L’enfant et les allergies

Allergies alimentaires, rhume des foins, eczéma, asthme : tous les indicateurs sont au rouge sur le terrain des  allergies. Est-ce le climat qui change ? Notre mode de vie qui influence la tolérance de nos organismes ? L’allergie, aujourd’hui est une chose avec laquelle il faut apprendre à vivre.

Quel que soit le produit en cause, l’allergie est toujours une mauvaise réaction de l’organisme à une substance en principe inoffensive, en libérant de l’histamine, comme s’il se trompait de cible.

Une réaction inappropriée de l’organisme

Cette réaction est plus ou moins grave et les produits en cause très nombreux. Les allergologues ont remarqué que les aliments auxquels les enfants sont allergiques ne sont pas tout à fait les mêmes que pour les adultes. D’abord, l’arachide, puis les fruits secs à coque, l’œuf, le lait, les graines de sésame, la moutarde et, enfin, les crustacés. Mais si les produits en cause sont un peu différents en fonction de l’âge, plus on est petit et plus on réagit à de petites doses d’allergène. Résultat : les produits masqués dans l’alimentation, même en toute petite quantité, font plus de victimes chez les enfants.

Bien lire les étiquettes !

C’est obligatoire : les ingrédients susceptibles de déclencher des réactions allergiques doivent être mentionnés sur les étiquettes. Depuis novembre 2005, il n’est plus question de « seuil » en dessous duquel on s’abstenait de citer la présence de gluten, arachide, soja, lait, noix, céleri ou sésame. Les cas d’allergie à la farine de lupin, présente dans certaines brioches, pourraient faire ajouter ce produit à la liste des ingrédients à déclaration obligatoire.

Allergies au lait et à l’œuf

Si les enfants sont parfois allergiques au lait de vache et aux œufs dans leurs premiers mois de vie, ces intolérances évoluent souvent favorablement au cours des années. Pour le lait de vache par exemple, l’allergie devient rare après l’âge de 3 ans. L’allergie à l’œuf, qui survient plus tard, dure plus longtemps, jusqu’à 5 ans, voire plus. Quant aux petits allergiques à l’arachide, ils le sont encore à l’âge adulte pour 80 % d’entre eux. En revanche, pour les allergies respiratoires provoquées par des pollens, les enfants résisteraient mieux que les adultes. C’est ce que les études démontrent pour le maïs et le colza.

Allergies aux pollens

Dans l’Hexagone, la proportion des allergies respiratoires a doublé en l’espace de 20 ans. Et, selon le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), ce n’est pas prêt de s’arrêter. Déforestation, modification du climat, usage décoratif de graminées à haut pouvoir de pollinisation, ces polluants naturels qu’émettent les sujets mâles de certaines plantes envahissent notre environnement. Rhume des foins, asthme : avec ou sans prédisposition héréditaire, les victimes sont chaque année de plus en plus nombreuses.

Un réseau de surveillance

Depuis janvier 2001, la France s’est dotée d’un réseau national chargé de recenser les cas graves d’allergies, de faire des études pour améliorer la prévention. En 2002 par exemple, 107 cas graves d’allergie ont été recensés dont 33 enfants. Selon ce réseau, les formes sévères touchent quand même plutôt les adultes.

Le rôle de la pollution dans les allergies

Deux facteurs l’expliquent : la pollution industrielle d’abord, car l’ozone et les particules Diesel rendent les pollens plus agressifs pour l’homme. Mais il semblerait aussi que nos petits, de plus en plus protégés contre les agressions extérieures, soient moins bien immunisés en ville qu’à la campagne. C’est l’un des axes de la recherche contre les allergies : éduquer ou rééduquer le système immunitaire, en le mettant en contact avec des microbes inoffensifs. Une équipe britannique a ainsi traité avec succès des souris contre l’asthme, à l’aide d’une bactérie inactivée.

Des réactions parfois mortelles

Les yeux qui pleurent, le nez qui coule, c’est ennuyeux mais gérable. Mais le vrai choc allergique, dit anaphylactique, peut être mortel. C’est la réaction des personnes allergiques aux piqûres de guêpe par exemple. Mais la consommation d’arachide chez un enfant allergique peut provoquer les mêmes ravages.

  • La chute de la tension artérielle et l’accélération du rythme cardiaque sont souvent accompagnées de signes cutanés, comme le gonflement du visage et des difficultés à respirer. La mort peut survenir par arrêt cardiaque, asphyxie ou œdème pulmonaire.
  • Ce choc anaphylactique grave se caractérise par sa soudaineté. Il est indispensable d’appeler les services d’urgence. Après avoir libéré les voies aériennes, si nécessaire au moyen d’une intubation, une injection d’adrénaline agit sur le système cardiovasculaire et la dilatation des bronches.

Carnet d’adresses

  • Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL)
    http://allergies.afpral.fr
  • « Le journal des allergies », consacré aux risques
    www.allergique.org
  • Réseau Français d’Allergolvigilance
    http://www.cicbaa.com/pages_fr/allergovigilance/index.html

La météo des allergies

Soixante villes en France sont équipées de capteurs installés sur les toits et tous signalent des quantités de pollens deux fois plus importantes aujourd’hui qu’en 1987. Cette « météo des allergies », les personnes touchées et leur entourage y sont attentifs. C’est le Réseau national de surveillance aérobiologique qui publie les prévisions : la quantité de pollens par grain par m2, sur toutes les grandes villes et le nombre de semaines à risques.

Les bons gestes pour limiter les allergies

  • À l’intérieur, comme à l’extérieur de la maison, limitez le plus possible les contacts allergènes.
  • Chassez les acariens : aérez la chambre de votre enfant, chassez l’humidité, préférez les couettes en tissu synthétique qui se lavent facilement, achetez des housses anti-acariens et lavez ses peluches régulièrement.
  • Protégez sa peau : choisissez des lessives liquides plutôt que des paillettes qui se dissolvent mal et sont irritantes pour la peau des petits allergiques. On peut utiliser des assouplissants. On pensait qu’ils présentaient un risque allergisant, mais ce n’est pas le cas : moins le tissu est rêche, moins l’enfant est tenté de se gratter.
  • Purifiez l’atmosphère : ne fumez plus dans la maison, même sur le balcon. Le tabagisme passif est un facteur aggravant.

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