Devant quels symptômes vous inquiéter ?

Les petits maux d’un enfant sont source d’inquiétude pour les parents. Mieux vaut donc les aborder en toute connaissance de cause.

Demandez un avis médical avant d’entreprendre un soin ou un traitement et quelle que soit la situation, gardez votre sang-froid.

Les hémorragies

  • Quand il s’agit d’une plaie qui ne s’arrête pas de saigner : ne posez pas de garrot. Faites un pansement compressif. Appelez le SAMU, ou courez au service d’urgence de l’hôpital le plus proche.
  • Un saignement de nez est toujours impressionnant. Lorsque l’incident survient, asseyez votre enfant, rassurez-le, puis basculez sa tête en avant afin d’éviter l’écoulement du sang dans la gorge, ceci étant une cause de vomissements.

Ensuite, comprimez la narine qui saigne entre votre pouce et l’index, au niveau de l’arête du nez. Comptez une minute trente environ. Parallèlement, vous pouvez introduire dans la narine une noisette de pommade hémostatique, pour arrêter plus rapidement l’écoulement sanguin. Si l’hémorragie persiste, mieux vaut demander un avis médical.

Un écoulement sanguin trouve son origine dans la présence d’une « tache vasculaire » à l’intérieur de la narine, comparable à une varice qui gonfle puis se vide. Si le saignement devient répétitif, adressez-vous à un oto-rhino-laryngologiste.

Comprendre la fièvre

  • La fièvre fait souvent très peur mais il faut apprendre à l’apprivoiser : à partir de 38,5° C donnez du paracétamol toutes les 4 à 5 heures, en fonction du poids de l’enfant. Découvrez-le et, surtout, donnez-lui à boire souvent, pour éviter tout risque de déshydratation.
  • Très important : la fièvre est un symptôme dont il faut rechercher la cause. Soit cette cause est évidente, soit la fièvre est le seul symptôme et, chez un nourrisson, il faut pratiquer un bilan : prélèvement sanguin, analyse d’urine, radio du thorax, ou ponction lombaire, si nécessaire.

Les brûlures

La casserole qui bascule, le bol renversé, un bain trop chaud.  Ces situations appellent, dans un premier temps, le même comportement : placez la zone brûlée sous de l’eau fraîche, pendant au moins 10 minutes en laissant ruisseler abondamment l’eau sur la brûlure. Cela va soulager votre enfant et limiter l’extension en profondeur de la brûlure. Si un simple érythème (zone rouge) survient, vous pouvez appliquer une crème cicatrisante en couche épaisse (de la Biafine, par exemple). En revanche, si des cloques font leur apparition, ne les percez surtout pas, et consultez le plus rapidement possible. Il existe quelques points à surveiller :

  • Les brûlures au 2e degré : au visage ou dans les plis de flexion, elles risquent de laisser des séquelles esthétiques et fonctionnelles. Consultez immédiatement.
  • À l’œil : rincez abondamment à l’eau fraîche et consultez un ophtalmo.
  • Si le vêtement est incrusté : ne tirez pas. Versez de l’eau froide pendant 10 mn, pour éviter que la brûlure ne se propage.

Que cache cette toux ?

  • Bien que classique, la toux n’est pas toujours à prendre à la légère. Il faut s’inquiéter si l’enfant a une respiration accélérée, une cyanose péribuccale, un balancement thoracco-abdominal, ou un battement des ailes du nez.
  • Il éprouve une gêne à l’expiration : pensez à une crise d’asthme, ou à la décompensation d’une bronchiolite.
  • Il éprouve une gêne à l’inspiration : méfiez-vous d’une laryngite, qui s’accompagne d’une voix rauque. Ou pire, d’une épiglottite. Si la fièvre est très élevée, l’enfant ne peut pas avaler sa salive. Il est paniqué. Appelez immédiatement les urgences. Laissez-le assis, ne l’allongez pas.

Les douleurs abdominales

C’est le signal d’appel le plus fréquent et il ne faut surtout pas les sous-estimer. Si 60 % de ces douleurs sont psychosomatiques, ne négligeons pas les 40 % qui restent.

