La méningite : connaître et se protéger

Le simple fait de prononcer son nom fait trembler les familles ! Cependant, dans la majorité des cas, cette maladie reste relativement bénigne. Pour ses formes les plus graves, de nombreux progrès scientifiques ont été réalisés.

La méningite est due à une inflammation des méninges, les trois membranes qui enveloppent notre cerveau, et du liquide céphalo-rachidien qu’elles contiennent. Il existe plusieurs formes : virales ou bactériennes. Dans les deux cas, des agents infectieux sont passés du sang aux méninges à l’occasion d’une infection bénigne.

Comment reconnaître une méningite ?

Cette maladie est difficile à diagnostiquer chez le nourrisson, qui pousse des cris plaintifs. Signes qui ne trompent pas : sa fontanelle est anormalement tendue et il ne mange plus. Avant 6 mois, toute fièvre inexpliquée doit y faire penser. Chez l’enfant, elle est plus facile à identifier. Sa nuque est raide, il ne peut pas embrasser ses genoux (technique canadienne). Il est également fiévreux, avec de forts maux de tête, des vomissements et parfois des diarrhées. Il peut souffrir de photophobie : une indisposition à la lumière. Enfin, il a tendance à s’allonger en « chien de fusil ».

Une maladie à prendre au sérieux

Le purpura fulminans n’est pas exclusivement de type méningococcique : il est lié à la libération d’une endotoxine. Son pronostic très grave peut impliquer une hospitalisation en service de réanimation.

La méningite virale

70 à 80 % des méningites ont une forme virale et peuvent contaminer d’autres personnes. Une fois diagnostiquée, il faut déterminer rapidement à quel type la maladie appartient, grâce à une ponction lombaire. Cette action consiste à prélever un peu de liquide céphalo-rachidien dans la partie inférieure de la colonne vertébrale et à pratiquer une culture. Les virus les plus fréquents sont l’entérovirus et les oreillons. Dans ce cas, on fait baisser la fièvre et les séquelles sont en général très rares.

Une vaccination massive

En janvier 2002, le département du Puy-de-Dôme ayant connu une recrudescence anormale de cas de méningite, plus de 52 000 jeunes, de 2 mois à 20 ans, ont été vaccinés en trois semaines.

La méningite bactérienne

L’hemophilus influenzae type B (Hib), touche surtout les enfants de moins de 4 ans. Elle nécessite un traitement urgent par antibiotiques. Elle a quasiment disparu depuis la vaccination systématique des enfants par Hib, contenu dans les vaccins pentavalents pratiqués à 2, 3 et 4 mois. Heureusement, car les séquelles étaient fréquentes !

La méningite à pneumocoque

Elle touche encore 150 à 200 enfants par an. Elle est traitée par antibiotiques. Depuis le remboursement du vaccin Prévenar, en mai 2010, on a vu chuter de 60 % le nombre de cas, en une seule année. L’injection se fait à 2, 3, ou 4 mois, avec un rappel dans la deuxième année. Si l’enfant n’a pas été vacciné à 1 an, une injection suffit alors, avec un rappel un an après. Après 2 ans, il est conseillé de vacciner l’enfant jusqu’à 4 ans, et là, une seule injection suffit.

Carnet d’adresses

  • L’association Audrey
    À la suite du décès – dû à une méningite – de leur petite Audrey, âgée de 12 ans, ses parents ont créé l’Association Audrey. Elle a pour but de faire connaître, et de lutter contre cette maladie, d’aider les familles endeuillées, de dénoncer le manque d’infirmières scolaires.
    Pour plus d’informations : http://associationaudrey.free.fr
  • La Confédération des organisations de la méningite (CoMo) regroupe 15 organisations de différents pays d’Europe et tente de faire connaître la méningite et ses conséquences dans les cas les plus graves. Elle s’inscrit dans un effort de lutte internationale pour éradiquer cette maladie.
  • La Fondation de la recherche de la méningite :
    0044 (0) 1454-281811 ou 0044 (0) 7711-057875

La méningite à méningocoque

On distingue trois séro-groupes principaux, A, B, C et d’autres plus rares, W135, X, Y, Z.

  • La méningite A : elle sévit surtout en Afrique. Il existe deux vaccins à ne pas négliger. Ces deux vaccins bivalents A+C sont efficaces au-delà de 18 mois et valides 3 ans.
  • La méningite B : elle est très grave et représente 54 % des méningites à méningocoque en France. C’est une véritable urgence où chaque minute compte. Elle s’accompagne souvent de purpura. La fièvre est très élevée et il existe souvent, d’emblée, des signes de choc.
  • La méningite C : elle apparaît par épidémies sporadiques. Il existe un vaccin, encore non remboursé. Une seule injection suffit, à partir d’1 an, pour protéger toute la vie.

Attention, femmes enceintes !

20 à 30 % des femmes enceintes sont porteuses de germes qu’elles peuvent transmettre à leur nourrisson au cours de l’accouchement. La méningite à streptocoque B est la plus courante chez les bébés de moins de deux mois. Pour éviter la transmission, un dépistage est effectué en fin de grossesse. On propose alors un traitement, mais celui-ci ne s’avère pas toujours efficace. En cas de contamination, on soigne le nouveau-né avec des antibiotiques.

Y a-t-il un risque pour l’entourage ?

Oui, si c’est une méningite à méningocoque. Le médecin qui l’a diagnostiquée, doit la signaler auprès de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales. La contamination est interhumaine et par voie aérienne. La période d’incubation est d’environ 4 jours. Tous les sujets contacts (mangeant et dormant sous le même toit), doivent pratiquer un traitement antibiotique dans les 3 jours suivant la contamination.

Quelles séquelles de la méningite ?

Si la méningite n’est pas prise en charge dès les premiers symptômes, les séquelles sont graves et irréversibles : crises d’épilepsie, paralysie ou handicap. On constate aussi des troubles de l’attention, de la mémoire ou des problèmes de surdité. C’est souvent à l’école, au cours des premiers apprentissages, que ces troubles sont décelés.

Pas assez d’enfants vaccinés !

  • Depuis 2003, on peut vacciner les enfants contre la méningite à pneumocoque. Ils n’étaient que 31 % de moins d’un an en 2003, mais 47 % en 2004.
  • Le constat amer des pédiatres hospitaliers : les vaccinations sont insuffisantes et parfois trop tardives.
  • La moitié des cas de méningites à pneumocoques se déclare avant l’âge de 1 an. Le vaccin s’avère efficace dès le deuxième mois de bébé et il est remboursé par la Sécurité sociale.
  • Autre argument pour convaincre les plus réticents : sur 150 à 200 cas annuels de méningite à pneumocoque, 50 % laisseront de graves séquelles (retard mental, surdité, handicap moteur).
  • Une fois la méningite diagnostiquée, la rapidité d’action est primordiale !

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