attirer votre attention en vous demandant de jouer ou a peut-être envie de ne pas être seul dans sa chambre. Autorisez-le à prendre un jouet (qu’il rangera après bien sûr) pour se distraire à vos côtés, si cela peut le rassurer. Cédez à son envie, de temps en temps, quand vous êtes disponible, mais pas systématiquement, expliquez-lui votre refus. Aidez-le à créer des histoires, des scénarios à partir d’une petite voiture, d’une poupée. Félicitez-le quand il arrive à jouer seul.

Parler mais ne pas céder

La maman de Titouan lui interdit de reprendre un bonbon, l’enfant insiste, elle refuse sans lui donner d’explications. Il se met à crier, à hurler. Pour le calmer, elle lui propose finalement une friandise. Cette mère dialogue peu avec son fils et il a découvert qu’avec des hurlements, elle finissait toujours par céder. Seuls les mots, les explications pourraient l’apaiser.

Attention au petit roi !

De nombreux psys font un constat amer : l’enfant est devenu, dans certaines familles, un véritable petit roi. Certains parents culpabilisent d’être trop accaparés par leur travail, alors ils cèdent assez facilement aux caprices. D’autres organisent leur vie autour de cet enfant tant désiré : l’enfant est une telle valeur refuge face à une société un peu déboussolée. On se retrouve avec des parents menés par le bout du nez par un tout-petit : il les accapare, il envahit tout l’espace. Ces situations peuvent faire vaciller un couple. Un enfant n’a pas tous les pouvoirs et l’on ne doit pas céder à tous ses caprices : sans aucune limite, il finira, en plus de vous dévorer, par manquer de repères et de structures.

Mamans en souffrance

Parents voici quelques situations qu’il vous faut tenter d’éviter et ce pour votre bien-être et celui de votre enfant. Valérie, maman de Timothée, 3 ans : « Mes soirées sont devenues un enfer : mon fils refuse de se coucher tous les soirs et m’appelle sans cesse, une fois dans son lit, pour un verre d’eau, un câlin ou autre chose. Je n’en peux plus ! » Aline, maman de Camille, 3 ans et Dorothée, 5 ans : « J’ai du mal à être ferme avec mes enfants et je commence à en souffrir considérablement. Je n’arrive pas à poser tout le temps des interdits, je suis trop changeante. Le papa des filles me le reproche souvent. » Sonia, maman de Benjamin, 2 ans : « Je trouve toujours des prétextes pour rester avec mon fils. Mon conjoint organise des sorties en tête-à-tête, des week-ends en amoureux mais je trouve toujours des prétextes de dernière minute. C’est plus fort que moi. » Clarisse, maman de Sidonie, 4 ans : « Je culpabilise si je fais quelque chose sans ma fille. J’ai l’impression de vivre dans un cercle vicieux ! Il faut que je sorte de ce lien fusionnel à tout prix, mais je ne sais pas comment faire ! » Anne-Caroline, maman d’Arnaud, 5 ans : « Je suis divorcée, je ne vois mon fils qu’une semaine sur deux. Il me dévore littéralement quand il est avec moi, je le sais. Je n’arrive pas à lui refuser quelque chose, je le vois trop peu pour vouloir entrer en conflit avec lui. »

À lire aussi