La rhinopharyngite : grave ou bénin ?

C’est la troisième fois en quelques mois que votre petit est enrhumé ! Rassurez-vous, le rhume, dans son aspect répétitif, permet au bébé de développer ses propres défenses naturelles.

Tout commence par un banal éternuement, puis par un nez qui coule. Parfois, ces sécrétions sèchent et les deux petites narines sont prises. Parfois, les sécrétions deviennent plus épaisses et, à cette inflammation du nez, s’associe celle du fond de la gorge. La fièvre apparaît, associée à une toux souvent nocturne. Ce scénario, toujours identique, revient tous les ans à l’approche de l’automne, sévit pendant l’hiver et concerne tous les petits, sans exception !

Un mal pour un bien !

Du fait de l’immaturité de ses défenses naturelles, votre nourrisson est particulièrement exposé aux infections : comptez environ 7 à 10 épisodes de rhinopharyngites par an ! Contrairement à ce que l’on pense, ces épisodes infectieux ne sont pas « nocifs », bien au contraire. Ils contribuent à la maturation du système immunitaire, qui s’effectue, en moyenne, jusqu’à 6 ans. Progressivement, votre enfant étant plus apte à se défendre contre les germes, les infections vont peu à peu se raréfier.

Lavez son nez

Lorsque votre bébé est enrhumé, la règle d’or est de l’aider à mieux respirer. Car le tout petit a un handicap de taille : il respire essentiellement par le nez. Si ce dernier est bouché, la gêne devient importante… À vous de libérer les sécrétions. S’il est en âge de le faire, apprenez-lui à se moucher. Montrez-lui comment procéder, il vous imitera sans problème. Si c’est encore un nourrisson, procédez à des lavages répétés de son nez.

  • Pour cela, humidifiez abondamment les petites narines avec des doses d’eau de mer, ou de sérum physiologique.
  • Répétez le soin 2 à 3 fois par jour et de préférence avant les repas.
  • Le mieux est d’allonger votre bébé sur le dos, la tête surélevée par un coussin et légèrement tournée sur un côté. Introduisez l’embout nasal dans la narine supérieure. Appuyez ensuite brièvement, en dirigeant le jet horizontalement. Effectuez la même opération pour l’autre narine, enfin, aspirez les sécrétions à l’aide d’un mouche-bébé.

Faciliter la respiration

  • Tous les moyens sont bons pour aider votre enfant à mieux respirer :
  • Placez une casserole d’eau chaude avec quelques gouttes d’eucalyptus près de son berceau.
  • Faites sécher du linge dans sa chambre pour humidifier l’atmosphère.
  • Installez un coussin sous son matelas, pour surélever un peu sa tête.
  • Humectez sa taie d’oreiller avec quelques gouttes d’un mélange d’huiles essentielles spéciales bébé.
  • Massez son nez : après un lavage avec du sérum physiologique, placez vos doigts de chaque côté de l’arête nasale, descendez jusqu’à la base des narines et tournez vos doigts sur eux-mêmes, afin d’évacuer les salissures.

Et les médicaments, alors ?

Dans le cas d’infections virales comme le rhume, sachez que les antibiotiques sont inutiles, voire nuisibles puisqu’ils détruisent la flore bactérienne qui protège le nez et la gorge.

La rhinopharyngite banale prend fin naturellement, au terme de quelques jours. Le temps pour l’organisme de fabriquer des anticorps et des cellules de défense, qui vont attaquer le microbe responsable. Plus qu’une réelle maladie, voyez plutôt dans ce rhume fréquent, une sorte « d’initiation ». Elle permet à votre bébé d’acquérir les armes destinées à le protéger des virus qui l’entourent. Montrez-vous patiente, et attendez que la maladie se développe. Il sera toujours temps de consulter votre médecin, si des signes inquiétants font leur apparition : fièvre élevée, pleurs, vomissements, gêne respiratoire…

La vie en collectivité, pour ou contre ?

La promiscuité, on s’en doute, favorise l’échange de germes. Aussi, les enfants gardés en collectivité, c’est-à-dire en crèche, ou en halte-garderie, ont plus de chance que les autres d’être en contact avec des virus et des bactéries. Le même phénomène se rencontre également chez les enfants vivant en famille nombreuse, ou chez une assistante maternelle qui garde plusieurs enfants. Toutefois, plus votre bébé va développer de petits rhumes, ou autres pathologies respiratoires, plus son stock d’anticorps sera important. Lorsqu’il intégrera l’école maternelle, il sera pratiquement immunisé contre tous les microbes !

En revanche, celui qui est gardé à la maison est peu malade pendant les premiers mois. C’est lors de son entrée à l’école qu’il devra se défendre contre les maladies. À chacun son histoire !

Et si on enlevait les végétations ?

Si elle vise à prévenir les complications, l’opération des végétations n’agit en rien sur la fréquence des rhinopharyngites. En d’autres termes, votre bébé aura peut-être moins d’otites ou de bronchites, mais il continuera à être enrhumé.

Dopez ses défenses

Si vous ne pouvez pas empêcher le rhume d’apparaître périodiquement, vous pouvez néanmoins en limiter les dégâts, et freiner les récidives. Proscrivez les ambiances surchauffées, trop sèches, qui aggravent l’irritation des muqueuses. Aérez, tous les jours, votre habitation, pendant une heure au moins. Réglez la température de sa chambre autour de 19-20 °C (c’est largement suffisant). Autres recommandations :

  • Épargnez à votre bébé un maximum de fatigue, en ne le laissant pas trop longtemps à la crèche ou à l’école. Plus il sera en forme, mieux il réagira contre les envahisseurs !
  • Veillez à équilibrer son alimentation : il aura plus de chances de lutter contre les infections. Misez sur l’apport en vitamines C, A, E, et sur le fer. D’où la nécessité de composer ses menus avec du lait enrichi 2e âge, puis du lait de croissance, auxquels vous ajouterez progressivement des légumes et des fruits, à chaque repas.
  • Soyez vigilante sur l’hygiène. Apprenez très tôt à votre enfant à se laver les mains avant les repas et après une visite aux toilettes. C’est un fait établi : les petits doigts transportent toutes sortes de virus et bactéries. Et montrez l’exemple !

Si les rhumes s’enchaînent…

Un rhume chasse l’autre ? Parlez-en à votre médecin. En effet :

  • Les défenses de votre bébé ont peut-être besoin d’un petit coup de pouce et plus particulièrement d’immunostimulants. Composés de fragments de virus les plus couramment contractés et non virulents, ils agissent à la manière de vaccins, en suscitant la production d’anticorps. Ces médicaments sont à administrer de préférence à la fin de l’été, et dès l’âge de un an. Au préalable, assurez-vous que le taux de fer de votre enfant est adéquat.
  • D’autres traitements ont également fait leurs preuves, comme l’oligothérapie, qui utilise des métaux (ou métalloïdes) : le fer, le soufre, le cuivre/or/argent, le manganèse, le zinc ou le sélénium.
  • L’homéopathie, apporte également de réels bienfaits : utilisez, par exemple, Allium cepa 4 CH, si votre bébé est larmoyant et si l’écoulement de ses narines est clair. Nux vomica, dans les mêmes dilutions, si son nez coule le jour et se bouche la nuit. Vous aurez peut-être à renouveler le même genre de traitement à chaque rentrée de grandes vacances. Pensez-y à l’avance !

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