La bronchiolite : une épidémie inévitable

Après une incubation qui varie de deux à huit jours, la bronchiolite débute toujours avec un nez qui coule et des quintes de toux.

Cette maladie infectieuse, d’origine virale, se caractérise par une inflammation des bronches de petits calibres, appelées bronchioles.

Gare à la contagion

On sait qu’elle est transmise par différentes sortes de virus : le VRS (Virus Respiratoire Syncytial) dans 60 à 80 % des cas, et le virus para-influenzae. Concrètement, la maladie se transmet via les éternuements, la toux, les mains souillées. Le virus peut également transiter sur des objets, comme des jouets ou du linge, en restant actif pendant plus de 24 heures ! Si votre bébé vit en collectivité, en crèche, ou en garde partagée par exemple, ses risques de contracter la maladie sont plus grands.

Bronchiolite ou asthme du nourrisson ?

Les pédiatres considèrent qu’à partir d’une troisième bronchiolite, l’enfant souffre de « l’asthme du nourrisson ». Les séances de kinésithérapie respiratoire seront complétées par un traitement médicamenteux : des bronchodilatateurs, administrés à l’aide de chambres d’inhalation très faciles à utiliser. Dans le cas de bronchiolites à répétition, on peut prescrire, sur plusieurs mois, des corticoïdes inhalés pour protéger les bronches des enfants. De multiples observations semblent montrer, en effet, que l’asthme apparaît souvent chez les enfants ayant déjà un terrain allergique (de l’eczéma, par exemple), ou dont les parents sont asthmatiques.

Quels sont les symptômes de la bronchiolite ?

Au début, le tout-petit est enrhumé. On constate peu, ou pas de fièvre. Il existe une toux en quintes, qui se termine souvent par des vomissements. Progressivement, on observe une respiration de plus en plus bruyante, surtout lors de l’expiration.

À l’auscultation, on entend des sifflements inquiétants qui signifient que les bronches sont rétrécies par une trop grande quantité de mucus.

Les précautions indispensables

  • Lavez vos mains régulièrement avant de prendre bébé dans vos bras et évitez de l’embrasser sur la bouche ou sur le nez. Les câlins des frères et sœurs attendront, eux aussi, une période moins contagieuse, surtout s’ils fréquentent l’école !
  • Nettoyez soigneusement les espaces et objets en contact régulier avec bébé.
  • Retardez, si possible, l’entrée en crèche du nourrisson et la fréquentation des endroits publics.
  • Reportez votre visite à une jeune maman à la maternité si vous êtes enrhumée.
  • Apprenez à votre enfant comment se moucher :
  • À partir de deux ans, l’enfant peut apprendre à se moucher tout seul. Faites-lui serrer les poings, plier les bras contre son corps et hausser les épaules le plus haut possible en retenant sa respiration, bouche fermée. Le mouchoir sur le nez, dites-lui de relâcher les épaules en soufflant très fort par les narines, comme s’il était un taureau furieux !

Comment traiter la bronchiolite ?

  • Quand un bébé présente une bronchiolite pour la première fois, la kinésithérapie respiratoire est proposée d’emblée. C’est une méthode très impressionnante pour les parents, mais très efficace. Le plus important est de bien laver le nez avec du sérum physiologique ou une solution d’eau de mer, en particulier avant les repas. Il faut bien réhydrater l’enfant et fractionner ses repas. Utilisez un lait épaissi pour éviter les vomissements lors des quintes de toux.
  • Les antibiotiques ne sont pas nécessaires de première intention, sauf si la fièvre dure plus de 48 heures ou s’il existe une otite associée. Ne donnez pas d’antitussifs. Le réflexe de toux est essentiel pour évacuer les sécrétions. Ne donnez pas de fluidifiants des sécrétions non plus : ils risqueraient d’inonder les bronches du bébé et d’aggraver la situation.

La bronchiolite en quelques chiffres

  • Sur les 460 000 enfants qui souffrent d’une bronchiolite chaque année, la majorité a moins de deux ans, et un tiers sont des nourrissons.
  • La bronchiolite est le quatrième motif d’hospitalisation des enfants en France (5,9 %), derrière la fièvre (6,8 %), les douleurs abdominales (7,2 %), et l’appendicite (13,8 %).
  • Un tiers des nourrissons atteints dévelop­peraient, ultérieurement, un asthme.
  • On observe une augmentation de cette épidémie depuis quelques années. La pollution est montrée du doigt : on la soupçonne de renforcer la fragilité pulmonaire des enfants. La grande responsable serait, cependant, la vie en collectivité, de plus en plus précoce chez les tout-petits.

Quand aller aux urgences ?

  • L’hospitalisation est quasi indispensable chez le nourrisson de moins de 2 ou 3 mois, surtout si c’est un ancien prématuré, qu’il est atteint de mucoviscidose ou qu’il est immunodéprimé.
  • Si l’enfant est trop essoufflé, avec un battement des ailes du nez ou un tirage (creux entre les côtes ou au-dessus du sternum), au point qu’il n’arrive plus à s’alimenter, ou bien s’il a une diarrhée associée, une surveillance médicale s’impose.

Des mesures de plus en plus efficaces

  • Depuis une dizaine d’années, la kinésithérapie respiratoire a remplacé la technique du clapping, qui consistait à frapper avec le creux de la main le thorax et le dos de l’enfant afin de décoller les sécrétions.
  • La kinésithérapie respiratoire doit être pratiquée par des kinésithérapeutes expérimentés à la méthode.
  • Le kinésithérapeute a pour objectif de libérer les voies respiratoires en provoquant une accélération du flux respiratoire.
  • Il exerce une pression sur le thorax et l’abdomen de l’enfant, pour faire remonter les sécrétions jusqu’au niveau de l’arrière-gorge. En appuyant à nouveau sous le menton, le praticien les aidera à ressortir par la bouche.
  • Cette technique, extrêmement efficace, est impressionnante pour les parents. Mais dès la première visite, le tout-petit dort mieux, et recommence à manger. Ce qui est fort rassurant.

Des réseaux d'aide

  • Il existe à Paris et en région parisienne, pendant les périodes d’épidémie, des réseaux de médecins et de kinésithérapeutes, disponibles 7 jours sur 7, de 9 heures à 23 heures.
    • Réseau Bronchiolite : 08 20 80 08 80
    • Kinés week-end : 08 20 82 06 03
  • En province aussi, des réseaux similaires se mettent en place. Renseignez-vous auprès de votre médecin traitant.

À lire aussi