Mon bébé souffre de coliques

Vous voilà de retour à la maison. Vous faites connaissance avec votre bébé et vous vous installez doucement dans votre nouvelle vie de famille… C’est ce moment-là que les coliques choisissent pour faire leur apparition ! Votre enfant se tortille dans tous les sens. Il souffre, ramène ses jambes sur lui jusqu’à l’émission de gaz qui le soulagent partiellement. Que sont vraiment les coliques et comment les soulager ?

Les coliques du premier trimestre inquiètent beaucoup les jeunes parents, d’autant qu’elles surviennent au moment où ils découvrent leur nouveau rôle. Cependant, les coliques sont tout à fait bénignes ! Malgré leur apparence exclusivement digestive, elles ont parfois une origine psychique et, le plus souvent, les coliques ne relèvent d’aucune médication. Il est essentiel de transmettre ce message aux parents qui attendent un traitement miracle : ce remède n’existe pas !

Comment diagnostiquer les coliques ?

Certains critères sont fiables : le nourrisson pleure énormément et semble mal à l’aise, mais l’auscultation ne donne rien.

  • Votre bébé est en parfaite santé, mais continue néanmoins à s’époumoner plusieurs heures par jour, fléchissant ses bras et ses jambes sur son abdomen, visiblement pour se soulager. Au toucher, son ventre est dur et ballonné. Parfois, c’est l’émission d’une selle ou d’un gaz qui va le soulager provisoirement.
  • Un autre nourrisson va pleurer beaucoup, mais à heures fixes : toujours vers 17-18 heures. Les bercements et les caresses prodigués par sa maman n’y changent rien, pas plus que la prise d’un biberon.

C’est à la fois sur l’intensité des pleurs et le fait que le bébé reste inconsolable que l’on peut porter le diagnostic de coliques.

L'âge des coliques

Ces crises apparaissent vers le 15e jour de vie, rarement avant et durent en général jusqu’à la fin du troisième mois, avec un pic plus intense à six semaines.

Des causes incertaines

Il n’existe pas d’origine unique et précise des coliques et les hypothèses sur leurs causes vont bon train. Les médecins évoquent :

  • l’immaturité du tube digestif, qui doit se mettre en route ;
  • l’intolérance au lactose : dans ses tout premiers jours de vie, le nourrisson ne fabriquerait pas encore l’enzyme capable de digérer le lait maternel ou industriel, la lactase, ce qui provoquerait une fermentation d’un résidu de sucre non absorbé par le système digestif de bébé, le lactose ;
  • la digestion des protéines de lait ;
  • une assimilation des sucres difficile…

Sans véritable moyen d’identifier les causes de ces troubles, il faut avant tout soulager bébé de ces douleurs. La plupart des bébés ont des coliques mais certains le vivent mieux que d’autres.

Coliques n'est pas diarrhée

Colique ne veut pas dire diarrhée. La colique provoque une violente douleur au niveau du ventre, qui n’a rien à voir avec la consistance des selles. Votre bébé peut très bien avoir des coliques et présenter des selles tout à fait normales.

Comment soulager les coliques ?

Si ces premières idées ne donnent rien, adoptez d’autres mesures pour lutter contre les spasmes digestifs ou l’excès de gaz intestinaux, afin d’apporter un certain confort à bébé. Pour aborder correctement le problème, parlez-en à votre pédiatre qui pourra vous aider à soulager votre bout de chou. Parmi les remèdes classiques, citons les plus couramment employés : antispamodiques, pansements gastriques, fenouil, eau de chaux.

Les granules homéopathiques peuvent également donner de bons résultats. Si le bébé a tendance à replier ses jambes, on choisira colocynthis ou magnesia phosphorica. En revanche, s’il se tend ou se rejette en arrière, on prescrira dioscorea. Dans les deux cas, le médicament est à utiliser en dilution de 4 ou 5 CH, à raison de trois granules, trois à six fois par jour à diluer dans un peu d’eau. Certaines tisanes de plantes ont aussi un effet bénéfique. Consultez un homéopathe ou votre pharmacien pour vous aider à choisir la meilleure option !

Les gestes qui font du bien

Pour soulager bébé, toutes les positions ventrales sont les bienvenues : allongez votre bébé, son ventre contre votre votre bras, pour le bercer ; allonger-le sur vos genoux ; portez-le en écharpe… Vous pouvez aussi lui masser doucement le ventre, avec une huile tiédie, mais s’il n’aime pas ça, un massage du dos a des vertus tout aussi apaisantes.

Changer de lait infantile : est-ce une bonne idée ?

Pour les bébés allaités au biberon, le changement de lait est parfois recommandé mais sans beaucoup de succès. Tous les laits infantiles du commerce ne proposent pas exactement les mêmes composants ni les mêmes quantités. Votre bébé est sensible au dosage du lactose ? Il va se trouver soulagé si vous lui proposez un lait peu riche en ce sucre. Votre nouveau-né a un terrain allergique ? On lui donnera certainement un lait hydrolysé sans protéines de lait de vache. Il n’est toutefois pas question de tester tous les laits proposés dans le commerce ! De trop fréquents changements de lait seraient source d’inconfort pour le bébé et d’angoisse pour vous…  Parlez-en à votre pédiatre, qui aura toutes les réponses à vos questions particulières.

Allaitement et coliques

De nombreuses coliques seraient dues à la fermentation d’un résidu de sucre (lactose) non absorbé, or, on sait que le lait maternel change beaucoup de composition au cours de la tétée : au début, le bébé absorbe essentiellement du sucre et de l’eau qui vont calmer sa soif et sa faim immédiates. Puis il reçoit des protéines et des graisses nécessaires à sa crois-sance. Au menu donc du nouveau-né et dans cet ordre : des sucres, puis des protéines et des graisses. Si vous interrompez la prise de lait de votre nourrisson en cours de tété pour lui donner l’autre sein, il n’absorbera que le sucre du lait et pas les protéines et graisses qui suivent. En revanche, si votre bébé tète tout son soûl et vide correctement un sein avant de se voir offrir le second, il reçoit une nourriture tout à fait adaptée à ses besoins. Sachez enfin que le lait maternel peut provoquer des coliques si vous êtes stressée. Votre bébé va être le premier à ressentir votre tension et… à s’en plaindre ! Évitez aussi de manger trop de fibres et de crudités.

Une origine psychologique

Une angoisse trop grande de la maman, terrifiée à l’idée de mal interpréter les pleurs de son bébé, pourrait aussi entraîner des coliques. Une mauvaise réponse à la demande de votre bout de chou entraînerait un surcroît de demande du tout-petit, ce qui inquiéterait davantage la jeune mère et ainsi de suite… Toutefois, aucune étude ne vient soutenir cette théorie. La solution à ce problème passe par un dialogue approprié. Il faut redire que les coliques sont ponctuelles et s’effacent avec le temps.

Instaurez un climat détendu pour bébé

Certaines mesures simples font merveille pour détendre votre petit : lui chanter une chanson, lui mettre une couche propre, lui proposer da tétine ou son doudou suffisent parfois à le calmer. Un bon bain chaud fait aussi des merveilles. On peut tenter aussi de lui donner un supplément de lait mais cette dernière solution ne doit être employée qu’à titre exceptionnel car elle ne fait bien souvent qu’aggraver les symptômes en instaurant un véritable cercle vicieux : le bébé pleure, on le nourrit, il digère mal, donc il pleure, etc. Pas de panique, vous ferez très vite la différence entre les cris de faim et ceux qui exprime un mal-être !

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