  • Il peut s’agir d’une invagination intestinale aiguë : pas de fièvre, mais une douleur intense qui doit vous conduire à l’hôpital. L’on y fera, en urgence, un lavement baryté, qui réduira l’invagination de votre enfant. En cas d’échec, une opération s’impose.
  • Dans le cas d’une occlusion : l’abdomen est ballonné, le transit intestinal s’arrête ce qui est très douloureux.
  • Si votre enfant se plaint de maux de ventre du côté droit : il s’agit peut-être d’une appendicite. Ne mettez rien sur son ventre, ne lui donnez rien à manger ni à boire, et emmenez-le au plus vite à l’hôpital. Il sera opéré dans les meilleurs délais.

Sachez tout de même que, le plus souvent, la douleur abdominale ne représente qu’un signal d’appel, pour attirer l’attention.

Les maux de tête

  • Attention au mal de tête accompagné de fièvre et d’une raideur de la nuque : il nécessite de pratiquer en urgence une ponction lombaire, qui permet de faire le diagnostic de méningite et de commencer le traitement rapidement.
  • Interrogez-vous sur le mal de tête en fin de journée : accompagné de fatigue visuelle, il nécessite un bilan ophtalmo.
  • N’oubliez pas qu’il existe aussi des migraines chez l’enfant : elles sont souvent familiales et très douloureuses. Déclenchées par le froid, ou par les aliments, elles sont pulsatiles et accompagnées de gêne à la lumière. Il existe, d’ailleurs, des consultations pour la migraine. Le traitement repose sur les anti-inflammatoires et la relaxation.
  • Ne vous inquiétez pas trop du mal de tête en semaine et le matin avant l’école : il disparaît généralement en week-end et pendant les vacances.

Rassurez-le

Un petit accident ou une maladie, sont toujours vécus comme une épreuve, voire une injustice par les petits. L’enfant ne comprend pas ce qui lui arrive. Il vit mal cette atteinte à son intégrité physique. Pour tous les bobos du corps, il a un besoin immense de ses parents, pour le calmer et le rassurer.

Les vomissements

Les vomissements sont des rejets actifs, par la bouche, de tout, ou d’une partie du contenu gastrique, par un effort des muscles abdominaux.

  • Ils entraînent des risques de déshydratation, surtout s’ils sont accompagnés de diarrhée. Ils doivent être traités en urgence, avec des antiémétiques et des solutés de réhydratation, en petites quantités, mais souvent.
  • Si les vomissements persistent et si l’enfant devient faible et aréactif, consultez en urgence. Avant 2 mois, les vomissements sont dus, soit à un reflux, soit à une sténose du pylore. C’est une urgence chirurgicale extrême. Le diagnostic est échographique. Le reflux gastro-oesophagien nécessite un traitement médical de longue durée, pour éviter l’oesophagite. Chez les grands, l’appendicite, la méningite, la migraine, voire une intoxication alimentaire, peuvent également expliquer les vomissements. Prenez-les toujours au sérieux.

Il a avalé un corps étranger, est-ce grave ?

  • Alors que tout allait bien, que l’enfant jouait tranquillement, il se met à tousser brutalement, à suffoquer.
  • Si la toux cesse : ne le manipulez pas et appelez le SAMU.
  • Si la toux persiste, l’objet est resté coincé : pratiquez les manœuvres d’expulsion dites de Mofenson (1) ou d’Heinlich (2).
    1. Placez le bébé à plat ventre sur vos genoux et n’hésitez pas à taper fermement entre ses omoplates (jusqu’à un an).
    2. A partir d’un an, positionnez-vous derrière votre enfant, appliquez l’un de vos poings sous son sternum. Recouvrez-le de votre autre main. Puis exercez une pression d’avant en arrière, et du bas vers le haut.
  • Si l’enfant a avalé de l’eau de Javel, ou un produit caustique (type Destop) : ne le faites pas vomir et appelez les urgences.
  • S’il a avalé un médicament : faites-le vomir, récupérez les boîtes de médicaments et appelez les urgences.

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